Q PARAPHRASE EXACTE a U'ri eft beau, qu'il eft doux de célébrer ta De la main, de l'archet, du fouffle, de la voix, Mon Dieu le Roi des Rois, Et d'une fidelle mémoire Chanter au point du jour ta royale bonté, Chanter, quand la nuit vient, ta ferme vérité! X Les œuvres de tes mains feront toute ma joye. Tes miracles divers, mon Dieu mon seul defir, Feront tout mon plaifir. Qui les comprend, bien qu'on les voye? Que ta sagesse est haute aux œuvres de tes mains! Que tes penfers font loin de nos pensers humains! Le fou n'y connoît rien; l'ignorant les ignore Qui voit croître & fleurir comme l'herbe des champs Les ingrats, les méchans, Et ne découvre point encore « C'est-à-dire que j'ai pris garde de fort près à ne me pas écarter du fens, & que j'ai prefque traduit partour mot pour mot fans paraphrafer que par néceffité, & cncore aux chofes moins importantes qui ne font que rem. plir, fans faire aucun fens elles-mêmes. Ce qui eft fort peu obfervé dans une grande partie des Paraphrafes d'aujourd'hui. Qu'une mort éternelle attend leur vanité, Je voi tes ennemis, en ce régne fans bornes, Je voi tes ennemis diffipés devant toi; Moi-même je me voi Pareil aux fuperbes licornes Marcher la tête haute, & le front couronné Ceux qu'on voit m'attaquer d'une haine obftinée, Verront leur trifte destinée; Et leurs maux redoublés volans Flateront mon oreille en cent récits divers. La palme plus d'un fiécle & forte & floriffante, Le cédre du Liban fi fertile en rameaux Inceffamment nouveaux, Seront la peinture vivante Des juftes bienheureux plantés en ta maison Verds, croiffans, floriffans en l'arriére-faifon. 讚 On verra leurs vieux troncs étendus jusqu'aux nues Couverts de nouveaux fruits comme en leurs jeunes ans, De tes lieux triomphans Parer les longues avenues Et prêcher d'âge en âge à la postérité SUR UN VER LUISANT. RAIGNEZ du Dieu très-haut le courroux CRAI furieux, Vous qui n'êtes que boue, & qui faites les Dieux. OD E. s revenez, aimables fleurs, Sans que de mes longues douleurs Vous trouviez la courfe bornée : Je vis fous une dure loi, Et voici la feconde année Qu'il n'eft plus de printemps pour moi. La même Sagesse profonde Qui vous ôte, & vous rend au monde Remettre en un éclat nouveau: Adorons ce Dieu fouverain: D O D E. E quoi viens-tu m'entretenir, Celui dont mon corps eft l'ouvrage, Dont il couvre l'ordre arrêté Nos craintes & nos espérances. Il rit de nos fages difcours; Il tient le compte de nos jours; Il a nos fortunes tracées ; Et nos inutiles pensées N'en fçauroient détourner le cours, Non plus que des chofes paffées. 29 S'il parle, la manne à nos yeux Dans les deferts tombe des Cieux, Les rochers s'ouvrent en fontaines, Les mers nous deviennent des plaines, Et de l'ennemi furieux Noyent les troupes inhumaines, 粥 Confervons-en le fouvenir; Fuyez, fouci de l'avenir : Ce Dieu dont mon corps eft l'ouvrage, Ce Dieu dont mon ame eft l'image, Tout bon, tout-puiffant, & tout fage. ODE Durant un grand vent à la Bastille. Ous ne battez que ma prison, Rudes vents, terribles orages, Quand fur la mer avec raison On craint les plus cruels naufrages. Tu me l'apprens, céleste Foi, Dont l'ardeur m'éléve & m'enflamme: Qu'un autre avec quelque raifon |