페이지 이미지
PDF
ePub

6. Alors ces gouverneurs et ces satrapes s'assemblèrent vers le roi et lui parlèrent ainsi : « Roi Darius, vís éternellement !

7. Tous les gouverneurs de ton royaume, les lieutenants, les satrapes, les conseillers et les capitaines (les pachas) sont d'avis d'établir une ordonnance royale et de faire un décret ferme, que quiconque fera aucune requête à quelque dieu ou à quelque homme que ce soit, d'ici à trente jours, sinon à toi, o roi! soil jeté dans la fosse des lions.

8. Maintenant donc, 6 roi! établis ce décret, et fais-en écrire des lettres, afin qu'on ne le change point, selon que

la loi des Mèdes et des Perses est irrévocable. » 9. C'est pourquoi le roi Darius écrivit la lettre et le décret.

10. Or, quand Daniel eut appris que les lettres en étaient écrites, il entra dans sa maison; et les fenêtres de sa chambre étant ouvertes du côté de Jérusalem, il se mettait trois fois le jour à genoux, et il priait et célébrait son Dieu comme il avait fait auparavant.

Quel attendrissant et noble spectacle nous avons à contempler aujourd'hui ; et combien j'aime à le comparer à celui que nous avait offert le chapitre premier ! Dans celui-là, c'était la fidélité de Daniel enfant; - dans celui-ci, c'est la fidélité de Daniel en cheveux blancs.

Oh! puissiez-vous aussi vous-mêmes, mes amis, être trouvés fidèles comme lui à l'âge de quatorze ans, au matin de votre carrière! car alors (Dieu l'a juré, et il tient ses promesses), vous serez encore trouvés fidèles, sur le soir, à l'heure de votre coucher, au moment de descendre derrière

TOME I.

23

l'horizon de ce monde, pour vous aller lever radieux de l'autre côté de cette vie, dans les nouveaux cieux et sur la nouvelle terre que la justice habite.

L'Ecriture a comparé la marche des justes à celle du soleil. « Le sentier du juste, a dit Salomon, au IVe des Proverbes, » est comme la lumière resplendissante, qui augmente son » éclat jusqu'à ce que le jour soit en sa perfection. »> Tel fut le sentier de ce bienheureux Daniel. - On aime à le contempler à la fois dans son enfance et dans sa vieillesse ; cela fait du bien.

[ocr errors]

C'est un touchant spectacle que le soleil levant, lorsqu'à la fraîcheur d'un beau matin, il apparaît comme un globe de feu au-dessus des Voirons ou des aiguilles de nos Alpes, et que tout d'un coup, inondant de ses rayons d'or l'espace immense des cieux, il les verse d'un horizon jusqu'à l'autre sur les rosées de la campagne. Mais est-il moins attendrissant à contempler, ce même astre, lorsqu'au soir d'un beau jour, il va finir pour nous sa carrière sur les hauteurs du Jura; lorsqu'il y colore notre ciel de ses derniers feux, et lorsqu'il semble ainsi descendre sous la terre, pour aller luire en d'autres climats, sur les empires de l'Occident, sur les plaines du Pérou et sur les îles fleuries du grand Océan?

Voyez d'abord ce jeune enfant royal, cet aimable Daniel, si beau de visage et déjà si plein de l'esprit de son Dieu : il part de Jérusalem enchaîné et sous la conduite des cavaliers de la Chaldée, mais déjà consacré de toute son âme nouvelle et tendre à Dieu son Sauveur, mais désireux de le glorifier. - C'est un soleil de sainteté et de bonheur qui se lève sur la Chaldée.

Et maintenant, voyez, derrière sa fenêtre, ce même Daniel en cheveux blancs: il a quatre-vingt-cinq ans ; il est à genoux, il est dans sa chambre de prière ; il y revient trois fois

le jour; ses volets sont ouverts vers Jérusalem; il prie, il rend grâces à son Dieu, il tend les mains vers la sainte cité. a lu les lettres du roi des Mèdes et il sait qu'on le jettera devant la gueule des lions; mais il est serviteur du Roi des rois, son cœur est plein d'amour, plein de paix et plein de joie. Oh! quel beau couchant !

Eh bien! mes chers amis, heureux aussi, dans tous les temps, l'enfant qui commence sa vie comme Daniel ! et heureux, bienheureux aussi l'homme qui la finira comme Daniel, dans l'obéissance et dans la prière, avec un cœur criant audedans de lui: Abba, Abba! mon Père, mon Père! JésusChrist, Jésus-Christ!

Il nous faut donc ici, tout simplement, reprendre notre leçon, verset par verset.

Versets 1 et 2. Or, il plut à Darius d'établir sur le royaume cent vingt satrapes pour être sur tout le royaume. Et audessus d'eux tous, trois gouverneurs, dont Daniel était l'un.

