페이지 이미지
PDF
ePub

sera et consumera tous ces royaumes, et il sera établi éter

nellement.

Commençons donc par mettre d'accord la géographie et la chronologie de ces Quatre Monarchies.

Si je demandais à l'un de vous, en lui présentant notre carte de la terre prophétique: Montrez-moi le fleuve de l'Euphrate et le pays de Babylone; montrez-moi Susan et le fleuve Ulaï; montrez-moi le pays de Javan, le royaume de Kittim, et cette petite terre de Macédoine que possédait Alexandre-le-Grand avant ses immenses conquêtes; enfin, montrez-moi l'Italie, la grande cité de Rome et la rivière du Tibre; je suis bien assuré que vous sauriez me répondre.

Mais, si j'en venais ensuite à vous demander quelque chose de plus précis, vous seriez, je le crois, assez embarrassés.

Par exemple, que me répondriez-vous, si je vous priais de me dire auquel des quatre empires appartenait l'Egypte; ou si je vous demandais dans quelle partie du monde ont dû paraître ces dix rois qui divisèrent le quatrième empire? Pourquoi en France, en Espagne, en Afrique, plutôt qu'en Grèce ou qu'en Egypte? vous auriez, je le pense, quelque peine à répondre.

Et si je vous demandais encore dans laquelle des quatre monarchies il faut placer Genève? Est-ce dans la monarchie romaine? mais pourquoi? pourquoi aussi n'y comptons-nous ni la Hollande, ni la basse Allemagne, ni même l'Angleterre? vous ne seriez probablement point mieux en état de me satisfaire. Voilà donc ce que je voudrais vous ex

[ocr errors]

pliquer clairement aujourd'hui.

Disons d'abord quelques mots de Genève, puisque nous sommes à Genève.

ligence de tout le reste.

Cela nous mènera directement à l'intel

Pendant qu'aux jours de Daniel, l'Euphrate roulait l'abon

dance de ses ondes grisâtres sous les quais gigantesques de Babylone, il y a 2443 ans, le beau fleuve du Rhône précipitait déjà les siennes sous les murs de notre cité: elles s'échappaient de notre lac bleues et transparentes comme de nos jours; l'image des mêmes astres s'y réfléchissait pendant les nuits; Orion, la grande Ourse, Syrius s'y reproduisaient tour-à-tour comme hier au soir; mais alors, tandis que Daniel, aux rives de l'Euphrate, connaissait notre Sauveur, <«< sa mort, ses souffrances, la gloire qui les devait suivre, » et mettait en lui toute son espérance, nos pères, en ces lieux, étaient dans les ténèbres << éloignés de la vie de Dieu à » cause de l'ignorance qui était en eux par l'endurcissement » de leurs cœurs. » — Que faisaient-ils alors sur ces collines de Genève où nous lisons aujourd'hui ces divines prophéties?

- Hélas! ils adoraient les arbres, les tonnerres et les serpents; ils égorgeaint des enfants au milieu de notre lac, à l'honneur des faux dieux, sur les pierres du Niton; et quand ils avaient éprouvé quelque désastre, ils construisaient en osier un immense mannequin, haut comme une grande maison, et le remplissant d'hommes vivants, ils y mettaient le feu pour plaire à leurs idoles.

Voilà ce qu'étaient encore nos pères, 550 ans même après Daniel, au temps de Jules-César, qui vint à Genève avec ses légions et qui nous l'a lui-même raconté.

Genève dut être habitée dès les temps les plus anciens, à cause des avantages de son assiette sur deux collines escarpées, à l'extrémité d'un beau lac, au bord d'un grand fleuve et en face d'une île qui en facilitait le passage. Mais les premières nouvelles que nous en recevions dans l'histoire datent de l'an 58 avant Jésus-Christ, c'est-à-dire du temps où le consul romain, Pompée-le-Grand, venait de renverser le royaume grec de Syrie, de prendre Jérusalem, et de détruire

ainsi l'une des cuisses d'airain de la statue, pour la remplacer par les jambes de fer de la quatrième monarchie.

Et ne pensez pas, chers enfants, que ce que je vous dis ici de notre cité soit étranger à l'explication de la prophétie : au contraire, vous allez voir que ces détails vont servir à vous faire mieux saisir ce que j'avais à cœur de vous dire sur la géographie et la chronologie des deux jambes de fer.

