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Truly Madame d'Épinay's interest in all things educational was sincere. Writing to the Abbé Galiani on October 4, 1769, she says: "Oh! la sotte vie que la mienne! Mon gendre est là qui a mal aux dents. Oh! comme il souffre! Il fait un grimace de possédé. Sa femme a la colique, Ragot a des convulsions, Rosette aboye à me fendre la tête.... Je crois que pour me dédommager de mes désastres je vais me faire maîtresse d'école....Il m'est arrivé du fond des Pyrenées une mienne petite-fille de deux ans, qui est une originale petite créature. Elle est noire comme une taupe, elle est d'une gravité espagnole, d'une sauvagerie vraiment huronne, avec cela les plus beaux yeux du monde, et de certaines grâces naturelles, un mélange de bonté, de sérenité dans toute sa personne très marqué et bien singulier pour son âge. Je parie qu'elle aura du caractère, oui, je le parie. Et pour qu'elle le conserve il me prend envie de m'emparer de cette petite créature.... Ce sont de terribles chaines que je me donnerai...allons, voilà qui est dit, demain je l'enlève à sa mère, je m'en empare, et nous verrons une fois un enfant qui n'est ni contraint ni gêné. Ce sera le premier exemple dans Paris. Imaginez que je suis la seule dans Paris qui ne lui fais pas peur; elle me sourit, l'abbé, voyez vous cela ! Et puis elle s'appelle Émilie. Le charmant nom, et le moyen d'y résister!”

This child, "noire comme une taupe" (a quality very painful to her later on, as one of the Conversations shew), is of course Émilie de Belsunce. The passage indicates Madame d'Épinay's general educational aim, and her humanity, her intense love for children. Accustomed to disillusionments, harassed with anxieties, the frank confidence of this baby restores her equanimity. The mention of her two dogs, Ragot and Rosette, may excuse a passing reference to her love of animals; for she could attend to her fellow-creatures and to animals without defrauding either. Indeed, their pets figure often in the letters which passed between her and the little Neapolitan abbé. The latter, writing to Pauline de Belsunce

(Madame d'Épinay's daughter, Émilie's mother), on May 11, 1776, records their double grief: "Je sens tout le chagrin et l'amertume dans lesquels doit être plongée maman" (i.e. Madame d'Épinay) "par la mort de son chien" (i.e. Ragot). "Jugez vous à présent de la mienne, puisqu'on vient de me tuer mon chat. Ah! quelle perte que celle des chiens et des chats! Tous les Vrillières du monde ne sont rien en comparaison. En vérité, je suis inconsolable depuis trois semaines. Il avoit été mon maître de langue chatoise, et quoique je ne pusse pas la parler, parce que la prononciation en est plus difficile que l'anglais, je l'entendois passablement1." If anyone will argue that these matters are irrelevant to pedagogy, he has perhaps forgotten that the teacher's most essential qualities are sympathy and quick humanity. The 18th century in England invented the phrase "a man of feeling." Madame d'Épinay, in spite of her warm affections, was not a woman of feeling in this sense. In fact, her limitations in the region of the higher imagination were sufficiently marked to be obvious to herself. In the thirteenth Conversation, she groups together poets, musicians, sculptors, painters, as children of the same mother-Imagination. (The reader of Galiani's contribution to pedagogy will observe that he thought similarly.) Then, when Émilie asks if she "dislikes fairyland," she replies, "J'aime moins ce champ qu'un autre, parce que je crois qu'il est fort aisé de s'y égarer, et de s'y perdre; et si je ne m'oppose pas même aux folies, j'ai un droit de plus pour ne pas aimer les extravagances. J'aime pour moi, qui ai la vue courte, qu'un champ soit borné par un grand but d'utilité et de morale, et que la fantaisie des hommes s'exerce dans l'imitation de la nature qui lui offre des richesses inépuisables, au lieu de se jeter à perte de vue dans le chimérique et le fantastique, dont les trésors sont immenses aussi, mais fastidieux et insipides." So it becomes plain that even this sage and experienced woman cannot accept the goods the gods offer; but must institute 1 Lettres de l'Abbé Galiani, Vol. II. p. 224.

those vain, because not mutually exclusive, alternatives, to which the partial human mind turns with extraordinary persistence and reiteration. Though we must go to her letters for her most notable pronouncement on the sphere of women's knowledge, advice as to method is given in the sixth Conversation. It is a condemnation of "parrotted knowledge," of unlimited belief in the entire veracity of printed matter. Émilie, thinking to give her mother pleasure, has committed to memory certain facts about the "four elements." A very little conversation, of the diluted Socratic sort, shows that she has not understood that which she read, and also that the information in the book was incomplete. She is at last forced to say, in answer to a question, "that was not in the book from which I learned." The conversation is long, but the gist of Madame d'Épinay's advice is summed up in the following paragraph:

"Voilà pourquoi je dirige le choix de vos lectures, et ne vous laisse pas lire dans tous les livres indistinctement; et voilà pourquoi je n'aime pas que vous causiez avec toutes sortes de personnes. Et voilà pourquoi, ma chère Émilie, je vous recommande tant de ne jamais vous servir de termes et de mots que vous ne comprenez pas, avant de m'en avoir demandé l'explication, soit que vous les ayez lus, soit que vous les ayez entendu dire."

