ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

l'an 1468 avant l'Ere Chrétienne, & il étoit encore en ufage au temps d'Eudoxe & d'Aratus, qui s'y conformerent dans leurs ouvrages, faifant paffer le colure des Equinoxes par le quinziéme degré de la conftellation du Belier, ou par les étoiles qui forment les jambes de derriere de cet animal fur les Globes.

Je fuppoferai volontiers avec M. Newton que Chiron étoit l'Auteur de cet ancien Calendrier qui mettoit les colures au quinziéme degré des conftellations; mais en même temps je le ferai vivre dans le temps où cette opinion étoit confirmée les par apparences du

lever & du coucher des étoiles fixes c'est-à-dire, depuis l'an 1468 jufqu'à l'an 1396. Par là je me trouverai conforme à la Chronologie d'Herodote qui compte 900 ans entre le temps de fa naiffance,*& celui de la naiffance d'Hercule. Ce Heros eft donc né l'an 13 82. & Chiron plus vieux que lui d'une Stromat 1. generation, eftné vers l'an 1420.

Pag. 360 E

Clement d'Alexandrie cite les vers ditoxon, fol, d'un ancien Poëte Grec, qui dans fon

Poëme de la guerre des Geans, attri

* Herodote étoit né l'an 482 avant J. C. ayant 33 ans l'an 430, premiere année de la guerre du Pelo ponefe,

buoit à Chiron le partage des étoiles en diverfes figures ou conftellations. A quoi Clement ajoûte que Hippo fille de Chiron & femme d'Eole, avoit la premiere, prédit l'avenir par le lever des étoiles, à ce que difoit Euripides dans une Tragedie.

Rien ne reflemble mieux aux anciens Calendriers ruftiques qui nous reftent que ces prédictions par le lever des Aftres, qui fans doute regardoient la fertilité en la fterilité, les vents, les orages, la temperature de l'air, & tous les autres prognoftics que l'on marquoit dans les Calendriers. Ainfi je ne doute point que l'on n'attribuaft à Chiron le plus ancien Calendrier ruftique connu dans la Grece. Je crois même que ce Paffage d'Euripides peut nous fervir à découvrir ce qui a donné lieu à la Fable d'Aole chez les Poëtes. Strab. Goog Strabon nous apprend que fuivant l'o- 1. p. 23. VI pinion de Polybe, ce Prince qui ré- P. 276. gnoit fur les Ifles voifines de la Sicile, appellées Eoliennes de fon nom, ayant reconnu par une longue application que les changemens qui arrivoient dans les Volcans de ces lles, précedoient toûjours ceux qui arrivoient dans l'air, fe mit par-là en état de prédire plufieurs jours devant les vents qui devoient

[ocr errors]

fouffler aux environs de ces Illes. Le fuccès de ces prédictions donna occafion aux peuples demi-barbares, & aux Poëtes qui cherchent toûjours le merveilleux dont ils embelliffent leurs ouvrages dans les opinions populaires) de fuppofer que les Dieux avoient donné à ole la fur intendance des vents. Polybe* affure que cet ufage de prédire les vents par la quantité, la couleur, la figure & la direction de la flame & de la fumée des Volcans des IflesÆoliennes fubfiftoit encore de fon temps, & fe pratiquoit avec fuccès.

Si l'on fuppofe que Hippo fille de Chiron porta à fon mari ole le Calendrier ruftique de fon pere, dans lequel les Saifons & les changemens qui arrivent dans l'air, dans les vents &c. étoient marquez comme ils le font dans les Calendriers ruftiques qui nous reftent des anciens, ce fera un nouveau moyen de comprendre pourquoi les peuples regardoient Eole comme le Roy des vents. Dans ces temps de groffiereté & d'ignorance, il ne falloit que le fuccès qui accompagnoit ordinairement les em barquements faits fur ces prédictions, pour fe perfuader que ce Prince enchaî

* Varron cité par Servius, Æn, 1, vers 56. difoit la même chefe que Polybe.

noit les vents contraires, & ne laiffoit fouffler que ceux qui étoient favorables. Nos matelots ont-ils plus de raison de s'imaginer que les Lappons & les Norveggiens ont le pouvoir de vendre le vent, & le livrent réellement à ceux qui le veulent acheter d'eux. Cette idée n'eft pas encore détruite, & prefque toutes nos relations des voyages Septentrionaux en font mention.

Chiron n'étoit pas le feul à qui les Vid. Vranol, Grecs fe cruffent redevables de leur Af- Pet. part. 1. pag.121.122. tronomie. Promethée fe vante dans Achilles Ifa Efchyle d'avoir montré aux hommes goge Aftronomica, c.. à partager l'année en quatre Saifons par le lever des étoiles, & de leur avoir enfeigné le mouvement & les revolutions des Aftres.

Euripide attribue à Atrée,pere d'Agamennon, la découverte du mouvement propre des Planettes, & leurs revolutions d'Occident en Orient contre l'ordre du mouvement diurne, qui emporte tous les Aftres d'Orient en Occident.

Sophocle attribue à Palamedes la divifion de la nuit en plufieurs parties, par la hauteur des étoiles fur l'horizon, afin que les fentinelles puffent veiller & fe repofer tour-à-tour également. Le même Poëte ajoute que Palamedes montra auffi aux Pilotes à fe conduire par la

conftellation de l'Ourfe, & par le cou cher de Sirius en hyver.

Atrée & Palamedes étoient peu éloignez du temps de Chiron, & s'ils ont fait quelque changement à fon Calendrier, comme il y a lieu de le croire, par les témoignages que je viens de rapporter, ce font eux qu'il faut regardèr comme les Auteurs de ce Calendrier où les Solstices & les Equinoxes étoient marquez au douzième degré des conftellations.

L'Equinoxe du Printemps étoit au 12. degré d'Aries, depuis l'an 1324. jufqu'à l'an 1252. c'est-à-dire, avant & après la prife de Troye, arrivée felon Herodote 800. ans avant sa naisfance, vers l'an 1282 avant J. C. Agamennon étoit fils d'Atrée, & Palamedes accompagnoit Agamennon au fiege de Troye.

Nous avons dit que le 3e. des Calendriers anterieurs à Hipparque & à la réunion des points cardinaux avec les premiers degrez des conftellations, étoit de l'an 964. avant l'Ere Chrétienne : car c'étoit alors que l'Equinoxe du printemps tomboit au 8. degré d'Aries, comme il étoit marqué dans les Calendriers de Meton, fuivis par Columelle. Nous ne fçavons pas qui fut l'Auteur

« ÀÌÀü°è¼Ó »