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remarquera, & vous avertira de les éviter.

3. Il eft impoffible que vous demeuriez longtemps fans être attaqué de tentations, & principalement de celles qui combattent la chafteté: or je foutiens qu'il eft impoffible que vous y réfiftiez long-temps fans la Confeflion fréquente. Faites tout ce que vous voudrez, fi vous n'employez fouvent ce remede, vous fuc comberez infailliblement l'expérience vous le fera voir. Celui qui néglige le remede, tombera dans la maladie, & de la maladie dans la mort.

La Confeffion, THÉOTIME, eft un remede contre le péché. I. Parce qu'étant un Sacrement, elle donne des graces pour l'éviter.

2. A caufe qu'elle fait renouveller la détef tation du péché, & la réfolution de ne le com mettre jamais.

3. Parce que les remontrances que le Confeffeur fait dans la Confeffion, relevent le Pénitent, & l'encouragent de nouveau à fuir le péché, & à être fidele à Dieu.

4. Parce que le Pénitent déclarant fes péchés & fes tentations à fon Confeffeur, il reçoit de lui les moyens pour y réfifter. Et même cette feule déclaration des tentations eft un puiffant remede pour les vaincre. Le malin efprit ne craint rien tant que d'être découvert : c'eft un ferpent qui fe cache quand il veut mordre, & qui s'enfuit quand il eft apperçu: c'est un voleur de nuit qui ne veut point être découvert : & il n'a point de plus grande fineffe pour perdre les jeunes efprits, que de les rendre muets pour les affaires de leurs

confciences, & de les empêcher de fe décou vrir à perfonne, afin que dans ce pernicieux filence ils ne trouvent point de fecours pour réfifter à ses tentations, ni de moyens pour fe retirer de leurs vices. Le péché, dit S. Bernard, eft bientôt guéri, quand il eft déclaré; mais il s'augmente par le filence : fi on le découvre, de grand il devient petit; fi on le cache, de petit il devient grand.

Après ces raifons, je ne doute point, cher THÉOTIME, que vous ne foyiez persuadé de la néceffité de vous confeffer fouvent. Et parce que cette matiere eft très-importante, & qu'on y commet fouvent de grandes fautes, j'ai plufieurs avis à vous donner, que je vous prie de lire attentivement, & de les bien remarquer pour les mettre en pratique.

CHAPITRE VIII.

Avis important touchant la Confeffion. CONFESSEZ-vous

ONFESSEZ-Vous au moins tous les mois, fans y manquer jamais. Que fi vous avez des tentations fréquentes, vous devez vous confeffer plus fouvent, & principalement lorf que vous vous appercevez que les tentations recommencent à vous attaquer plus fortement. Remarquez bien cet avis; car il eft de grande importance, & faute de le pratiquer on retombe miférablement dans le péché.

2. Gardez-vous bien d'une faute qui arrive à plufieurs, qui ne pensent à se confeffer que quand ils ont fuccombé à une tentation. C'est un abus déplorable par lequel le diable féduit

malheureusement les ames. Car quelle folie eft-ce de ne penfer au remede qu'après qu'on eft tombé dans une maladie mortelle, quand on peut la prévenir par le même remede, felon le confeil du Sage. Ante languorem adhibe medicinam. Employez le remede pour prévenir la

maladie?

3. Gardez-vous encore plus d'une autre faute plus grande de ceux qui ayant fuccombé à une tentation, au lieu de fe relever au plutôt & de recourir au Sacrement de Pénitence, fe laiffent aller au péché à toute rencontre, & qui négligent de fe confeffer, foit par honte, foit par lâcheté, ou par le peu de foin qu'ils ont de leur falut, qui leur fait différer leur Confeffion jufqu'au temps d'une bonne Fête, fans laquelle ils ne penferoient à recourir à ce remede fi néceffaire. Cet abus eft commun parmi les jeunes gens, & il eft cause que plufieurs après les bonnes réfolutions retournent en arriere, & retombent fouvent bien avant dans le vice. Il ne faut point perdre courage pour être tombé; mais il faut fe relever, & fe fervir de fa chûte pour se garder enfuite plus foigneufement, & n'ajoûter point péchés fur péchés.

4. Confeffez-vous à votre Confeffeur ordinaire autant que vous pourrez; en forte néanmoins que quand vous ne le trouverez pas, vous alliez à un autre, & que fon abfence ne foit pas caufe que vous manquiez à vous confeffer quand il eft temps.

5. Soyez affuré que le diable fera tout fon poffible pour vous empêcher de vous confeffer

fouvent. Il vous fufcitera tous les obftacles imaginables: tantôt il vous fera croire que c'eft trop de peine; tantôt que vous n'êtes pas affez bien préparé, tantôt que vous n'en avez pas befoin. Une autre fois il vous fera naître une affaire: fouvent il vous donnera un dégoût de la Confeffion. Souvent, & très-fouvent il tâchera de vous en retirer par cette fotte honte qu'il a coutume de donner à ceux de votre âge pour la fréquentation des Sacremens, les faifant rougir ainfi des chofes les plus faintes & les plus falutaires. Bref, il n'y a point d'artifice qu'il n'emploie pour vous détourner de ce moyen fi néceffaire & fi utile à votre falut; mais, au nom de Dieu, THÉOTIME, paffez par-deffus tous ces obftacles, & tenez pour tentations du diable, toutes les pensées qui vous détournent de la Confeffion dans les jours qui vous feront marqués pour la faire.

Or, pour vous bien confeffer, tâchez de bien obferver ce qui fuit.

I. Examinez votre confcience le mieux que vous pourrez fur les péchés aufquels vous êtes plus enclin.

II. Vous étant examiné, excitez-vous au regret d'avoir offenfé Dieu, & demandez-lui pardon de tout votre cœur.

III. Approchez de la Confeffion avec beaucoup de respect & de modeftie, vous représentant que vous allez comparoître devant Dieu comme devant votre Juge, pour lui demander miféricorde. Et, fi vous êtes obligé d'attendre pour être confeffé, tenez-vous dans une pofture humble & modefte, priant & lifant quel

que chofe qui vous difpofe à la pénitence. IV. Déclarez vos péchés humblement & clairement, en les faifant bien entendre à votre Confeffeur. Il y en a qui ne difent leurs péchés qu'à demi, & qui attendent que le Confeffeur leur demande le refte: c'eft un grand abus qui fait fouvent des Confeffions nulles & facrileges.

V. Gardez-vous bien de céler jamais aucun péché mortel dans la Confeffion, par honte, par crainte ou autrement; c'eft un très-grand mal qui arrive fouvent aux jeunes gens, & particuliérement pour certains péchés déshonnêtes qu'ils n'ofent déclarer par une malheureuse honte qui leur fait faire fouvent de grands facrileges, & qui les tient dans un continuel état de péché mortel. O THÉOTIME! ne tombez jamais dans ce malheur, par lequel le diable féduit & perd un grand nombre de jeunes gens.

VI. Ne cherchez point dans vos confeffions d'être eftimé de votre Confeffeur, mais d'être guéri de vos péchés, & conduit par lui dans le chemin du falut.

VII. La confeffion de vos péchés étant faite, écoutez attentivement les remontrances de votre Confeffeur & les avis qu'il vous donnera : ne faites pas comme plufieurs qui ne pensent qu'à fe reffouvenir de leurs péchés durant que le Confeffeur leur parle prenez garde à cette faute, car elle eft commune, & elle fait dre tout le fruit de la confeffion.

per:

VIII. Avant que votre Confeffeur vous donne l'abfolution, & auffi durant qu'il vous la donnera, demandez pardon à Dieu de vos

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