la philofophie; & il fut tiré du college pour AN. 143. être auprès des neveux du cardinal d'Amboife, qu'il dirigea dans leurs études : il revint au college de Navarre en 1513. mais il n'y demeura pas long-temps, ayant été appellé en Flandres pour être curé de faint Jacques de Tournay, & dans la fuite on le fit chanoine de l'églife de Chartres. Il prêchoit avec beaucoup d'éloquence, quoique la voix ne fûr pas forte; & fa vie étoit auffi exemplaire, que fes prédications édifiantes. Il eft le premier des théologiens de Paris qui ait écrit contre Luther. Louis Gaillard évêque de Chartres qui avoit été fon difciple, & l'avoit fait chanoine dans fon églife, lui procura enfuite le doyenné de faint André dans la même ville, où il mourut un lundi vingt-deuxième de Septembre 1543. Son corps fut enterré dans la même église de faint André, où l'on voit fon épitaphe. Il ordonna par fon testament, que tous fes biens feroient employez à élever dans les études un certain nombre de jeunes gens de Nieuport. hibl IX. Nous avons un grand nombre d'ouvrages Ouvrages de de fa compofition, comme l'éclairciffement cet auteur.. ecclefiaftique, Elucidatorium ecclefiafticum Dupin fuprà Poffevinin la défenfe de l'églife, Propugnaculum ecclefia, l'Anti-Luther en trois livres ; un traité du sacrement de l'Euchariftie, un autre du facrifice de la meffe, un autre de la vie & des mœurs des prêtres, un traité du culte des Saints, une préface du traité de le Fevre d'Etaples fur les trois Madeleines, avec une apologie de cet ouvrage; deux livres de la pureté de la Vierge, une de fes douleurs à la paffion; de fon affiftance à la croix, de fon affomption & de fon annonciation; un traité de la néceffité du péché d'Adam; un écrit intitulé, La doctrine & bien mourir différens traitez de la no- A N. 1543 X. fe du concile Comme il avoit eu beaucoup de part au concile de Sens tenu à Paris, il compofa une défense de la doctrine de ce concile, qu'il dé- de la défendia au roi François 1. fous le titre d'Abregé de Sens. des véritez qui regardent la foi contre les af fertions erronées de Luther. L'ouvrage contient vingt-cinq chapitres, dont le premier traite de l'infaillibilité de l'églife dans la foi & dans la doctrine des mœurs; le fecond, de fa vifibilité ; le troifiéme, de l'infaillibilité des conciles; le quatriéme, de l'autorité de l'églife fur le fens des livres de l'écriture fainte. Le cinquième, des articles qu'on doit croire, & qui ne font point exprimez dans l'écriture. Le fixiéme & le feptiéme, du pouvoir qu'a l'églife d'établir des loix qui obligent fur peine de péché mortel. Le huitiéme, de fes Loix fur le jeûne & l'abftinence. Le neuviéne --------- du célibat des prêtres. Le dixieme, des vœur AN. 1543. monaftiques. Le onzième de la communion fous les deux efpeces. Le douzième, de l'excommunication. Le treizième, fi l'église peut livrer les héretiques au bras féculier. Le quatorziéme, des biens temporels que poffede l'églife. Le quinziéme, des facremens de la loi nouvelle, particulierement du mariage, contre Luther. Le feiziéme, des ordres mineurs dans l'églife. Le dix- feptiéme, de l'Euchariftie comme facrifice. Le dixhuitième, des trois parties de la pénitence. Le dix-neuviéme, dù purgatoire, & de l'utilité des fuffrages pour les morts. Le vingtié me, de la douleur qu'on doit avoir de la mort de JESUS-CHRIST. Le vingt-uniéme, de l'invocation des Saints. Le vingt-deuxième de l'ufage & du culte des images. Le vingttroifiéme, de la liberté de l'homme à l'égard du bien & du mal. Le vingt-quatrième, des préceptes & des confeils évangéliques. Le vingt-cinquième enfin, de la foi jointe aves les bonnes œuvres pour le falut. A