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mes audacieux qui n'ont pas craint de mépriser ses ordres. Il faut aussitôt qu'on les punisse; mais vous les verrez dimanche demeurer fidèles jusque dans le feu de la fournaise. Nous n'avons pas le temps aujourd'hui d'aller jusque-là, et nous en restons à la conduite de Nébucadnétsar (v. 15). Et qui est le Dieu, osait-il s'écrier, qui vous délivrera de mes mains?

Voyez encore une fois ici la folle arrogance du cœur de l'homme; écoutez cette fourmi qui demande : Quel est le Dieu qui pourra délivrer quelqu'un d'entre ses mains! et cependant Dieu tient le souffle de ses narines; Dieu n'a qu'un mot à dire pour que cette chétive existence retombe dans le néant !

Ah! chers enfants, veillons sur nous et rappelons-nous toujours que Dieu peut délivrer. Si l'on vous mettait vis-àvis d'une fournaise en cet instant, et qu'on vous dît : « Adore les faux dieux, les images, les saints, la messe, ou tu seras brûlé!» il faudrait, même alors, savoir vous rappeler, comme vos pères, que Dieu peut délivrer. Mais, hélas ! que de fois, au contraire, lorsque vous avez cru voir devant vous quelque danger, ne vous a-t-il plus paru possible d'être délivrés ; et que de fois cette incrédulité ne vous a-t-elle pas conduits à beaucoup de mal! La conscience disait : « Ton devoir serait de marcher dans un autre sens que tu ne fais; et l'incrédulité répondait : « Il est vrai, mais tu attirerais ainsi le blâme; on parlerait mal de toi; on ne te comprendrait pas, on t'abandonnerait, on te persécuterait : il vaut donc mieux céder. »

C'est ainsi qu'on oublie que Dieu peut délivrer, fût-ce même d'une fournaise!

Ah! soyez fidèles envers votre Maître; aimez, cherchez sa volonté, toute sa volonté, rien que sa volonté; ne cédez

pas de l'épaisseur d'un cheveu. Vous n'avez qu'une règle, la voici : Dieu peut délivrer; on allumera, si l'on veut, toutes les fournaises du monde; marchons, et arrive que pourra! Ah! craignons plutôt la fournaise de la géhenne et le feu qui ne s'éteint point. - Dieu Dieu peut délivrer.

(Le ministre ordinaire se présente à la fin de ce service, et vient s'adresser aux enfants.)

Je voudrais, mes amis, vous faire entendre encore quelques mots avant que vous quittiez cet oratoire. On est venu ce matin, à huit heures, me demander une visite de la part d'une jeune enfant de cette école du dimanche. Il faudrait, m'a-t-on dit, que vous allassiez la voir le plus promptement possible, car elle se meurt. Ne puis-je pas cependant me rendre au service du matin ?

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Non, m'a-t-il été répondu; on vous prie, monsieur, de ne pas tarder. Dès les premières paroles de ce triste message, je me demandais à moi-même de laquelle de nos jeunes amies il pouvait être question. Je vous parcourais toutes de bancs en bancs par la pensée; mais on m'a bientôt fait connaître le nom de la malade. C'est une chère enfant de neuf ans, connue sans doute de la plupart d'entre-vous; elle assistait même encore à notre avant-dernière leçon.

Est-ce son père ou sa mère qui vous ont envoyé? ai-je demandé. Non; c'est elle, monsieur, qui désire ardemment une visite de vous. J'y ai couru; et dès qu'elle m'a su près de son lit, un sourire calme et plein de douceur est venu desserrer ses lèvres et s'exprimer même dans ses yeux. Elle ne me connaît cependant point personnellement, et je, ne me rappelais pas lui avoir parlé jusqu'à ce jour : c'était donc le Sauveur, c'était la parole du Sauveur qu'elle accueillait ainsi. Je l'ai d'abord invitée à me dire ce qu'elle vou

lait que je demandasse pour elle. « Oh! monsieur, m'a-t-elle

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prière ! » Nous l'avons fait.

