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QUATORZIÈME LEÇON.

(Dan., ch. 1, v. 19-25.)

19. Alors Nébucadnétsar fut rempli de fureur, et l'air de son visage fut changé contre Sadrac, Mésac et HabedNégo; et prenant la parole, il commanda qu'on échauffât la fournaise sept fois autant qu'elle avait accoutumé d'être échauffée.

20. Puis il commanda aux hommes les plus forts et les plus vaillants qui fussent dans son armée, de lier Sadrac, Mésac et Habed-Négo, pour les jeter en la fournaise du feu ardent.

21. Et en même temps, ces personnages-là furent liés avec leurs caleçons, leurs chaussures, leurs tiares et leurs vêtements, et furent jetés au milieu de la fournaise du feu ardent.

22. Et parce que la parole du roi était pressante, et que la fournaise était extraordinairement embrasée, la flamme

TOME I.

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du feu tua les hommes qui y avaient jeté Sadrac, Mésac

et Habed-Négo.

23. Et ces trois personnages, Sadrac, Mésac et HabedNégo, tombèrent tout liés au milieu de la fournaise du feu ardent.

24. Alors le roi Nébucadnétsar fut tout étonné, et se leva promptement, et prenant la parole, il dit à ses conseillers: « N'avons-nous pas jeté trois hommes au milieu du feu tout liés?» Et ils répondirent et dirent au roi : « Il est vrai, o roi ! »

25. Il répondit, et dit : « Voici, je vois quatre hommes déliés qui marchent au milieu du feu, et il n'y a en eux aucun dommage, et la forme du quatrième est semblable à un fils de Dieu.»

(Le Catéchiste ordinaire est aujourd'hui remplacé par l'un de ses collègues (1). )

Vous avez déjà vu, mes chers enfants, dans la dernière leçon, pourquoi ces trois jeunes hommes encoururent la colère et l'indignation du roi Nébucadnétsar. Il nous est dit aujourd'hui que leur réponse l'irrita et qu'il fut rempli de fureur. On vit quelque chose de terrible dans son visage, dans tous ses traits; c'est ainsi que les passions changent l'air du visage de l'homme. Quand on fait le mal, cela s'exprime ordinairement sur les traits; quand on fait le bien, cela s'exprime de même. Quand une personne est convertie à Dieu, l'air de son visage est changé, parce que l'Esprit saint est dans son cœur. Suivant ce qu'il y a dans le cœur, le

(1) Note a.

visage change. C'est ainsi qu'il peut y avoir deux jeunes garçons, ou deux jeunes filles, d'un air très-différent : l'un ayant quelque chose de modeste, d'aimable; l'autre ayant un air étourdi, turbulent, désobéissant. Ces deux airs montrent deux états d'âme très-opposés. Quelquefois aussi, l'air du visage n'est qu'une apparence; il n'est pas l'expression de ce qui est dans l'âme. Mais cela est rare, surtout dans les enfants. Ne vous y trompez pas, mes amis, « il n'y a rien » de caché qui ne se découvre, a dit le Sauveur, ni rien » de secret qui ne vienne à être connu (Matth., X, 26). » Dieu aperçoit de loin vos pensées; » mais les hommes aussi les connaîtront par l'expression même de votre visage.

Nébucadnétsar, étant en colère, ordonna qu'on allumât la fournaise (c'était comme une espèce de grand four à chaux ) sept fois autant qu'elle avait coutume d'être allumée. Il ne pensait pas que, par cela même qu'il augmentait l'ardeur du feu, il diminuait la durée du supplice et abrégeait les souffrances des jeunes serviteurs de Dieu. Ainsi les méchants font souvent tout le contraire de ce qu'ils voulaient faire. Ce qu'ils pensent à mal, Dieu le tourne à bien.

Alors Nebucadnétsar commanda aux hommes les plus forts de son armée de jeter les adorateurs du Dieu vivant dans la fournaise de feu.

