tient aucune partie argilleuse fenfi ble. Il n'eft point exact de mettre le Crayon rouge & le Tripoli parmi les efpéces de la Marne, puifque la plupart ne font point effervefcence avec les Acides. La Farine foffile & le lac Lunæ, font, felon M. Linnæus, fynonimes, & il regarde l'un & l'autre comme des efpéces de Marne, quoiqu'il y ait une différence trèsfenfible. A la page 18, le même Auteur met la Suye au rang des Foffiles parmi la Pierre ponce; cependant tout le monde fçait qu'ordinairement elle tire fon origine du regne végétal. Il feroit peut-être auffi très-difficile de prouver qu'il y a en effet des Pierres ponces pyriteufes, argilleufes & cuivreufes; car toute vraie Pierre ponce tire fon origine de l'Aimanthe, quoiqu'il puiffe arriver, qu'accidentellement il s'y méle quelques matiéres étrangeres. Il ne feroit pas moins difficile de prouver que la Stalactite eft formée d'Argile on de Quartz; car fes parties effentielles démontrent qu'elle tire fon origine de Terres ou Pierres Calcaires, &c.

Mais pour en revenir au fyftême de M. Woltersdorff, je remarquerai que c'est avec peu de fondement qu'il infinue à la page 7, qu'il a été le premier qui fe foit apperçu de la néceffité de ranger les Minéraux felon la reffemblance des parties internes qui les constituent, & que la Chymie feule peut déveloper, & qu'il ne falloit pas s'arrêter à leur figure extérieure. Je me flate que ceux mêmes qui n'auront fait que parcourir ma Lithogéognofie, feront convaincus du contraire, & reconnoîtront que c'eft là le principal but de mon travail. Mais il femble enfuite que notre Auteur ait oublié fa prétention; fans quoi il fe feroit apperçu que pour établir un pareil fyltême, il est néceflaire, non-feulement de diftinguer, autant qu'il eft poffible, les Pierres & les Terres les plus fimples d'avec celles qui font compofées, mais encore d'indiquer le mêlange de ces dernieres; car c'eft là le moyen de découvrir ce qui proprement a été ajouté à la matiere effentielle du corps fimple: cependant M. Wol

tersdorff néglige ce point même dans
les corps dont le mêlange eft le plus
reconnu. J'avois réuni les Terres &
les Pierres dans ma Lithogéognofie;
notre Auteur les fépare à la page 9;
la chofe eft en effet arbitraire; mais
au lieu de conferver, comme il a fait
à l'égard des Pierres, les quatre gen-
res que j'avois établis, il ne diftribue
les Terres qu'en deux, c'est-à-dire
en argileufes & en alcalines. Ce-
pendant il auroit été facile de con-
cevoir à priori, que la nature qui a
produit les deux autres genres fous
la forme de Pierres, pouvoit auffi
nous les préfenter fous la forme d'une
Pouffiere ou d'une Terre. Je ne vois
aucune raifon qui ait pu engager
l'Auteur à omettre les Terres vitrifia-
bles, ou qui tiennent de la nature du
Caillou ; la nature nous en offre une
très-grande quantité: & pour s'en
convaincre, on n'a qu'à confidérer
toutes les espéces de Sable qui font
fi nombreuses, & fi connues. En ef-
fet je ne vois point que ce foit une
propriété effentielle, que toutes les
Terres forment une efpéce de pâte,

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quand elles font mêlées avec de l'eau ; d'autant plus qu'on trouve des espéces de Sables, tels que le Sable farineux, le Sable dont on fait des moûles, & la Terre en pouffiére, qui font fi déliés, que lorfqu'on les a détrempés avec de l'eau, on en peut en quelque façon former une espéce de pâte. Il eft vrai que cela fe fait moins facilement avec les efpéces de Sable les plus groffiéres; mais le plus ou le moins ne change pas la nature des chofes ; & ce n'eft point une qualité effentielle d'une Terre, que de tomber plus ou moins lentement au fond de l'eau. La Farine foffile, & quelques efpéces de Nihilum album minerale fuffifent pour nous convaincre que la nature a produit des Terres gypfeufes. Il y a quelque tems que l'on m'envoya une espéce qui avoit été trouvée au Hatz, & à laquelle on donnoit le nom de Terre talqueuse. blanche; & je ne doute aucunement que l'on n'en découvre davantage par la fuite; car jufqu'ici on n'a pas encore tout examiné; il n'y a eu que peu de perfonnes qui aient bien con

nu

nu ces fubftances, & qui en aient fait
ufage. M. Ludewig, par exemple,
dans fon Traité de Terris Mufai
Drefdenfis, page 8, parle d'une Ter-
re gypfeufe d'un blanc bleuâtre ; &
il nous apprend qu'elle fe trouve aux
environs d'Eifleben dans les fentes
des montagnes de Creisfeld, &
le roc dans les fentes duquel elle eft
renfermée, est un Gypse feuilleté
d'un gris cendré.

que

Quant à la defcription des Pierres vitrifiables, je crois devoir faire obferver qu'elle n'eft point affez exacte; elle femble infinuer que la feule action du feu fuffit pour les mettre en fufion & les changer en Verre ; cependant la chofe n'est point praticable fans addition d'autres matiéres ; & fi on prétend avoir supposé l'addition des matiéres néceffaires, il fe trouvera toujours d'autres espéces de Pierres qui entrent plus aifément en fufion que celles dont il parle, & qui exigent beaucoup moins d'addition pour être mises en fufion. Il faut encore remarquer que les Pierres qui par elles-mêmes font fufceptibles de C