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examiné plusieurs efpéces d'Ochres, je n'en ai pourtant point trouvé qui fit effervefcenceavec les Acides; d'où je conclus, ou qu'elle ne contient aucune portion de Terre alcaline ou que fa nature a été tout-à-fait altérée ou renverfée par les Acides. L'Ochre ne contient point d'Argile, au moins je n'en ai pu découvrir dans celles que j'ai eu occafion d'examiner; au lieu de fe durcir d'une maniére fenfible dans le feu, elles y font devenues plus friables; mais toutes les espéces d'Ochres ont la propriété de devenir plus rouges dans le feu ; & le dégré de rougeur augmente, & devient d'un brun foncé à mesure qu'on augmente les dégrés du feu. On en trouve qui font d'un jaune pâle; mais le feu les rend d'un jaune très-vif & très-beau. Wolckmann met auffi les Ochres au rang des Terres argileufes ; d'autres les placent dans la claffe des Sables ; mais l'un de ces fentimens n'eft pas plus fondé que l'autre.

La couleur rouge que le feu donne à l'Ochre, la maniére dont on le

réduit en Fer, en y joignant des matiéres graffes ou charbonneuses, & la couleur jaune que l'on en tire, par le moyen de l'Efprit de Sel & par l'Eau régale, prouvent affez qu'il contient une Terre ferrugineufe fubtile. Cependant il pourroit arriver qu'il y eût des Eaux vitrioliques qui continffent auffi des particules cuivreuses, & qui par conféquent, fiffent entrer une certaine portion de Crocus cuivreux dans la compofition de l'Ochre ; on prétend que Ochre de Goflar eft de cette efpéce, & qu'on en peut tirer un peu de Cuivre par le moyen de l'huile de Lin: quoi qu'il en foit, il est toujours conftant que c'eft la Terre ferrugineufe qui y domine, & c'eft même par cette raifon, que lorfqu'on l'expofe à une action très-viofente du feu, il s'en fait une maffe d'un brun tirant fur le noir, qui reffemble à une fcorie de Fer, & qui donne même quelques étincelles, lorfqu'on la frape avec le briquet, Je ne crois pas m'éloigner beau- Terre jaune coup de mon fujer, fi, à propos de

de Naples.

l'Ochre, je dis quelque chofe d'une autre couleur jaune, dont les Peintres fe fervent, qui eft fort en vogue aujourd'hui, & qu'on connaît fous le nom de Terre jaune de Naples. Je ne regarde point cette couleur comme naturelle, & telle qu'elle fort du sein de la Terre; je croirois plutôt que c'est une production de l'Art, ou qu'au moins on lui a déja fait éprouver l'action du feu; ce qui me le fait conjecturer, c'eft la grande avidité avec laquelle cette Terre abforbe toutes les liqueurs. Elle ne fait point d'effervefcence avec les Acides. Si, quand elle a été broyée & imbibée d'eau, on en fait une espéce de pâte, & qu'on la mette dans le feu, elle fe durcit affez pour qu'on puiffe foupçonner, qu'elle contienr une certaine portion de Terre argileufe; le feu le plus vif ne peut ni l'altérer, ni la mettre en fufion.. Il eft remarquable que, dans les vaiffeaux fermés, fa couleur jaune ne change aucunement, quand même on donneroit le feu le plus violent. Les Corrofifs groffiers ne font pas plus

capables

capables de détruire cette couleur; cependant l'Eau régale en diffout quelque chofe, & la petite portion qui en a été diffoute forme de petits cristaux pointus fi on met la folution dans un lieu frais, elle peut auffi être précipitée par le Sel alcali: enfin, fi on fait fondre cette Terre avec de la fritte de Crystal, il n'en est point coloré, excepté que le Verre tire un peu fur le blanc de lait, de forte que cette Terre femble avoir beaucoup de reffemblance avec la Chaux d'Étain.

Il est encore à propos que je dise Mafficet, ici un mot d'une autre couleur jaune dont les Peintres se servent auffi, & qu'ils appellent Mafficet; elle a toute l'apparence d'une Terre; elle est affez pefante, & fa couleur eft d'un jaune de citron fort agréable à la vue; malgré fa reffemblance extérieure avec les Terres, on trouve à l'examen, que c'est une production de l'Art, & non de la Nature. En effet, le Mafficot n'eft autre chofe qu'une efpéce de Cérufe ou une Chaux de Plomb jaune ; fi on la met en digef

D

tion d ns du Vinaigre diftillé, cette liqueur prend un goût femblable à celui du Sucre de Saturne que tout le monde connoît; avec le tems, le Vinaigre lui enleve fa couleur jaune, de forte 'qu'à la fin il ne reste plus qu'un fédiment entiérement blanc. Si on précipite la folution avec de l'efprit de Sel, on trouve que ce qui tombe au fond eft un vrai Plomb corné; fi on fait fondre cette matiére fans addition, elle fe change en un Verre de plomb jaune; il n'y a donc pas à douter qu'elle ne foit une Cérufe que l'on a fait jaunir en l'expofant à feu ouvert. J'ai cru cette obfervation d'autant plus intéreffante, que jufqu'ici je n'ai pas trouvé qu'aucun Auteur en eût parlé. Cependant il faut prendre garde de ne point confondre cette matiére avec une autre matiére, à laquelle Kunckel donne auffi le nom de Maf ficot, dans fon Art de la Verrerie, Partie II. Cette derniére eft un mêlange de Sable & de Soude, ou de Potaffe qu'on fait calciner; on s'en fert pour la couverte de la Faïence.

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