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fon rôti, & d'un rayon de miel. En ayant mangé en leur prefence, il prit ce qui reftoit, le leur donna. Puis il leur dit vous voyez à prefent l'accompliffement de ce que je vous difois étant encore avec vous qu'il falloit que tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïfe, dans les Prophétes, & dans les Pfeaumes s'accomplît. Après avoir donc mangé devant eux, non qu'il eût befoin déformais de nourri ture; mais il mangea pour lever tous leurs doutes, & pour convaincre tous fes Difciples par les preuves les plus fenfibles, , que c'étoit lui-même, & non pas un fantôme, & qu'il étoit véritablement reffufcité. Il leur dit une feconde fois : la paix foit avec vous ; & il ajoûta: comme mon Pere m'a envoyé, Foan. je vous envoye auffi; après quoi il fouffa fur eux, & leur dit : recevez le SaintEfprit ceux dont vous aurez remis les pechez, leurs pechez leur feront remis: & ceux dont vous aurez retenu les pechez, leurs pechez feront retenus.

Thomas n'étoit point avec les autres Apôtres, lorfque Jefus fe fit voir à eux en la maniere que nous venons de rappor ter. C'est pourquoi quand il fut revenu, ils lui dirent avec des tranfports de

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joïe, qu'ils avoient vû le Seigneur,mais il n'en voulut rien croire. On eut beau lui en dire toutes les circonftances: fi je ne vois dans fes mains, répondit-il, l'ouverture qu'ont fait les cloux; fi je ne mets le doigt dans l'endroit des cloux, & la main dans son côté, je n’en croirai rien. Cette espece d'incredulité venoit plûtôt, ce femble, d'un defir trop ardent que cela fût, que d'une défiance opiniâtre que cela pût être, Quand on defire quelque chofe avec empreffement, on croit peu tout ce qu'on nous en dit; on veut être convaincu par foi-même. Quoiqu'il en foit, le Fils de Dieu qui faifoit fervir toutes ces incrédulitez à l'établiffement de la foi de fa Refurrection, ne voulut pas abandonner cet Apôtre à son infidelité, C'est pourquoi huit jours aprés, comme fes Difciples étoient encore affemblez dans le même lieu, & Thomas avec eux: Jefus y entra les portes fermées, il fe tint au milieu d'eux, & les falua, en leur difant: la paix foit sur vous. Puis s'adreffant à Thomas: approchez, lui dit-il, Difciple incredule: mettez ici vôtre doigt, & regardez mes mains; avancez vôtre main, & mettez la dans mon côté ! prenez

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toutes

toutes les affurances de la verité, de la réalité de ma Resurrection, & ne foyez plus incredule, inais foiez fidéle. Alors Thomas penetré de joïe mêlée de confufion; & animé d'un amour ardent & d'une foi vive; fe profternant à fes pieds, s'écria; Mon Seigneur, & mor Dien! Jefus lui dit alors: Thomas, vous n'avez pas voulu vous en fier au témoignage que je vous en avois donné étant encore avec vous, ni à celui de vos freres depuis ma Refurrection; vous avez voulu vous en convaincre par vos propres fens. Maintenant, parce que vous m'avez vû & touché, vous avez crû: Heureux ceux qui n'ont point vù &qui ont crû. La difficulté qu'a eu faint Thomas de croire la Refurrection de

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Jefus Chrift fur le témoignage des Difciples, n'eft pas fans myftere. Comme on peut dire que la Refurrection de Jefus Chrift eft, pour ainsi dire, la bafe de toute la Religion, Dieu a voulu que nous en euffions toutes les affurances imaginables, même fenfibles; & c'eft pour cela qu'il s'eft fait voir fi fouyent, qu'il s'eft laifle toucher, qu'il a mangé qu'il a converfé familierement avec fes Difciples durant quarante jours. L'incrédulité de faint Thomas

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Pêche

difent les Saints Peres, nous a plus fervi que la foi fimple & propre de tous les autres Difciples; quand on veut se convaincre d'un fait par des preuves même fenfibles, on ne peut pas être accusé d'avoir cru trop legerement,

S. LXV.

Cependant le Sauveur ayant ordon. miracu- né à fes Apôtres de retourner en Gali, leufe. Je lée, ils s'y rendirent inceffamment ; & fie fes Jefus s'y manifesta à eux en plufieurs occafions,

fus con

brebis à

S.Pierre,

& inf

Pierre étant un jour avec Thomas, truit les Jacques, Jean, Nathanaël & deux au Apôtres. Joan. 21. tres, leur dit qu'il alloit pêcher; ils voulurent tous y aller avec lui, ils entrerent dans une barque, ils jetterent le filet dans l'eau, mais ils ne prirent rien cette nuit-là. Le matin Jefus parut fur le rivage, fans que les Difciples fçuffent qué c'étoit lui, Il leur dit; Enfans, n'avez-vous rien là à manger? non lui répondirentils. Jettez le filet du côté droit de la barque, leur dit le Sauveur, & vous en trouverez; ils le jetterent, & ils ne pouvoient plus le tirer, tant il y avoit de poiffons. Alors le Difciple que Jefus aimoit, dit à Pierre: c'eft le

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Seigneur, Pierre reprit auffitôt fon habit qu'il avoit quitté pour pêcher, & dans l'impatience de joindre fon bon Maître, fe jette dans l'eau, pour aller à lui. Les autres vinrent avec la barque, traî nant le filet qui étoit plein de poiffons. L'ayant tiré à terre, il s'y trouva cent cinquante trois gros poiffons, & quoi qu'il y en eût une fi grande quantité, le filet ne rompit point. Etant defcendus fur le rivage, ils trouverent des charbons allumez, & du poiffon qui rotifoit, & un pain, Jefus leur dit: ap-portez auffi du poiffon que vous venez de prendre, & venez dîner. Il leur donna lui-même du pain & du poiffon à manger, Après le dîné, Jefus dit à Pierre: Simon fils de Jean, m'aimezvous plus que tous ceux-ci oui, Seigneur, lui répondit-il, vous fçavez que je vous aime. Alors Jefus lui dit : Paiffez mes Agneaux. Un moment après Jefus lui dit encore: Simon fils de Jean, m'aimez-vous ? oui, Seigneur, répondit Pierre, vous fçavez bien que je vous aime Paiffez donc mes Agneaux, lui dit encore le Sauveur, Enfin, il lui demanda pour la troifiéme fois, s'il l'aimoit veritablement. Alors Pierre affligé que Jefus femblât douter de fon ardent

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