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Que vous fert d'ufer vos efprits,. Et de composer tant d'écrits,

Pour honorer un fiecle infame,,

Où l'on ne fçauroit éviter
Ni la mifere ni le blâme,
A moins que de les mériter?

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LIVRE QUATRIE ME. POESIES GALANTES. (a) IMITATION

DE CES VERS DE CATULLE: (b) Vivamus, mea Lefbia, atque amemus, &c. »

AIMONS-NOUS, aimables

Silvie,

Et laiffons murmurer l'En-vie

(a) Cette Piece fut lue en 1658 à l'Academie, en pres ence de la Reine de Suede

(b) Cc petit Poeme de Catulle a tellement frapé nos Modernes, que la plupart l'ont traduit ou imité. Roneird a traduit ainfi les trois derniers vers;

La Lune eft coutumiere

De naître tous les mois:
Mais quand notre lumiere
E érinte une fois,

Contre notre innocent amour.

Ces momens de vie & de joie,
Qu'on les perde, ou qu'on les emploie,
Paffent fans espoir de retour.

Ces bois qui parent nos montagnes,
s prez, ces jardins, ces campagnes,
Se renouvellent tous les ans.
Nous n'avons pas même avantage,
Et jamais le cours de notre âge
N'a qu'un Hyver, & qu'un Printems.

Le Soleil fe couche & fe lêve,
Sa premiere courfe s'acheve,
Et bientôt une autre la fuit.
Mais quand la fiere destinée

Finit notre courte journée,
Ce n'eft plus qu'une longue nuit.

Sans nos yeux réveiller,
Faut long-tems fommeiller.

Malherbe les a auffi imités de la forte:

Tel qu'au foir on voit le Soleil
Se jetter aux bras du fommeil,

Tel au matin il fort de l'onde:

Les affaires de l'homme ont un autre deftin.
Après qu'il eft parti du monde,

La nuit qui lui survient n'a jamais de matin...

EPIGRAMME

TRADUITE DE MARTIAL. (a)

TEL

"ELLE eft la loi du Ciel, nul excès n'est durable; S'il paffe le commun, il påffe promptement: Voulez-vous être heureux ? fouhaitez en aimant Que ce que vous aimez ne foit point trop aimable.

(a) Voici le texte de Martial.

Immodicis brevis eft atas, & rara fenectus.
Quidquid ames, cupias non placuiffe nimis.

que

la

Monfieur de Buffy prétend avec raison penfée de Martial eft fauffe; parceque quiconque aime, il fouhaite que l'objet auquel il s'attache foit parfaitement aimable. ,, Je ne fçai com,, ment, ajoute-t-il, Pelliffon qui a l'efprit plus jufte & plus delicat que Martial, ayant trouvé cette Epigramme digne d'être traduite, n'en „a pas rectifié le faux. On doit avoir du respect » pour les grands hommes de l'antiquité, j'en de,, meure d'accord; mais feulement jufqu'aux fentimens qui choquent le bon fens.

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Au refte dans ces mots, s'il passe le commun il y a du faux ou du moins une équivoque.

M. de Buffy traduit ainfi la même Epigramme:

Telle eft la loi du Ciel. Nul excès n'est durable. Ce qui n'eft pas commun paffe fort promptement. Ainfi pour éviter des chagrins en aimant, Il faudroit n'aimer rien d'extrêmement aimable,

VERS IRREGULIERS

Sur un petit Sac brodé par Mademoiselle de Guenegaud, & donné avec des vers à Madame du Vigean.

Rors Déeffes dont la beauté

TROTE

Fit une guerre cruelle,

Pour un beau petit fac, comme on me l'a conté,

Ont renouvellé› leur querelle. ·

Pallas difoit: ce chef-d'oeuvre eft à moi;
On voit affés, comme je croi

Que j'en ai fait la broderie.
Junon répond: c'eft une raillerie.
Ce petit fac eft plein de grands trésors
Riche au dedans, riche au dehors.
Cedez-le moi, temeraires Déeffes.
C'eft moi qui préfide aux richesses.
Ouvrez, dit la belle Venus,

Ces tréfers font pour vous des tréfors inconnus,
Des madrigaux, des chansons, des fleurettes.
Ce font là de mes revenus;

Car je préfide aux amourettes.
Celle dont les adroites mains
Firent ce merveilleux ouvrage
Ecoutant leur divin langage

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