La puissante Babylone, vous vous le rappelez, assiégée depuis plus de deux ans par Cyrus, avait été surprise au milieu d'une nuit. Le fleuve de l'Euphrate, qui la traversait du nord au sud, avait servi de chemin à la cavalerie des Perses, qui étaient entrés dans son lit, les uns au-dessus de la ville et les autres au-dessous, parce qu'on en avait détourné les eaux dans le grand lac. — Le roi Belsatsar, à cette effrayante nouvelle, avait marché contre eux l'épée à la main; mais on l'avait tué, on avait brûlé sa flotte, on avait fait main basse sur ses généraux et sur ses soldats; en sorte que, lorsqu'au matin le soleil se leva sur Babylone, ce fut pour y éclairer le commencement sanglant de l'empire des Mèdes et des Perses.

Celui des Chaldéens avait cessé d'être; la monarchie d'argent venait de commencer.

Les historiens nous rapportent qu'alors le roi des Mèdes,

oncle et beau-père de Cyrus, Darius le Mède, qu'on appelle aussi Cyaxare, et qui était âgé d'environ soixante-deux ans, n'était pas avec son armée : il était en Médie. Cyrus le Perse, bien que vainqueur de Babylone, ne régnait jusque-là nominalement, ni sur les Mèdes, ni même sur les Perses, car il avait le bonheur de posséder encore son père et sa mère. Il se rendit donc après sa victoire, nous dit Xénophon, auprès de ses chers parents, au pays des Perses; puis il en revint avec son oncle, pour régler les affaires de leur immense empire.Il appela toutes ses armées dans les plaines de Babylone, pour en passer la revue; et l'on raconte, vous ai-je déjà dit, qu'il s'y trouvait cent vingt mille hommes de cavalerie, six cent mille hommes de pied, et deux mille de ces chariots de guerre dont les timons et les roues étaient armés de faux, et dont on se servait alors dans les combats. On traitait

autrefois d'exagération ces nombres immenses donnés par les historiens, mais depuis les guerres de Napoléon, ils n'ont rien qui nous étonne; car c'est à peu près avec ce nombre de combattants que ce terrible capitaine passait le Niemen, il y a vingt-quatre ans, et s'engageait pour sa ruine dans le vaste empire des Moscovites.

Cependant Cyrus avait dû laisser la première place à son oncle, Darius le Mède, qui ne régna que deux ans sur l'empire de Babylone; et lui-même était parti, pour aller conduire ses armées victorieuses jusque sur les bords de la mer Rouge. -Ce fut donc pendant son absence que Daniel fut jeté dans la fosse aux lions.

Vous avez du comprendre comment il était arrivé, dès que Babylone eut été prise, que toutes les classes de la population s'entretinssent des prophéties de Daniel. - N'avait-il pas lu sur la muraille les paroles mystérieuses? n'avait-il pas prédit au roi de Babylone, la nuit même de sa ruine et devant ses

mille gentilshommes, tout ce qui allait arriver? — Il avait d'ailleurs été longtemps connu dans l'Empire pour son étonnante sagesse, sa probité sans tache, la puissance de son génie et l'élévation de son caractère. Il avait déployé des talents incomparables pour le gouvernement d'un état; et l'on savait que, pendant un demi-siècle, il avait servi le grand Nébucadnétsar avec autant de désintéressement que de succès.

Les princes des Perses et des Mèdes s'empressèrent donc, quand ils eurent divisé leur vaste empire en 120 provinces, de leur donner 120 gouverneurs ou satrapes, et de mettre au-dessus d'eux trois ministres d'état, qui devaient surveiller l'ensemble de l'administration et se faire rendre compte de toutes choses. L'une de ces trois places fut donnée à Daniel. Ce fut toujours une des principales qualités des grands princes que de savoir choisir les hommes. C'était le talent de Nébucadnétsar, d'Alexandre, de Charlemagne, de Cromwell, de Louis XIV, de Napoléon; et c'était aussi celui du grand Cyrus. Dans vos prières, mes amis, vous devez demander que Dieu donne l'Esprit de sagesse à tous les rois de la terre, pour qu'ils cherchent et qu'ils trouvent des hommes servant à la gloire de Dieu; et vous devez en particulier prier pour les élections qui se font dans la République. Quand Dieu veut châtier son peuple, il dit : « Je les ferai gouver>> ner par des hommes sans sagesse! » Alors, « il dépouille >> les conseillers de leur sens, est-il écrit, et il nous donne » des enfants pour gouverneurs (Esaïe, III, 4. Job., XXII, » 17): »

Verset 3. Mais Daniel excellait par-dessus les autres gouverneurs et satrapes, parce qu'il avait plus d'esprit qu'eux, et le roi pensait à l'établir sur tout le royaume.

On peut juger, par ce dernier trait, de la haute répu

« 이전계속 »