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stance. Elle a porté quelque temps, écrit sur son front, ce mot: Mysterium, mystère (Apoc., XVII, 15), que plusieurs voyageurs dignes de foi y ont lu avec admiration (1). Et quand les cardinaux, au couronnement du pontife, lui mettent le trirègne sur la tête, ils lui disent en latin: « Reçois cette tiare ornée de trois couronnes, et sache que tu es le père des princes et des rois, le gouverneur de l'univers (rectorem orbis), et le remplaçant sur la terre de notre Seigneur JésusChrist (2). »

C'est donc ainsi, mes amis, vous le voyez, que Babylone est le commencement de Rome; et que Rome elle-même est Babylone dans son développement.

Nous reviendrons avec plus de clarté sur ces faits, et je ne vous en parle plutôt ici que par anticipation.

Ne soyez pas étonnés des détails où je viens d'entrer; ils peuvent paraître minutieux, puérils, insignifiants, si vous prenez à part chacun des faibles traits que nous avons signalés; mais c'est dans leur ensemble harmonique, surprenant, inattendu, c'est dans leur étonnant faisceau qu'est leur force et leur beauté. Ce qui fait l'éclat et la sûreté des prophéties, c'est précisément la rencontre simultanée d'une multitude de petits événements, de faibles circonstances, indifférentes si vous les isolez, improbables, imprévues, invoulues; mais qui deviennent puissantes, en convergeant à la fois sur un même objet, pour y porter un même coup. C'est précisément là que Dieu montre son pouvoir, et la Parole de Dieu sa vérité. Voyez quelle n'est pas la ténuité et la tiède insignifiance de quelques rayons isolés de lumière qui traversent nos volets et qui tombent épars sur ma main

(1) Note f.

(2) Note g.

droite; mais qu'un miroir concave ou qu'un verre convexe les rassemble en un seul point, n'y verrez-vous pas aussitôt la puissance de Dieu ? Ces pinceaux de lumière, une fois réunis, embraseront le bois, fondront les métaux, vaporiseront les pierres !

Eh bien, mes amis, c'est ainsi que la prophétie, comme un miroir ardent, en faisant converger en grand nombre sur un même objet les traits les plus délicats et les plus minutieuses circonstances de l'histoire, pourra produire une lumière qui remplira d'éclat la vérité et qui consumera l'erreur.

Vous venez d'en voir un remarquable exemple. Rome, quand elle faisait mourir par d'affreux supplices les Jean Huss, les Jérôme de Prague et tant d'autres vénérables témoins de Jésus-Christ, faisait placer sur leurs têtes des tiares de carton, où l'on avait dessiné des démons et des flammes. Cependant, il a fallu qu'elle-même, dans l'ivresse où l'a jetée tout ce sang qu'elle a bu, se soit mis sur la tête,' sans le savoir, la tiare de Babylone, de Babylone, « la mère » des fornicateurs et des abominations de la terre! >>

Maintenant enfin, je vais reprendre rapidement la suite de nos versets.

28. Il y a un Dieu au ciel qui révèle les secrets et qui a fait connaître au roi Nebucadnétsar ce qui arrivera dans les derniers temps.

Vous voyez déjà par ces paroles, qu'il s'agit d'une prophétie dont les prédictions s'étendent jusqu'à ces jours reculés et glorieux que l'Ecriture appelle les derniers temps, les temps de la fin, c'est-à-dire les temps où notre Sauveur établira sur la terre son règne bienheureux, après avoir replacé dans Jérusalem son peuple d'Israël.

C'est pourquoi, avant d'aller plus loin, il convient que vous mettiez en regard la prophétie qui nous occupe avec une

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parole importante de notre Seigneur dans saint Luc (XXI, 24). Lisez-la-moi. Il y parle du temps pendant lequel les Juifs doivent demeurer asservis et dispersés au milieu des nations, et pendant lequel aussi les nations doivent posséder Jérusalem.

<< Ils seront menés captifs parmi toutes les nations, et Jé>> rusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu'à ce » que le temps des nations soit accompli. >>

Vous l'entendez le temps des nations, voilà le temps de la statue; c'est-à-dire, le temps qui est donné aux nations pour exercer leur empire et pour consommer leur oppression sur le peuple de Dieu; car, après ce temps, elles seront brisées avec un sceptre de fer; le pouvoir leur sera ôté, et la domination sera donnée aux vrais adorateurs de Dieu, au peuple des saints du Souverain (v. 27).

31. Tu contemplais, ô roi! et voici une grande statue. Remarquez ici trois choses:

1o Les monarchies représentées dans cette vision devaient être idolâtres, et tous leurs rois se faisaient adorer: c'est pour cela qu'elles apparaissent à Nébucadnétsar sous l'image d'une statue, c'est-à-dire de l'une de ces idoles qu'il avait coutume de servir.

2o Ces monarchies devaient être puissantes, actives, redoutables; et c'est pour cela que ce personnage se présente comme un être vivant, comme debout, comme portant des traits menaçants, et comme prenant devant le grand monarque de Babylone une attitude imposante et terrible: Elle était terrible à voir, est-il écrit.

3o Ces monarchies devaient être entourées de tout l'éclat que les enfants du siècle admirent par-dessus tout; et c'est pour cela que sa splendeur était excellente.

32. La tête de cette statue était d'un or très fin.

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