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Se voyant environner,
Il l'attend, & l'envisage
Avec autant de courage
Qu'il venoir de la donner.

Ce prince de qui les armes
N'ont trouvé rien d'affés fort
Et de foupirs & de larmes
Honore fa belle mort.

Puis fongeant avec colere
Aux pleurs dont fa triste mere
Viendra fa tombe arrofer:

It meurt, dit-il, Artenice;
Mais voyez quel facrifice
Va Jes Manes appaifer.

Il le dit, & fon épée
Ne frapant jamais en vain,
Au fang ennemi trempée

Execute fon deffein.

L'ombre part pleine de gloire,

En regardant la victoire

Que les fiens vont remporter.
Artenice incomparable!

Quelle fin plus favorable

Pouviez-vous lui fouhaiter?

Par raifon, non par envie
Le fort permet rarement
Qu'une belle & longue vie
Nous conduise au monument.
Lui qui fait nos destinées
Accorde à l'un des années,

A l'autre un nom glorieux.
Doutez-vous qu'un tel courage
N'eût choisi dans ce partage
Ce que lui donnent les Cieux ?

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Je n'ai point encore d'amour,
Et je n'en veux point de commune,
Mais je prévoi que quelque jour
J'aurai deux maitreffes pour une,

Je ne craindrai point leur rigueur
Nous ferons une belle hiftoire.
Leur nom eft déja dans mon cœur
Ce font la Raifon & la Gloire,

Il me femble que je les voi
Qui m'appellent & qui m'attendent.
Je veux faire comme le Roi,

Qui fait tout ce qu'elles commandent.

REPONSE

A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN

Par M. de Montplaifw.

DIGNI fils du plus grand des Rois,

La gloire & laraifon font deux charmantes Rei;

nes;

Et j'eftime le noble choix

Que votre amour a fait de ces deux Souveraines?

X

Vous aurez des momens bien doux

Dans l'aimable entretien de ces belles Princeffes
Mais un Prince auffi beau que vous
Ne fera pas content de deux feules Maitreffes,

Parmi celles dont la beauté

Peut prétendre de plaire à votre ame charmée; J'efpere que la Verité

Sera de vous un jour tres cherement aimée.

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Elle est belle fans ornement;

Elle eft fimple & fans fard, elle n'est pas com

mune,

Et ne chante

que rarement

Aux lieux où l'interêt encenfe la fortune

Là les amis fourbes & faux

La déguisent toujours ainfi que font les fonges,
Qui'cachent fouvent de vrais maux
Sous des biens apparens, & de plaisans menson-
ges.

Mais elle pourra vous charmer Et vous rendre content dès que vous l'aurez vue : Et fi vous la voulez aimer, Vous aurez du plaifir à la voir toute nue.

La gloire en fait tout fon fupport,

Et fans elle n'eft rien qu'un faux éclat qu'on van

te.

La raison même a toujours tort, Dès qu'elle s'en écarte; & n'est que fa fuivantes

Les vertus ont affés d'appas
Pour aspirer de même à votre confidence."
Les Heros marchant fur leurs pas

Suivent avec plaifir celui qui vous dévance,”

Tome 1.

Votre cœur fans manquer de foi, Peut bien fe partager entr'elles & la gloire. Si vous faites comme le Roi,

Elles feront un jour votre éloge en l'histoire.

A M. LE DUC D'ANJOU, (a)

Deux jours après fa naissance.

PRINC

RINCE qui m'aviez délogé, (b)
Commençant à faire des vôtres:

Ah quand vous ferez plus âgé,
Vous en délogerez bien d'autres.

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La Muse prompte à mon fecours,
En cette nouvelle aventure,

Me fit voir de vos plus beaux jours
La vive & brillante peinture.

Je vis des ennemis batus,

Après défaite fur défaite,

Au feul éclat de vos vertus,
Déloger fouvent fans trompette.

(a) Aujourd'hui le Roy d'Espagne, Philippe V.

(b) M. Pelliffon étant allé de S. Germain à Paris un Dimanche, jour de la naiffance de M. le Duc d'Anjou, on le délogea pour loger la Sous- Gouvernante Mademoifelle de Paliere. Le Roi eut la bonté de lui faire rendre fon logement le lendemain, & même de le lui faire mar quer pour Pavenir.

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