페이지 이미지
PDF
ePub

netteté merveilleuse, des raisonnemens forts juftes, & des réponfes très folides à des objections propofées d'une manière affez embarraffante. J'ai trouvé fur-tout que vous détruifiez parfaitement bien ce pernicieux fentiment qu'il n'y a qu'un point fondamental qui eft l'amour de Dieu, & notre union avec lui; & que vous avez eu grande raifon de ne vous point fervir de la distinction des Hérétiquesmatériels & formels, puifqu'il n'y a rien dont on abufe davantage, quand on ne la renferme pas dans fes juftes bornes; & de les récufer pour Juges dans ce point fur lequel vous étiez en différend avec M. Leibnitz. Car il n'y a guére d'excès fur ce fujet que ces nouveaux auteurs n'ayent autorisé en foule. Et ce feroit mal défendre l'Eglife, que d'entreprendre de les expliquer & de les excufer, comme fi la cause de l'Eglife dépendoit de là.

ر

Extrait de l'Hiftoire de l'Académie Françoife. 2. p. par M. Abbé d'Olivet.

PM. Peliffion, reprenons les

OUR parler exactement de

chofes de plus haut, & n'oublions rien de ce qui peut nous fervir à bien connoître un de ces hommes rares dont la mémoire intéresse les honnêtes gens....

Il fit fes Humanités à Caftres fa Philofophie à Montauban, & fon droit à Toulouse, où à peine eut-il donné quelques mois à l'étude, qu'il entreprit de paraphra fer les Inftituts de Juftinien. A la vérité il n'en publia que le premier livre, mais ce premier livre fuffiroit pour nous faire douter que ce pût être l'ouvrage d'un jeune homme, fi la date de l'impreffion n'en faifoit pas foi... Il abufoit, dit-on, de la permilion qu'ont les hommes d'être laids; mais avec tou

te fa laideur, il n'avoit pour plaire qu'à parler. Son efprit lui fervoit non pas à en montrer, mais à en donner; & l'on fortoit d'avec lui non pas perfuadé qu'il eût plus d'efprit qu'un autre; mais fe flatant d'en avoir pour le moins autant que lui: tant il avoit l'art de fe proportionner à toute forte de

caractéres...

Au refte, il n'avoit pas moins l'efprit des affaires que celui des lettres; & lors même qu'il avoit paru faire fon capital de la Poefie, & d'autres femblables amufemens, il n'avoit pas laiffe en mê. me temps de fe faire un fonds de connoiffances utiles, qui le ren doient propre à toute forte d'emplois.

Tant de talens réunis, & dans un fi haut degré, lui attirerent l'eftime de M. Foucquet Surintendant des Finances, qui le fit en 165.7. fon premier Commis, &

cxliv Div. ELOG. DE M. PELL. bientôt fon confident. Quatre années paffées tranquillement dans cet emploi, lui firent goûter le plus doux plaifir d'une grande ame, le plaifir de faire du bien...... Un grand ouvrage qu'il avoit prefque fini, & dont jusqu'à préfent on n'a publié que des fragmens, c'est l'Histoire de Louis XIV. à la prendre depuis la paix des Pyrenées jufqu'à celle de Nimégue. Témoin oculaire de ce qui s'étoit paflé, & auffi grand maître qu'il l'étoit dans l'art d'écrire l'hiftoire, il pouvoit donner un Tite-Live à la France, conime elle a un Sophocle & un Euripide.

On ne donne ce morceau que par extrait, parce que l'hiftoire de PAcadémie Françoife eft entre les mains de tout le monde, & qu'il eft facile de la confulter.

POESIES

POESIE S

DE

M. PELLISSON.

LIVRE PREMIER.

POESIES CHRETIENNES.

STANCE S.

RAND Dieu, par quel encens, & par quelles victimes

Pourai-je détourner ton courroux

[merged small][ocr errors][merged small]

Le monde a vû tomber la foudre de tes mains.

L'excès de tes bontés augmente mon offense; Tu me combles de biens, au lieu de me punir; Et l'on voit, ô prodige! une égale constance, En moi pour t'offenfer, en toi pour me benir. X

Tome I.

A

« 이전계속 »