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>> tissez-vous

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et je vous donnerai mon Esprit en abon» dance, et je vous ferai comprendre mes paroles! Mais si » vous refusez d'ouïr pendant que je crie; si, pendant que » j'étends mes mains, vous n'y prenez pas garde; si vous »rejetez tout mon conseil et ne prenez pas à gré que je vous >> reprenne, alors je me rirai de votre malheur, quand votre >> effroi surviendra comme une ruine, et votre calamité » comme un tourbillon; alors on criera, et je ne répondrai >> point, parce qu'ils auront haï la science et n'auront point » cherché la crainte de l'Eternel; alors ils mangeront le fruit « de leurs voies, ils se rassasieront de leurs conseils. »

VINGTIÈME LEÇON.

(Dan., ch. v, v. 22-31.)

22. « Toi aussi, Belsatsar, son fils, tu n'as point humilié ton cœur, quoique tu susses toutes ces choses;

23. mais tu t'es élevé contre le Seigneur des cieux, et on a apporté devant toi les vaisseaux de sa maison, et vous y avez bu du vin, toi et tes gentilshommes, tes femmes et tes concubines; et tu as loué les dieux d'argent, d'or, d'airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient, ni n'entendent, ni ne connaissent, et tu n'as point glorifié le Dieu dans la main duquel est ton souffle et toutes tes voies.

24. Alors de sa part a été envoyée cette partie de main, et cette écriture a été écrite.

25. Or, c'est ici l'écriture qui a été écrite: MENÉ, MENÉ, THEKEL, UPHARSIN.

26. Et c'est ici l'interprétation de ces paroles: MenÉ, Dieu a calculé ton règne, et y a mis la fin.

27. THEKEL, tu as été pesé en la balance, et tu as été trouvé léger.

28. PERES, ton royaume a été divisé, et il a été donné aux Mèdes et aux Perses. »

29. Alors, par le commandement de Belsatsar, on vétit Daniel d'écarlate, et on mit un collier d'or à son cou, et on publia de lui qu'il serait le troisième dans le royaume.

30. En cette même nuit, Belsatsar, roi de Chaldée, fut tué.

31. Et Darius le Mède prit le royaume, étant âgé d'environ soixante-deux ans.

Voici, dans les versets de ce jour, un des plus grands événements de l'Histoire. Je désire, chers enfants, que vous l'ayez tous entièrement compris, non-seulement pour que vous receviez de ce chapitre de Daniel toute l'édification qui vous y est préparée, mais aussi pour que vous soyez en état de lire avec plus d'intelligence les autres portions des prophéties qui prédisent les mêmes faits, soit dans Daniel luimême, soit dans Ezéchiel, soit dans Esaïe (XIII, XIV, XXI, XLIV, XLV, XLVI, XLVII), soit aussi dans Jérémie (XXV, L, LI).

Elles sont très-obscures, ces saintes pages, pour qui n'a pas su prendre la peine d'étudier, dans les Ecritures, l'histoire qui s'y rapporte; mais (je vous l'ai déjà dit) elles resplendissent de lumière et de beauté, pour un villageois ou pour un enfant, qui se donne le travail, d'ailleurs bien facile, de les lire comme en présence des événements contemporains de ces hommes de Dieu.

De la même manière qu'un lecteur ne comprendrait que très-imparfaitement les épîtres de saint Paul, s'il n'avait pris

aucune connaissance de l'histoire de Jésus dans les Evangiles, et des apôtres dans le livre des Actes; de même, il est clair aussi qu'on retirera comparativement très-peu de lumière des livres d'Esaïe, de Jérémie et d'Ezéchiel, si l'on n'a pas d'abord étudié la vie et les circonstances de ces prophètes, dans leurs chapitres historiques ou dans les livres des Rois et des Chroniques.

Ah! je veux le répéter encore, si les livres des prophètes sont obscurs pour les chrétiens d'aujourd'hui, c'est la faute des chrétiens d'aujourd'hui !

La plupart d'entre eux oublient que la moitié des Ecritures est en prophéties; ils ne les lisent qu'avec une négligence irrévérencieuse et presqu'incrédule; sans se dire que ces saints livres, faits aussi pour eux, leur avaient été donnés pour réjouir et fortifier leur foi. - Lisons, se diront-ils quelquefois, un chapitre d'Ezéchiel; étudions quelques passages dans Jérémie; et bientôt vous les verrez refermer le livre saint sans y avoir rien trouvé, parce qu'ils ont lu d'une façon décousue et négligée. Ils ont désiré plutôt d'y retrouver leurs propres pensées que d'y recevoir celles de Dieu; ils n'en attendent qu'une édification vague, lâche et presque mystique; ou même ils se permettent d'aller quelquefois jusqu'à dire: Ce sont des choses que je ne saurais comprendre; elles ne sont pas faites pour moi; je goûte peu les prophéties; elles ne me vont pas ! O mon Dieu, pardonne, aux meilleurs mêmes d'entre nous, la profane irrévérence de leurs pensées! N'est-ce pas toi qui as parlé? Jésus-Christ lui-même ne s'appliquait-il pas sans cesse à l'explication de Moïse et des prophètes? N'a-t-il pas fait écrire à la première page des prophéties du nouveau Testament: « Bienheureux celui qui lit » et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie (Apoc., I, » 3); » et à leur dernière page : « Je proteste à quiconque

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» entend les paroles de la prophétie de ce livre, que si quel» qu'un ajoute à ces choses, Dieu fera tomber sur lui les

plaies écrites dans ce livre; et que si quelqu'un retranche >> quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu » lui enlèvera la part qu'il a dans le livre de vie, dans la >> sainte cité et dans les choses qui sont écrites dans ce >> livre? >>>

Ah! chers enfants, nos pères, aux jours de la bienheureuse Réformation, n'avaient point sur la Parole de Dieu des pensées si peu sages! Dans ces temps-là, bien que le peuple eût sur les choses du monde beaucoup moins d'instruction qu'aujourd'hui, vous eussiez vu les enfants et les artisans appliquer tout leur cœur à la lecture et à l'étude des prophéties de l'ancien Testament. Et ce fut même par ces frappantes prédictions sur « Babylone » et sur « l'Homme de péché, » que Dieu soutint dans leurs longs combats la plupart de nos réformateurs et de nos martyrs.

J'ai, par exemple, acheté dans Genève, il y a quelques années, chez un marchand de vieux livres, un commentaire de Calvin, en vieux français, sur le prophète Jérémie, et un autre sur Esaïe et sur Ezéchiel. On peut lire encore sur le revers de la couverture, en vieille orthographe, le nom de leur premier possesseur. Sur l'un des volumes, il y a : « Ce » livre est à moi, sayetteur » (on appelait ainsi des tisserands de petites étoffes de laine); et sur l'autre volume : « A >> moi, mestre Rolet, cardeur à carder, à la Pélisserie; » — et la date (1614) nous reporte à peu près aux jours de l'escalade (1602). - Voilà donc ce qu'étaient nos artisans mêmes, dans les temps où Dieu, par son bras miséricordieux, nous délivra de tous nos ennemis, et nous conserva deux cents ans comme un oasis de vérité et de réformation au milieu du désert!

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