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Paul PARFOURU, archiviste inspecteur du département: Rapport sur les Archives départementales et communales [d'Ille-et-Vilaine]. 1897. Rennes, imprimerie Caillot, in-8 de 26 pp.

Dans ce rapport annuel, notre excellent archiviste départemental renouvelle le vœu d'obtenir une conciergerie indépendante de l'hôtel des Archives. Ce qui donnerait une place notable, pour remédier à l'encombrement qui menace à bref délai. Ce serait aussi une garantie de plus, et très sérieuse, contre les chances d'incendies.

Plusieurs réintégrations de documents anciens; dont une importante, trente et une liasses et deux registres provenant de la mairie de Dol. Les registres et vingt et une des liasses sont du fonds du District de Dol et vont de 1790 à l'an IV.

Comme dons faits aux archives, M. Parfouru en signale deux du signataire; un important de M. de la Bigne-Villeneuve, trois autres de MM. Paul Philouze, Charles Robert et Dolbet. Le tout en documents anciens. A quoi il faut ajouter les dons à la bibliothèque des archives, par MM. Aubry, Brunschwicg, Henri Carré, Dr Corre, Robert de Courson, Ducrest de Villeneuve, Juguet, de l'Estourbeillon, Le Téo, Charles Robert, de Rosmorduc, de Granges de Surgères, Léon Vignols, M. le Maire de Brest, Mme du Laz, le Ministère de l'Instruction publique. Plus, six volumes d'inventaires d'archives départementales.

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Dans sa tournée d'inspection, M. Parfouru a visité à Saint-Malo trois fonds d'archives, et les archives de douze autres communes. Je reviendrai sur la question des archives communales, trop dispersées, pas assez accessibles et souvent mal soignées.

L. VIGNOLS.

E. Auzou La presqu'ile guérandaise, étude géographique, historique et économique, 1897, in-16 (Plon, édit.), 378 pp. fig.

L'étude que M. E. Auzou vient de consacrer à la presqu'île guérandaise mérite d'être signalée non seulement aux touristes et aux baigneurs de plus en plus nombreux qui fréquentent les plages de Pornichet et des environs, mais encore aux historiens et surtout aux géographes qui pourront puiser dans cette excellente monographie

des informations abondantes et précises. Le livre est divisé en trois parties, inégales d'étendue et d'importance: 1o Etude scientifique, historique et économique (pp. 5-108); 2o Description détaillée des villes et des bourgs, de la mer, etc. (pp. 111-342); 3° Manuel des touristes et baigneurs (pp. 345-367). Une copieuse bibliographie (pp. 369-373) complète le volume, qui est tout à la fois un guide et une description scientifique. Il serait à désirer que toutes les autres régions du sol breton fussent l'objet de monographies aussi consciencieuses. A ce prix seulement les géographes pourraient tenter cette description géographique de l'Armorique qui nous manque encore. Ce qui ajoute beaucoup à l'intérêt du livre, c'est que l'auteur aime la région qu'il décrit; il l'aime parce qu'il la connaît depuis longtemps; il l'aime, comme il le dit lui-même, à l'accoutumance.

Nous souhaitons sincèrement que M. Auzou trouve de nombreux imitateurs, c'est-à-dire, en d'autres termes, que les auteurs de guides deviennent savants, ou mieux encore que les savants fassent des guides. Trop longtemps ce genre de productions littéraires a été abandonné à des mains incapables. Que les jeunes géographes formés aux méthodes scientifiques s'attachent à renouveler cette littérature, et ils contribueront dans une large mesure à faire connaître et aimer notre pays. A. RAINAUD.

*

Abbé PEYRON Documents pour servir à l'histoire du Clergé et des Communautés religieuses dans le Finistère pendant la Révolution (Quimper, A. de Kérangal, 2 in-8°, 1892-1897).

Les recherches sur l'histoire du Clergé breton pendant la Révolution sont décidément à l'ordre du jour depuis quelques années parmi les prêtres de nos départements, car l'ouvrage de M. l'abbé Peyron sur le clergé du Finistère est contemporain de ces Conférences ecclésiastiques du diocèse de Saint-Brieuc auxquelles, à cette même place, M. Hémon a consacré récemment quelques pages singulièrement lumi

neuses.

Je m'empresse d'ailleurs de déclarer que je ne veux établir aucune comparaison entre ces deux publications, et je tiens à reconnaître. que M. l'abbé Peyron s'est surtout préoccupé de faire œuvre d'historien.

Aussi bien rechercherai-je uniquement si l'ouvrage de M. l'abbé Peyron sera bien ce que son auteur désire qu'il soit, un instrument de travail, utile à ceux qui voudront écrire l'histoire « de cette époque si féconde en tristesses comme en grands enseignements. >>

Une publication de documents peut se présenter sous deux formes. Ou bien l'éditeur les étudie l'un après l'autre, donnant intégralement les plus importants, analysant seulement le reste. Tel est par exemple le caractère du savant recueil des Actes du Comité de Salut public publié par M. Aulard. Ou bien l'historien encadre les textes dans un récit plus ou moins succinct. C'est la forme adoptée par M. Chassin dans la grande étude qu'il a consacrée aux guerres de Vendée et qui restera comme le modèle du genre.

Le recueil de M. l'abbé Peyron se présente sous cette dernière forme et je crois qu'il a eu raison de l'adopter.

