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In the eighteenth century, André Chénier was the only poet who seems to have felt the effects which could be gained by the displacement of the principal cesura. He used it rarely and with discretion, but with a full consciousness of its rhythmical value:

Se trouble, et tend déjà les mains | à la prière.

(Poésies, p. 6.)

Le jour où nous avons reçu le grand Homère.

(Ibid., p. 25.)

Il se traîne; | et souvent sur la pierre | il s'endort.

Le rassure, | et le loue, | et flatte sa beauté.
La nymphe l'aperçoit, | et l'arrête, | et soupire.

(Ibid., p. 44.) (Ibid., p. 93.)

(Ibid., p. 96.)

But it is due to Victor Hugo and the other Romanticists, more especially Théophile Gautier and Sainte-Beuve, that the Ternary or Romantic Alexandrine, as it is called, has firmly established its claim in French poetry.

Victor Hugo alludes to this innovation in a famous passage of the poem entitled Réponse à un Acte d'Accusa

tion:

Nous faisons basculer la balance hémistiche.

C'est vrai, maudissez-nous. Le vers, qui sur son front
Jadis portait toujours douze plumes en rond,

Et sans cesse sautait sur la double raquette

Qu'on nomme prosodie et qu'on nomme étiquette,
Rompt désormais la règle et trompe le ciseau,
Et s'échappe, volant qui se change en oiseau,
De la cage césure, et fuit vers la ravine,
Et vole dans les cieux, alouette divine.

(Contemplations, i. p. 25.)

The most frequent divisions of the Ternary Alexandrine in the Romantic poets are the following, the most common of all being 4+4+4 and 3+5+4:

2 +6+4

Saigna | l'humanité gisante | aux quatre veines.

(V. Hugo, Légende des Siècles, iv. p. 80.) Je vois, l'œil vaguement fixé | sur les passants.

3+ 6 + 3
L'appelait de sa voix formidable | au secours.

(Ibid., p. 89.)

(Ibid., p. 54.)

A midi | nous avions notre mur | pour frontière.

Ibid., p. 59.)

4 + 6 + 2

D'être pantin | après avoir été | génie !

La mélodie | encor quelques instants | se traîne.

3 +5+4

(Ibid., p. 69.)

(Ibid., p. 129.)

S'ouvre à moi | comme un gouffre obscur | au fond d'un autre.

Il est nuit. | La cabane est pau|vre, mais bien close.

4 + 5 + 3

Toute la plaine fut un abîme fumant.

(Ibid., p. 68.)

(Ibid., p. 120.)

(Ibid., p. 58.)

(Ibid., p. 97.)

La mort accourt | avec la rumeur | d'une foule.

4 +4 +4

On devinait | derrière un voile | un choc affreux.

(Ibid., p. 61.)

Dans les brisants, | parmi les la mes en démence.

(Ibid., p. 120.)

Variations are also found, especially in dialogue, in which the medial group consists of seven or even of eight syllables:

I + 7 + 4

Fière, et faisant sonner la gloire dans le cuivre.

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Messieurs! | Avons-nous fait cela pour rire? Quoi!

(Ibid., 1. 258.)

These ternary lines were used comparatively sparingly even by the Romantic poets to produce special effects by the side of the classical Alexandrines, which in Victor Hugo preponderate in the ratio of about four to three.

The following passage furnishes an example of their normal use by Victor Hugo:

corps.

Ils se battent | combat terrible! - | corps à
Voilà déjà longtemps | que leurs chevaux sont morts;
Ils sont là seuls | tous deux | dans une île du Rhône.
Le fleuve à grand bruit | roule un flot | rapide et jaune,

Le vent trempe en sifflant | les brins d'herbe dans l'eau.
L'archange saint Michel | attaquant Apollo

Ne ferait pas un choc | plus étrange et plus sombre.
Déjà bien avant l'aube, ils combattent dans l'ombre.
Qui, cette nuit, | eût vu s'habiller | ces barons,
Avant que la visière | eût dérobé leurs fronts,
Eût vu deux pages blonds, | roses comme des filles,
Hier, c'étaient deux enfants | riant à leurs familles,
Beaux, charmants; | — aujourd'hui, sur ce fatal terrain,
C'est le duel effrayant de deux spectres d'airain,
Deux fantômes | auxquels le démon | prête une âme,
Deux masques dont les trous | laissent voir de la flamme.
Ils luttent, noirs, muets, | furieux, acharnés.

Les bateliers pensifs | qui les ont amenés

Ont raison d'avoir peur et de fuir dans la plaine,
Et d'oser, de bien loin, les épier à peine :

Car de ces deux enfants, | qu'on regarde en tremblant,
L'un s'appelle Olivier | et l'autre a nom Roland.

(V. Hugo, Légende des Siècles, i. p. 217.)

