Correspondance de George Sand et d'Alfred de Musset

¾ÕÇ¥Áö
E. Deman, 1904 - 242ÆäÀÌÁö
 

¼±ÅÃµÈ ÆäÀÌÁö

¸ñÂ÷

±âŸ ÃâÆǺ» - ¸ðµÎ º¸±â

ÀÚÁÖ ³ª¿À´Â ´Ü¾î ¹× ±¸¹®

Àαâ Àο뱸

84 ÆäÀÌÁö - On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
176 ÆäÀÌÁö - La postérité répétera nos noms comme ceux de ces amants immortels qui n'en ont plus qu'un à eux deux, comme Roméo et Juliette, comme Héloïse et Abélard ; on ne parlera jamais de l'un sans parler de l'autre.
194 ÆäÀÌÁö - Adieu donc le beau poème de notre amitié sainte et de ce lien idéal qui s'était formé entre nous trois, lorsque tu lui arrachas à Venise l'aveu de son amour pour moi et qu'il te jura de me rendre heureuse. Ah! celte nuit d'enthousiasme où, malgré nous, tu joignis nos mains en nous disant : Vous vous aimez et vous m'aimez pourtant ; vous m'avez sauvé âme et corps ! — Tout cela était donc un roman?
101 ÆäÀÌÁö - Dans ma jeunesse, lorsque j'étais encore pur et naïf, le vice me paraissait un monde admirable, immense, je m'y suis précipité avec bonheur dès que j'ai pu. C'est aujourd'hui la même chose ; quelque faible et misérable qu'ait du te sembler mon amour, j'ai entrevu un nouveau monde, et cela suffit.
209 ÆäÀÌÁö - Je ne me suis jamais plainte, je t'ai caché mes larmes, et ce mot affreux a été prononcé un certain soir que je n'oublierai jamais, dans le casino Danieli : « George, je m'étais trompé, je t'en demande pardon, mais je ne t'aime pas.
69 ÆäÀÌÁö - ... ce qui me rend le plus défiant des hommes ; peut-être le plus malheureux. Mais tu es aussi sincère que tu es noble et orgueilleuse. Voilà pourquoi je crois en toi et je te défendrai contre le monde entier jusqu'à ce que je crève. Maintenant qui voudra peut me tromper, me maltraiter et me déchirer, je puis souffrir. je sais que tu existes. S'il ya quelque chose de bon en moi, si je fais jamais quelque chose de grand, de mes mains ou de ma plume, dis-toi que tu sais d'où cela vient.
197 ÆäÀÌÁö - Et, mon amie, me voilà ici, à Baden, à deux pas de la maison de conversation ; je n'ai qu'à mettre mes souliers et mon habit, pour aller faire autant de déclarations d'amour que j'en voudrai, à autant de jolies petites poupées qui ne me recevront peut-être pas toutes mal, qui, à coup sûr, sont fort jolies, et qui, plus certainement encore, ne quittent pas leur amant parce qu'elles ne veulent pas se faire méconnaître.
30 ÆäÀÌÁö - A cette distancelà il n'ya plus ni violences ni attaques de nerfs; je t'aime, je te sais auprès d'un homme que tu aimes, et cependant je suis tranquille. Les larmes coulent abondamment sur mes mains tandis que je t'écris, mais ce sont les plus douces, les plus chères larmes que j'aie versées. Je suis tranquille ; ce n'est pas un enfant épuisé de fatigue qui te parle ainsi. J'atteste le soleil que j'y vois aussi clair dans mon c©«ur que lui dans son orbite. Je n'ai pas voulu t'écrire avant...
11 ÆäÀÌÁö - ... ya dans Lélia des vingtaines de pages qui vont droit au c©«ur, franchement, vigoureusement, tout aussi belles que celles de René et de Lara. Vous voilà George Sand; autrement vous eussiez été madame une telle faisant des livres. Voilà un insolent compliment, je ne saurais en faire d'autres. Le public vous les fera.

µµ¼­ ¹®ÇåÁ¤º¸