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Q

PARAPHRASE EXACTE a
Du Pfeaume 92.

U'ri eft beau, qu'il eft doux de célébrer ta
gloire,

De la main, de l'archet, du fouffle, de la voix, Mon Dieu le Roi des Rois,

Et d'une fidelle mémoire

Chanter au point du jour ta royale bonté, Chanter, quand la nuit vient, ta ferme vérité! X

Les œuvres de tes mains feront toute ma joye. Tes miracles divers, mon Dieu mon seul defir, Feront tout mon plaifir.

Qui les comprend, bien qu'on les voye? Que ta sagesse est haute aux œuvres de tes mains! Que tes penfers font loin de nos pensers humains!

Le fou n'y connoît rien; l'ignorant les ignore Qui voit croître & fleurir comme l'herbe des champs

Les ingrats, les méchans,

Et ne découvre point encore

« C'est-à-dire que j'ai pris garde de fort près à ne me pas écarter du fens, & que j'ai prefque traduit partour mot pour mot fans paraphrafer que par néceffité, & cncore aux chofes moins importantes qui ne font que rem. plir, fans faire aucun fens elles-mêmes. Ce qui eft fort peu obfervé dans une grande partie des Paraphrafes d'aujourd'hui.

Qu'une mort éternelle attend leur vanité,
Que l'Empire éternel n'est qu'à ta Majesté.

Je voi tes ennemis, en ce régne fans bornes, Je voi tes ennemis diffipés devant toi;

Moi-même je me voi

Pareil aux fuperbes licornes

Marcher la tête haute, & le front couronné
De ton huile célefte inceffamment orné.

Ceux qu'on voit m'attaquer d'une haine obftinée,
Ces lâches ennemis à mes maux infultans,
Mes yeux alors contens

Verront leur trifte destinée;

Et leurs maux redoublés volans

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Flateront mon oreille en cent récits divers.

La palme plus d'un fiécle & forte & floriffante, Le cédre du Liban fi fertile en rameaux

Inceffamment nouveaux,

Seront la peinture vivante

Des juftes bienheureux plantés en ta maison Verds, croiffans, floriffans en l'arriére-faifon. 讚

On verra leurs vieux troncs étendus jusqu'aux

nues

Couverts de nouveaux fruits comme en leurs

jeunes ans,

De tes lieux triomphans

Parer les longues avenues

Et prêcher d'âge en âge à la postérité
Ta juftice fans tache & fans impureté.

SUR UN VER LUISANT.

RAIGNEZ du Dieu très-haut le courroux

CRAI

furieux,

Vous qui n'êtes que boue, & qui faites les Dieux.
Ainfi les Vers luisans, vains aftres de la Terre,
Aux feux du Firmament femblent faire la guerre,
Percent de faux rayons l'épaiffe obfcurité,
De leur corruption empruntent leur clarté.
Attendez un moment; leur gloire infortunée
De poudre qu'elle fut, en poudre eft retournée.

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OD E.

s revenez, aimables fleurs, Sans que de mes longues douleurs Vous trouviez la courfe bornée :

Je vis fous une dure loi,

Et voici la feconde année

Qu'il n'eft plus de printemps pour moi.
ទូទ

La même Sagesse profonde

Qui vous ôte, & vous rend au monde
Me cache en cet obfcur tombeau
Et peut en dépit de l'envie

Remettre en un éclat nouveau:
Ma fombre & languiffante vie.

Adorons ce Dieu fouverain:
Comme vous fa puissante main
Me forma de poudre & de boue;
Cent maux peuvent m'environner:
Mais quoi je l'aime & je le loue;
Il ne me peut abandonner.

D

O D E.

E quoi viens-tu m'entretenir,
Vain fantôme de l'avenir ?

Celui dont mon corps eft l'ouvrage,
Celui dont mon ame eft l'image
N'eft-il donc plus pour me benir
Tout bon, tout-puiffant, & tout fage?
319
L'impénétrable obscurité

Dont il couvre l'ordre arrêté
Des peines & des récompenfes,
De nos biens & de nos fouffrances,
Condamne de témérité

Nos craintes & nos espérances.

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Il rit de nos fages difcours;

Il tient le compte de nos jours;

Il a nos fortunes tracées ;

Et nos inutiles pensées

N'en fçauroient détourner le cours,

Non plus que des chofes paffées. 29

S'il parle, la manne à nos yeux Dans les deferts tombe des Cieux, Les rochers s'ouvrent en fontaines,

Les mers nous deviennent des plaines,

Et de l'ennemi furieux

Noyent les troupes inhumaines,

Confervons-en le fouvenir;

Fuyez, fouci de l'avenir :

Ce Dieu dont mon corps

eft l'ouvrage,

Ce Dieu dont mon ame eft l'image,
Sera toujours pour me benir

Tout bon, tout-puiffant, & tout fage.

ODE

Durant un grand vent à la Bastille. Ous ne battez que ma prison, Rudes vents, terribles orages, Quand fur la mer avec raison

On craint les plus cruels naufrages.

Tu me l'apprens, céleste Foi,

Dont l'ardeur m'éléve & m'enflamme:
Ce foible corps n'est pas à moi,
C'eft la demeure de mon ame.

Qu'un autre avec quelque raifon
Craigne les plus cruels naufrages:
Vous ne battez que ma prison,
Rudes vents, terribles orages.

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