l'égard de la liberté, il croit qu'on a toujours le fecours de Dieu avec lequel on peut faire le bien, ou du moins quelque grace pour le demander. I foutient que la prédeftination & la réprobation négative ne dépendent point des actions de l'homme, mais de la pure volonté de Dieu. XI. Luther. Son anti-Luther eft divifé en trois parties, Son anti- dont la premiere refute la prétendue liberté chrétienne & évangélique de Luther. La feconde établit le facrifice de la meffe que cet hérefiarque vouloit abolir. Il l'attaque en ce qu'il difoit que tous les Chrétiens étaient prêtres. La troifiéme prend la défense des Vacux monaftiques. Il.paroît croire dans la 8 P 2 H P V ་ XII: emiere partie, que S. Denis l'Areopagite AN. 1543 auteur des livres qu'on lui attribue, & 'il eft l'Apôtre de Paris & de la France, ce 'on ne croit plus aujourd'hui. Il y prouve: e les conciles généraux font infaillibles qu'on doit s'en tenir à leurs decrets fur ine de damnation. Dans la feconde, il exique les differens ordres de la hiérarchie cléfiaftique, & foutient l'ufage des messes ivées, le facrifice de la meffe, & répond ux objections de Luther. Il y parle de la communion à jeun, des paroles de la confécraon, qu'on doit, dit-il, réciter secretement, es heures canoniales, du purgatoire, de la riere pour les morts, & de l'utilité des unierfitez. Enfin dans la troifiéme, il juftifie Es vœux & la vie monaftique, & par occaon il réfute beaucoup d'erreurs de Luther. Dans la défense de l'églife contre les Luthé iens qu'il intitule: Propugnaculum ecclefia; de l'églife. Fon principal but eft d'y foutenir l'ancien ufage de célebrer la meffe, la continence & le Lutheriens.. célibat des prêtres, la loi des jeûnes & de abftinence. Il y prouve l'antiquité du rit de a meffe, quant à fa fubftance, par un grand nombre de témoignages, & il juftifie en partie toutes les cérémonies qu'on y obferve. It parle auffi de la communion fous les deux efpeces. En traitant le célibat des prêtres, il die que le pape Sirice eft le premier qui ait fait une loi qui les y oblige; it ajoûte que cette loi n'a pas été reçue d'abord dans toutes les églifes, & foutient qu'aujourd'hui le vœu de continence eft attaché à la réception des ordres facrez. Il répond auffi à toutes les ob jections qu'on peut faire contre cette doctrine. Enfin il attaque Erafme für l'éloge que Get auteur fait du mariage. Pour le dernier contre les livre, il traite de la pratique des jeûnes & N. 15.43, de l'abstinence des viandes, feu enue par un grand nombre de paffages & d'exemples. Toutes ces questions font traitées avec beaucoup d'érudition & de folidité, d'un style fort moderé mais on y trouve peu de critique, qui n'étoit pas encore affez bien connue de fon temps. XIII. clefia. fuc Part Tar le Le second auteur eccléfiastique mort dans Mort de cette année, est le célebre Jean Eckius de Jean Eckius. Souabe, où il nâquit l'an 1486. Il fut docteur Bellarm. en théologie, & profeffeur dans l'univerfité im fcrip. ecd'Ingolftad, & s'eft rendu fameux par fes Dupinut fup. Ouvrages de controverfes, & par fes difputes 14. p.135. contre Luther, Carloftad, Melanchton & in-4. les autres chefs des Proteftans d'Allemagne : Boffnet. hift. il fut des premiers à attaquer les theses de des variat. t. Luther; il difputa contre lui à Leipfik & con8. L. 8. art. tre Oecolampade à Bade: il fe trouva en 1538. Surius in à Aufbourg, où il combattit la confeflion 4. P. 459. préfer bre 2 aité de ndulg cedes la célé De de erdina des Proteftans, & en 1541. il fut choisi pour Un des premiers ouvrages qu'il publia, fue fon manuel de controverfes en faveur de ceux qui étoient trop occupez pour lire de gros va |