Why, one wonders, should Pestalozzi have won so much praise for his observations on this matter? Certainly not because they were made for the first or even for the second time. He had had predecessors, and though he ostentatiously rejected the work of those who went before him, his critics and admirers need not have copied him in that.

This chapter is already too long perhaps : but Madame d'Épinay's life though not very long was eventful; her circumstances, her personality, her theories are interwoven inextricably : it is not easy to tell the story of it all, in a few words. aim and her method have, I hope, been presented by this

Her

time. Her views on the scope of women's knowledge are contained in one of her letters. In the Conversations d'Émilie she refers to a woman's functions, and her account tallies with that of the abbé de Fénelon :

Émilie. "Maman, est-ce que Papa ne tient pas aussi lieu de père à ses domestiques?

La Mère.

douter?

Certainement. Qu'est-ce que vous en feroit

Émilie. C'est que c'est toujours vous qui ordonnez tout

dans la maison.

La Mère. C'est que lorsqu'une femme par sa prudence et par sa vigilance a mérité la confiance de son mari, il lui abandonne le soin et la conduite de sa maison, parce qu'il a les devoirs de son état à remplir, et que son temps appartient plus aux affaires publiques qu'à ses propres affaires1."

The sympathetic as contrasted with the merely captious reader may perceive that Madame d'Épinay still has this division of labour in her thoughts when she writes to the abbé Galiani concerning the limitations and the intellectual requirements of woman. Those educators who insist that there is no difference between the sexes, and consequently that there should be none between schemes for their education, will, of course, disagree with her whole theory here; but they do not yet occupy the whole field. The excuse for presenting this long passage in the original is that Madame d'Épinay was French of the French, and something which we cannot afford to spare is lost in translation :

"je suis très ignorante, voilà le fait. Toute mon éducation s'est tournée vers les talents agréables, et j'en ai perdu l'usage.

"Il ne me reste que quelques légères connaissances de ces arts et le sens commun; chose rare de nos jours, j'en conviens, mais cela ne vaut pourtant pas la peine d'en faire étalage. La réputation d'une femme bel esprit ne me paraît qu'un persiflage inventé par les hommes, pour se venger de ce qu'elles ont 1 Conversations d'Émilie, VIII.

communément plus d'agréments qu'eux dans l'esprit, d'autant qu'on joint presque toujours à cette épithète l'idée d'une femme savante; et la femme la plus savante n'a et ne peut avoir que des connaissances très superficielles. Il me prend envie de disserter sur ceci pédantesquement. Voyons, nous rirons après, ne fût-ce que de ce que j'aurai dit. Où en suis-je restée?... Ah aux connaissances superficielles. Je dis donc qu'une femme n'est point à portée, par la raison qu'elle est femme, d'en acquérir d'assez étendues pour être utile à ses semblables, et il me semble qu'il n'y a que de celles-là qu'on puisse raisonnablement tirer vanité. Pour pouvoir faire un usage utile de ses connaissances, en quelque genre que ce soit, il faut pouvoir joindre la pratique à la théorie, sans quoi on n'a que des notions très imparfaites.

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Que de choses dont il ne leur est pas permis d'approcher! Tout ce qui tient à la science de l'administration, de la politique, du commerce, leur est étranger et leur est interdit; elles ne peuvent ni ne doivent s'en mêler, et voilà presque les seules grandes causes par lesquelles les hommes instruits ou savants peuvent vraiment être utiles à leurs semblables, à l'État, à leur patrie." (Madame d'Épinay's contention is complex; she argues first that the reason of woman's incapacity is that she is a woman; but secondly that being a woman she is shut out from the careers in which alone men can serve their fellows most. Whether she thought the second necessarily consequent on the first, she does not say and on that the argument should turn.) "Il leur reste donc les belles-lettres, la philosophie, et les arts. Dans les belles-lettres leurs occupations, leurs devoirs, leur faiblesse leur interdisent encore l'étude profonde et suivie des langues anciennes, comme le grec et le latin." (Madame d'Épinay is writing for the majority of women; probably her remark is as true of the majority of men.) "C'est donc la littérature française, anglaise, italienne, qui sera leur partage.

"Dans la philosophie, étant privées de la lecture des anciens, ou ne les connaissant que par des traductions presque tou

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