Ce Pompée-le-Grand, qui détruisit la première cuisse d'airain et qui prit d'assaut Jérusalem, était l'un des plus habiles et des plus glorieux généraux qu'ait jamais eus ce peuple conquérant il avait fait la guerre en Italie, en Sicile, en France, en Espagne, en Afrique, sur les mers et jusqu'aux extrémités alors connues de l'Asie; il avait été partout vainqueur; et quand il était rentré dans Rome à son retour de Jérusalem, on avait vu marcher, en habits magnifiques, enchaînés devant son char de triomphe, trois cent vingt-quatre rois ou reines, princes ou princesses, des pays soumis par ses armes : un roi d'Arménie, un roi de Colchide, sept fils du roi de Pont, sa sœur, une reine des Scythes, et au milieu d'eux tous, le malheureux roi des Juifs, Aristobule, avec son jeune fils Antigone plus malheureux que lui.

Mais ce général Pompée avait pour collègue un autre consul romain dont il épousa la fille, et avec lequel bientôt il se brouilla. Son beau-père était le plus heureux et le plus redoutable de tous les généraux de Rome, le fameux JulesCésar. Cinq ans seulement après la prise de Jérusalem par Pompée, l'an 58 avant Jésus-Christ, il vint à Genève pour arrêter les Helvétiens qui, rassemblés de l'autre côté du Rhône, voulaient le traverser pour s'établir en France au nombre de 300,086 personnes, dont 90,000 mille portaient les armes. Dès qu'il y fut arrivé, César mit toute son

armée à l'œuvre, et fit élever en huit jours un grand mur, qui commençait vers le bastion de notre prison pénitentiaire et se prolongeait sur toute la rive gauche du Rhône depuis Genève jusqu'au Vouache. Ce mur, accompagné d'un fossé grand et profond, avait six lieues de long, seize pieds de haut, et de fortes tours qui le flanquaient de place en place. -Les Helvétiens, ne pouvant franchir la rivière, entrèrent en France par le passage de l'Ecluse; César les suivit, en tua deux cent cinquante mille, fit rendre les armes aux autres, et les renvoya tributaires dans leurs pays; puis, en moins de dix ans, il conquit toute la France, s'y rendit maître de huit cents villes, y tua, disent les historiens, plus de mille milliers d'hommes; et bientôt après, brouillé avec son gendre Pompée, il le vainquit et le poursuivit jusqu'à la mort. Ceux qui lui coupèrent la tête la mirent dans un linge et la présentèrent à César; il en pleura, dit-on; mais cinq ans après, ayant continué la guerre contre le fils de Pompée, il fit trancher aussi cette jeune tête, pour qu'on la plantât au milieu de la ville voisine sur un grand pieu. L'année suivante, on le tua lui-même de vingt-trois coups d'épée, et ce fut son neveu, nommé César-Auguste, qui devint après lui le premier Empereur des Romains.

J'espère, mes amis, que ces détails vous aideront à mieux saisir ce qui me reste à vous dire touchant le quatrième empire, sa chronologie et sa géographie.

En quelle année vous avais-je dit qu'on a placé, dans la statue, la fin des cuisses d'airain et le commencement des jambes de fer?

- L'an 65 avant Jésus-Christ, lorsque Pompée détruisit le royaume grec de Syrie.

- Oui, mais on varie içi de quelques années. Ecoutez-moi

TOME I.

11

très-attentivement: vous êtes tous maintenant en état de me

comprendre.

Les uns commencent les jambes de fer, comme vous l'avez dit, à l'an 65, où Pompée-le-Grand détruisit l'une des cuisses d'airain qui dominait plus ou moins sur Jérusalem depuis environ deux cents ans; mais d'autres les placent deux ans plus tard, à l'an 63, où le même Pompée prit d'assaut Jérusalem qui s'était refusée à son autorité; d'autres, enfin, pensent ne devoir les commencer que trentetrois ou trente-six ans plus tard, l'an 30 avant JésusChrist, alors que César-Auguste détruisit la seconde cuisse d'airain (le royaume grec des Ptolémées en Egypte ); ou bien encore l'an 27, alors qu'il fut proclamé empereur par le sénat de Rome et qu'il disposa des provinces de l'Empire.

Vous voyez que la différence de ces trois époques n'est pas d'une grande importance; et vous remarquerez encore que, dans chacune des quatre monarchies, pour trouver les dates de leur entrée dans la statue, on ne cherche pas l'époque où elles ont commencé d'exister (car elles avaient toutes les quatre été déjà fondées près de sept cent cinquante ans avant Jésus-Christ); mais on prend l'année où, recevant domination sur le peuple de Dieu, elles ont renversé l'empire qui les avait précédées. On commence donc le royaume de Babylone en 605, celui des Perses en 538, celui des Grecs en 330, et celui des Romains l'an 65 ou l'an 27.

Ecoutez maintenant d'après quels principes on peut déterminer avec la même exactitude la géographie de ces quatre

royaumes.

Ces principes sont au nombre de quatre; mais, à cause de votre âge, je n'en indiquerai que deux : ce sera très-suffi

sant.

Premier principe. Le territoire spécial de chacune des

« 이전계속 »