C'est une chose étonnante, mais c'est la pure vérité, que les enfants de Dieu, ceux qui veulent adorer Dieu seulement, ont eu dans tous les temps à souffrir des choses semblables à ce qu'éprouvèrent les trois jeunes gens dont il s'agit. « Il ar>> rivera même, disait Jésus, que quiconque vous fera mourir >> croira rendre service à Dieu. »

Les enfants de Dieu ont été traités souvent comme des malfaiteurs, des criminels; on les a fait mourir comme des

assassins, et à l'occasion des martyrs de notre texte, je vous parlerai de quelques autres. Je veux, mes chers enfants, vous dire une histoire qui s'est passée, il y a déjà longtemps, dans le département de Saône-et-Loire. Vous savez que ce département est celui où la Société Evangélique a envoyé le plus de colporteurs, et où il y a plusieurs pasteurs qui annoncent la Parole de vie à ceux qui ont été convertis des ténèbres. L'événement dont je veux vous parler s'est passé il y a dix-sept cents ans. C'était vers l'an 177 (environ 150 ans après Jésus-Christ). Alors il y avait des chrétiens dans le département de Saône-et-Loire ; ce pays ne s'appelait pas encore département; mais la Saône et la Loire y coulaient. comme elles y coulent aujourd'hui. Quelques chrétiens, venus de l'Asie, avaient remonté la Saône et la Loire et s'étaient établis dans ces contrées, et particulièrement dans la ville d'Autun où nos colporteurs ont été, et où demeure l'évêque qui s'est si fort opposé à la Parole de Dieu. Il y avait des chrétiens à Autun vers la moitié du second siècle, et alors vivait un empereur qui avait quelques bons principes, mais qui voulait qu'on persécutât les chrétiens : cet empereur s'appelait MarcAurèle. Le culte des païens se trouvait encore dans la ville d'Autun; c'était le culte de Cybèle. On lui faisait une grande statue, mais elle n'était pas d'or, comme celle dont Daniel nous parle. Un certain jour on la promenait dans les rues; tous les prêtres étaient à l'entour, et tous les gens qui la rencontraient devaient se prosterner devant elle, comme devant la statue de Nébucadnétsar.

Pendant que tout le monde se mettait à genoux, un jeune homme qui se trouvait dans la foule resta debout. On lui cria de s'agenouiller, mais il ne voulut pas; alors on le prit et on le conduisit devant le préfet, qui lui dit : « Es-tu chrétien (ce jeune homme s'appelait Symphorien)? » Il répondit :

« Oui, je suis chrétien ; j'adore Dieu qui a fait les cieux et la terre, mais je n'adorerai pas votre idole. >>

Alors le gouverneur se mit dans une grande colère contre Symphorien, comme l'avait fait Nébucadnétsar, et il ordonna qu'on lui tranchât la tête. La foule se réunit de nouveau pour accompagner le jeune chrétien au supplice; mais tout d'un coup une voix cria: « Mon fils! mon fils! (c'était la mère du jeune Symphorien); mon fils, mon fils, aie au-dedans de toi le Dieu vivant; mon fils, sois ferme! ne craignons pas cette mort, portons nos re gards dans les cieux, en-haut, là où notre âme a la vie. >>

Vous comprenez combien ce jeune homme fut encouragé en entendant la voix de sa mère. On ne le mit pas dans une fournaise ardente; mais on lui donna un coup de sabre et sa tête roula: c'était comme s'il eût été jeté dans le feu de la fournaise.

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Au temps de la Réformation, il y eut aussi beaucoup de chrétiens qui vinrent dans le département de Saône-et-Loire ; et comme ici, à Genève, on criait : « Au Rhône, au Rhône ! » là on criait : « A la Saône ! » et on les jetait dans la Saône. C'est ainsi que de nos jours, dernièrement, dans un canton de la Suisse, un homme qui était venu pour prêcher l'Evangile a été plongé à plusieurs reprises dans un étang jusqu'à ce qu'il fût presque mort.

Tout cela nous fait voir l'inimitié du cœur de l'homme contre Dieu; et cette inimitié se montre en Suisse comme elle se montrait à Babylone, comme elle se montrait autrefois et se montre encore maintenant dans le département de Saône-et-Loire.

Et parce que la parole du roi était pressante, et que la fournaise était extraordinairement embrasée, la flamme du feu tua les hommes qui y avaient jetė Sadrac, Mésac et Habed-Nego.

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