Mais cette méthode n'est féconde qu'à certaines conditions. Il faut d'abord que les documents les plus importants soient reproduits intégralement. Or, il ne me semble pas que M. l'abbé Peyron ait mis suffisamment en relief les pièces les plus intéressantes parmi celles qu'il a trouvées dans les Archives départementales du Finistère. Il y a chez lui comme une sorte de scrupule à reproduire un document complet et même ceux dont il annonce la publication in extenso se terminent dans son recueil par trois ou quatre points comme s'il y avait une suite que l'éditeur a laissée de côté.

Voici quelques exemples pris au hasard. Etudiant l'opposition faite en 1792 par la population de Plouguerneau au curé constitutionnel Le Gall, M. l'abbé Peyron trouve une lettre écrite par celui-ci le 1er mars 1792 aux Amis de la Constitution de Brest. C'est sans contredit un texte très curieux puisqu'il contient un tableau complet de la campagne menée dans le Léon par les prêtres réfractaires contre le clergé constitutionnel. M. l'abbé Peyron annonce donc (t. I, p. 258) qu'il va le reproduire in extenso « malgré sa longueur. Tient-il sa promesse? J'en doute, puisque la citation se termine par les quatre points qu'il affectionne.

Au t. II, p. 53, le procédé est encore plus caractéristique. M. l'abbé Peyron déclare qu'il va donner intégralement une pièce que l'abbé Tresvaux n'a reproduite qu'en partie. Il s'agit de l'Adresse dans laquelle le Conseil général du Finistère proposait à la législative de

prendre des mesures contre les prêtres réfractaires. Au bout d'une page de citation, je trouve trois points suspensifs. Cette fois encore avons-nous un texte complet?

Que dire enfin de certaine lettre du maire de Plouescat en date du 7 décembre 1790? Le texte publié par M. l'abbé Peyron (t. I, p. 26) est interrompu quinze fois par des points!

Il me semble cependant que ces textes étaient beaucoup plus inté ressants à publier que le long et monotone récit de M. Boissière sur le séjour de quelques prêtres bretons en Espagne (t. II, p. 205-251).

M. l'abbé Peyron me permettra-t-il encore de lui dire que l'indication des sources est trop sommaire? Je sais bien que tous les documents qu'il fait passer sous nos yeux sont empruntés à la série L des archives départementales du Finistère, mais puisque cette série est ei considérable (300 registres et 400 liasses) n'était-il pas utile de nous en donner un inventaire sommaire dans une introduction qui aurait contenu aussi des indications précises sur les livres que M. l'abbé Peyron a pu consulter?

En lisant ces deux volumes si riches en renseignements précis sur une question peu étudiée jusqu'ici, j'ai souvent regretté aussi que M. l'abbé Peyron se soit montré si avare de notices biographiques, de commentaires ou de rapprochements de textes. S'il s'était adressé au grand public, je lui aurais su gré de ne pas surcharger ses pages et de ne pas distraire à chaque instant l'attention du lecteur, mais puisqu'il voulait avant tout offrir des matériaux aux historiens, il eût singulièrement facilité leurs recherches en multipliant ces mille petits renseignements sur les hommes et sur les choses, renseignements qu'il est souvent très difficile de se procurer à distance et qu'il pouvait, j'en suis persuadé, facilement demander à sa vaste érudition. et à sa connaissance parfaite du pays qu'il habite.

M. l'abbé Peyron ne m'en voudra pas, je l'espère, de lui avoir exprimé en toute franchise ces quelques desiderata. Ils émanent d'un chercheur qui aura souvent l'occasion de consulter ses deux volumes de documents et qui les a dès maintenant suffisamment pratiqués pour être en droit de rendre hommage à la science et à l'impartialité du savant qui les a recueillis.

Ch. LE TÉO.

BIBLIOGRAPHIE DES ARTICLES DE REVUES

INTERESSANT LA BRETAGNE

1896

The Academy.

T. I

P. 263. On a pair of Gaulish Deities. Note de M. Whitley Stokes sur les noms de deux divinités gauloises figurant sur un autel galloromain récemment découvert à Sarrebourg. Le dieu Sucellus porte un marteau. Il est accompagné d'une divinité femelle du nom de Nautosvelta. Le nom de Sucellus était déjà connu (Sucello, Sucelo, Succelo, d'après Rhys, Hibbert Lectures, pp. 54, 55). Le professeur Strachan décompose Sucellus en su-, sens de bien (irl. su- so-, v. bret. hu- ho-, gallois hy-) et -cello-s, même racine que dans l'irlandais fo-chelim, je prends soin de, gallois go-gelu (cf. latin colere).

M. Whitley Stokes compare le premier terme nauto- du second nom au gothique nauth-s, anglais need et fait venir le second d'une racine svel-, qui se retrouve dans le gallois chwel, chwyl, versio, irlandais sel, bel (= vel). Le nom ressemblerait pour le sens au latin Averruncus, au grec αποτρόπαιος ou αλεξίκακος. La forme originale devait être nauti-svelta. Pour le changement de i- en o-, cf. Epo-rédo-rix de César à Epo-redi-rix des inscriptions, forme assurée par l'irlandais réid *rēdi = ‘reidi-.

Quant à la seconde étymologie, elle doit être modifiée, s'il faut en croire une lettre à l'Academy (I, 285), de M. Salomon Reinach; la vraie lecture serait Nantosvelta. M. Whitley Stokes (Academy, I, 307) ne voit aucun sens à ce nom et est porté à croire à une fausse lecture s'expliquant par une éraflure de la pierre: au lieu de V, M. Michaelis (l'autorité de M. Reinach) aura lu N.

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