In the following passage, on the other hand, the Romantic Alexandrine is used by Victor Hugo almost as frequently as the classical Alexandrine:

Quand je sortis du collège, du thème,

Des vers latins, | farouche, | espèce d'enfant blême
Et grave, au front penchant, aux membres appauvris,
Quand, tâchant de comprendre et de juger, | j'ouvris
Les yeux sur la nature et sur l'art, | l'idiome,
Peuple et noblesse, | était l'image du royaume;
La poésie était la noblesse; | un mot

Était un duc et pair, | ou n'était qu'un grimaud;
Les syllabes pas plus que Paris et que Londre
Ne se mêlaient; [ ainsi marchent sans se confondre
Piétons et cavaliers | traversant le pont Neuf;
La langue était l'état | avant quatre vingt-neuf;
Les mots, bien ou mal nés, | vivaient parqués en castes
Les uns, nobles, hantant | les Phèdres, les Jocastes;
Les Méropes, ayant le décorum | pour loi,
Et montant à Versaille | aux carrosses du roi ;
Les autres, tas de gueux, | drôles patibulaires,
Habitant les patois; | quelques-uns aux galères
Dans l'argot; dévoués à tous les genres bas;
Déchirés en haillons | dans les halles; sans bas,
Sans perruque; créés pour la prose et la farce;
Populace du style | au fond de l'ombre éparse;
Vilains, rustres, croquants, | que Vaugelas leur chef
Dans le bagne Lexique | avait marqué d'une F;
N'exprimant que la vie | abjecte et familière,
Vils, dégradés, flétris, | bourgeois, bons pour Molière,
Racine regardait | ces marauds de travers;

Si Corneille en trouvait un blotti dans son vers,

Il le gardait, trop grand pour dire: Qu'il s'en aille;
Et Voltaire criait]: Corneille s'encanaille.

(Contemplations, i. p. 21.)

The Romanticists have never used the ternary Alexandrine exclusively, even to compose very short poems, whereas the classical Alexandrine was not infrequently employed by them, unmixed with ternary lines, in plaintive elegiac pieces where its somewhat monotonous movement is in perfect harmony with the sentiments expressed:

C'est bien elle toujours, | elle que j'ai connue
Au sortir de l'enfance, à quinze ans, ingénue,
Folâtre, insouciante, | ignorant sa beauté,
S'ignorant elle-même, | et jetant de côté,
De peur qu'une pensée | amère ne s'éveille,
Souci du lendemain, | souvenir de la veille.
Mais je ne verrai plus | ses grands yeux expressifs
Vers les miens s'élever et s'abaisser pensifs! .
Mais je ne pourrai plus, sous la croisée, entendre
De sa voix douce au coeur | le son léger et tendre
S'échapper de sa lèvre, | ainsi qu'un chant divin
D'une harpe magique. | Hélas! et c'est en vain
Qu'en longs transports d'amour, en vifs élans de flamme,
J'ai dépensé pour elle et mes jours et mon âme !

(Théophile Gautier, Poésies Complètes, i. p. 50.)

Or in the elegy of Victor Hugo, entitled Claire, of which a few lines are quoted:

Quand nous en irons-nous | où vous êtes, colombes,
Où sont les enfants morts et les printemps enfuis,

Et tous les chers amours dont nous sommes les tombes,

Et toutes les clartés | dont nous sommes les nuits?

Vers ce grand ciel clément | où sont tous les dictames,
Les aimés, les absents, | les êtres pures et doux,

Les baisers des esprits | et les regards des âmes,
Quand nous en irons-nous? | quand nous en irons-nous?
(Contemplations, ii. p. 168.)

It will have been noticed in the Romantic Alexandrines quoted above, that although the cesura no longer falls after the sixth syllable, yet the sixth syllable invariably has a tonic accent and terminates the words, as in the Classical Alexandrine. Thus the classical cesura is not entirely suppressed by the two cesuras of the ternary Alexandrine, but only weakened, so that the ear can instinctively recognize the number of syllables composing the line-the real object of the cesura in a metrical system which, like the French, is founded on syllabism principally. This condition was

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rigorously observed by Victor Hugo and the other Romanticists. Banville and some of the Parnassiens, however, have occasionally disregarded it, and allowed the sixth syllable to be represented by the weakest of words-proclitic or enclitic words, and consequently atonic:

C'est un sage, c'est un superbe esprit tranquille.

(De Banville, Les Exilés, p. 44.) Torture encor par la douleur et par la joie. (Ibid., p. 93.) Le submergent comme un assaut de mille loups.

(Leconte de Lisle, Poèm. Trag., p. 12.) Ceint des palmes et des éclairs de cent batailles.

Qui s'enivrent de la lumière de midi.

(Ibid., p. 23.)

(Ibid., p. 37.)

Et la haine, dans ses entrailles, brûle et gronde.

(Ibid., p. 69.)

Sous les astres, sous les rayons et sous les palmes.

(Coppée, Poésies, i. p. 16.)

Tu t'alanguis dans une atmosphère étouffante. (Ibid., p. 53.)
L'enfant chevauche sur une épée à deux mains.

(Ibid., p. 69.)

This fault is still more frequent in Verlaine and his group:

Elle passe, sous les ramures assombries.

(Verlaine, Choix de Poésies, p. 66.) De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses.

(Ibid., p. 9.) Chaque alouette qui va et vient m'est connue. (Ibid., p. 8.) Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême.

(Ibid., p. 11.)

Vers des serpolets qu'un ciel clair vient arroser.

(Ibid., p. 182.)

Some of the Symbolists have gone a step further by placing a mute e at the sixth syllable, or even making the sixth syllable coincide with an atonic syllable in the body of a word:

Et tout à coup l'ombre des feuilles remuées.

(Jean Moréos, Poésies, p. 92.) Démon Concept, tu t'ériges et tu suspends Les males heures . .

Les lourds désirs plus cornus que des égipans.

(Ibid., p. 32.)

(Ibid., p. 32.)

3. In the decasyllabic line, or line of ten syllables, the

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