dévotion à la fainte Vierge a valu à ce jeune homme & à plufieurs autres : elle ne vous vaudra pas moins, fi vous l'avez, & fi vous aimez & honorez la fainte Vierge en la maniere què nous avons dite.

Mais en vous parlant de la dévotion à la fainte Vierge, je ne puis oublier fon cher Epoux le glorieux faint Jofeph. Ce grand Saint ayant eu le bonheur fingulier d'être choifi de Dieu pour avoir le foin de la garde de fon Fils en fon enfance & en fa jeuneffe, il ne fe peut faire qu'il ne foit favorable aux jeunes gens, & qu'il ne chériffe tendrement cet âge qu'il a vu sanctifier par le Fils de Dieu. Il lui a fervi en tous les befoins de la vie aufquels il a voulu fe rendre fujet pour notre amour, il l'a délivré de la perfécution de fes ennemis, il l'a élevé en fon enfance, gouverné en fa jeuneffe; il l'a vu foumis à fes commandemens, il a été le témoin domestique & l'admirateur des graces & des vertus qu'il faifoit paroître de jour en jour en fon jeune âge, comme le foleil montre fa lumiere à mefure qu'il fe leve.

Ne devons-nous pas croire que ce Saint qui a eu tant de familiarité avec JÉSUS-CHRIST enfant, aime d'un amour fingulier les enfans de JESUS-CHRIT, & ceux particuliérement qui tâchent de fe conformer à cette divine jeuneffe par l'imitation de fes vertus, & qu'il fe rend leur interceffeur auprès de lui?

Aimez ce bon Saint, THEOTIME, & ayez pour lui une vénération & une dévotion particuliere. Prenez-le pour votre Patron & pour

le protecteur de votre pureté. Priez-le tous les jours avec beaucoup de confiance, & fur-tout dans vos befoins, & vous en recevrez des af fiftances merveilleufes. Demandez-lui par le foin qu'il a eu de la divine enfance de J. C. u'il conferve votre jeuneffe dans les dangers de votre falut, & qu'il vous aide à conferver en votre ame ce divin Sauveur, comme il lui a fervi à le garder temporellement lorsqu'il étoit au monde.

qu'il

CHAPITRE XX.

De la dévotion à l'Ange Gardien, & au Sains duquel on porte le nom.

DIEU

ele

IEU nous aime fi tendrement, qu'il nous donne à chacun un Angé pour notre garde, employant par une bonté incompréhensible fes plus parfaites créatures à notre service, & ces céleftes intelligences qui font créées pour le contempler & pour le fervir inceffamment dans le Ciel. O quelle bonté de Dieu, THÉOTIME, de ne députer rien moins qu'un Prince de fa Cour pour la conduite d'un pauvre ferviteur! Et comme dit excellemment S. Bernard, non content de nous avoir envoyé fon Fils, de nous donner fon Saint-Esprit, de nous pro mettre la jouiffance de lui même dans l'autre vie; afin qu'il n'y ait rien au Ciel qui ne foit employé à notre falut, il nous envoie fes Anges pour y contribuer par leur miniftere; il les commet à notre garde il leur commande d'être nos maîtres & nos conducteurs.

Portez un honneur particulier à celui que

Dieu vous a donné. Il est toujours auprès de vous, pour vous conduire & pour vous garder; il vous infpire de bonnes pensées, il vous affifte dans les affaires importantes, il vous fortifie dans les tentations; il détourne de vous beaucoup de malheurs qui vous arriveroient, foit pour le corps, foit pour l'ame, & il continue fes bons offices à mefure que vous avez recours à lui. Qu'eft ce que vous ne devez pas à un tel conducteur & à un tel défenfeur?

S. Bernard dit que la garde de notre Ange doit nous infpirer trois chofes; le refpect, l'amour, & la confiance : le refpect, à cause de fa préfence; l'amour ou la dévotion, à cause de la bienveillance qu'il a pour nous; la confiance, à caufe du foin qu'il a de notre garde.

1. Donc, THÉOTIME, ayez grand respect pour votre Ange; & quand vous ferez tenté d'une mauvaife action, ressouvenez-vous de fa préfence, ayez honte de faire devant lui ee que vous n'oferiez pas faire devant un homme de bien.

2. Aimez-le finguliérement, recommandezvous à lui tous les jours: priez-le qu'il veille à votre conduite & qu'il vous garde des malheurs de cette vie, & fur-tout du péché qui eft le malheur des malheurs.

3. Souvenez-vous d'avoir recours à lui dans toutes vos néceffités, & principalement en deux occafions entre les autres.

La premiere eft lorfque vous délibérez on que vous entreprenez quelque affaire impor

tante, dans laquelle vous avez befoin de confeil & d'affiftance. Demandez à votre bon Ange qu'il vous conduife dans cette affaire; en forte que vous ne l'entrepreniez pas, fi elle n'est selon la volonté de Dieu & pour fon fervice & votre falut, & qu'il vous affifte pour l'achever heureufement. Ce moyen eft très-bon pour bien réuffir dans les chofes les plus difficiles. Il eft impoffible qu'elles n'ayent un heureux fuccès fous un fi bon conducteur, qui eft tout enfemble très-fidele, très-fage & très-puiffant.

La feconde occafion eft lorfque vous êtes attaqué de quelque tentation, & que vous êtes en quelque danger d'offenfer Dieu. Quand vous voyez, dit S. Bernard, une forte tentation qui vous preffe, ou une grande tribulation qui s'approche, invoquez votre Gardien, votre Docteur, celui qui vous fecourt à propos dans les néceffités. Ce remede, THEOTIME. eft très puiffant dans toutes les tentations, prin cipalement dans celles qui combattent la chafteté les Anges aiment cette vertu, & ils en prennent la protection, parce qu'elle leur rend les. hommes femblables, & qu'elle leur fait imiter leur vie toute pure & toute céleste fur la terre. D'où vient que ce n'eft pas merveille, dit S. Ambroife, fi les Anges defendent des ames chastes qui menent en terre la vie des Anges..

Après votre bon Ange honorez encore particuliérement votre Patron. On nous impofe les noms des Saints dans le Baptême, afin qu'ils foient nos protecteurs & nos interceffeurs envers Dieu, & que par leurs prieres &

& par l'exemple de leurs vertus nous puiffions nous acquitter dignement des obligations de la vie chrétienne, fuivant la profeffion que nous en faifons dans le Baptême. Honorez & aimez celui duquel vous portez le nom, recommandez-vous à lui tous les jours; & pour obtenir certainement fon affiftance fouvenez-vous

d'imiter fes vertus.

CHAPITRE XXI.

De la célébration des Fêtes, & particuliérement des Dimanches.

LA célébration des Fêtes eft encore un moyen qui fert merveilleusement à la vertu, quand on s'en acquitte felon l'intention de Dieu & de l'Eglife. Ce font des jours qur font donnés aux hommes pour vaquer au fervice de Dieu & à la fanctification de leursames: quand ils font bien employés, ils font un grand progrès dans le chemin du falut.

Leur inftitution eft auffi ancienne que le monde, au commencement duquel l'Ecriture dit que Dieu ayant créé toutes chofes durant fix jours, il donna fa bénédiction au feptieme, & le fanctifia en mémoire de l'accompliffement de fes œuvres. Il en fit depuis un nou veau commandement en donnant fa Loi au peuple d'Ifraël, & il lui prescrivit l'ordre avec lequel il vouloit être honoré de lui en ce jour. Il y ajoûta encore d'autres jours qu'il voulut être employés à la reconnoiffance de fes plus fignalés bienfaits, & à la fanctification de fon peuple.