DES SECTIONS DU CYLINDRE ET DU CONE, CONSIDERE’ES DANS LE SOLIDE Par Monfieur LE POIVRE, de la Ville A PARIS, Chez BARTHELEMY GIRIN, ruë M. DCCIV. Avec Approbation, & Privilege du Roy. Si je prefentois ce Livre à un autre que vous, je tâcherois luy faire valoir l'utilité de la Geometrie. Cette Science eft le fondement de toutes les autres, du moins Λ de celles qui font certaines; elle rend l'esprit exact, elle l'étend, & l'accoutume à comprendre d'une feule vue un grand nombre de chofes differentes. Elle apprend à diftinguer le vray d'avec le faux, & à ne donner fon confentement qu'à ce qui eft évident. Mais que feroit-ce fi jallois reprefenter les avantages des Mathematiques à celuy qui prefide à l'illuftre Academie des Sciences, à celuy qui a eu tant de part à fon nouvel établiffement, qui luy attire tant de graces & tant de protection qui veille avec tant de foin à la conduite de ce grand corps, & qui marque par la fi noblement ce qu'il penfe de nos études & de nos travaux? La faute que je ferois feroit encore plus grande, MON SEIGNEUR, par rapport à vos qualitez perfonnelles; ce feroit faire l'éloge de la Geometrie à un homme qui eft né Geometre, & qui a reçu de la nature toute la jufteffe d'efprit, toute l'exactitude, toute la lumiere que les Geometres tâchent d'acquerir. Elles font en vous d'autant plus merveilleuses, qu'elles ne font point attachées à la Science des Nombres ou des Lignes, & que vous les portez dans toutes les differentes matieres où il vous plaît de les appliquer. C'est par là que vous vous êtes trouvé propre au Confeil d'Etat, auffi-tôt que vous y êtes entré par le choix d'un Roi qui fçait toûjours bien choifir, des chofes toutes nouvelles ne vous l'ont point été, & il feroit |