» répondu, demandez d'abord à Dieu qu'il bénisse votre - «S'il veut me guérir, » a-t-elle dit, je l'en bénirai; mais suppliez-le, maintenant, » de me pardonner et de consoler ma mère. » — Je lui ai fait ensuite plusieurs questions, et je n'ai pas vu sans attendrissement combien cette jeune âme est réellement établie sur le Rocher des siècles. Une guérison n'est pas probable; il n'y a, pour ainsi dire, pas d'espérance qu'on ait la douceur de la conserver; mais, je le répète, elle a bâti sa maison sur le roc; et la pluie est descendue, et les rivières sont venues, et les vents ont soufflé, et ils ont fondu sur cette maison, et elle n'est point tombée, parce qu'elle est fondée sur le roc.

«Oh! monsieur, s'est écrié son père (et il versait beaucoup de larmes), vous ne savez pas ce que je perds! Depuis quelque temps, elle avait tellement la Parole de Dieu dans. son cœur, qu'elle nous était à tous en édification. Il y a peu de jours encore qu'elle disait, et c'était avant d'être malade : Oh! le bonheur, c'est de faire la volonté de Dieu! »

Voilà, mes chers amis, ce que cette heureuse enfant avait appris du Saint-Esprit sur ces mêmes bancs où vous venez entendre comme elle la Parole du Seigneur; voilà ce que vous y venez aussi chercher, n'est-ce pas ? Oh! oui! voilà le bonheur que vous devez demander de toutes les puissances de votre âme.

Elle a tellement le sentiment que le Seigneur est avec elle, et qu'il se passe maintenant pour son âme des événements d'une importance éternelle, que j'étais frappé de l'air imposant de son regard, d'ailleurs si enfantin et si doux.

Pendant que nous faisions notre dernière prière, sa mère n'a pu retenir ses sanglots; j'aurais voulu que vous vissiez avec

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quel tendre et grave recueillement, sans détourner d'en-haut la calme solennité de son regard, cette aimable enfant a sorti sa petite main hors de son lit, pour prendre celle de sa mère et pour chercher à l'associer, par ce geste silencieux, à son espérance et à sa prière. -Chers enfants, c'est pour que nous profitions tous de ces exemples, que je les raconte ici ce matin, et sans attendre à la leçon prochaine. D'ailleurs, notre jeune sœur est encore dans ce monde, et j'ai désiré que vous pussiez tous prier souvent pour elle dans les jours de cette semaine, pendant qu'il est temps encore. Je voudrais que vous demandassiez à Dieu de soutenir son père et sa mère, en leur faisant mettre toute leur espérance en Jésus-Christ, qui est le seul vrai consolateur, parce qu'il est le Sauveur, parce qu'il est la résurrection et la vie, et parce que, nous ayant réconciliés avec Dieu, il fait tourner toutes choses en bien pour ceux qui le réclament. Enfin, je vous récite ces détails, pour que, vous et moi et toutes les personnes qui sont ici présentes, nous nous demandions à nous-mêmes : Et si c'était moi qui fusse en cet état ? et si c'était à moi qu'on vînt faire une visite pastorale, sur mon lit de maladie, à la veille de ma mort, ..... serais-je prêt? Puis-je aller au-devant de l'Epoux? ai-je la robe de noces? l'huile de la grâce est-elle dans le vase de mon cœur ? ou bien, ma lampe, déjà si languissante, ne s'éteindra-t-elle point, quand Jésus arrivera? — Voilà, mes chers enfants, où je voudrais que ce cit pût vous conduire. Pensez-y bien ! il n'y a pas de temps prédit pour vous, et si vous perdiez celui que le Seigneur vous donne, ce Dieu tout bon qui si souvent vint frapper à la porte de votre cœur et vous crier: « Mon enfant, donne-moi ton cœur! » ce Dieu patient peut enfin se lasser, et son Esprit se retirer; car il a dit : « Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec les hommes qui ne sont que chair. » Souvent

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il arrive, quand une âme l'a longtemps contristé, qu'il l'abandonne et la laisse s'enfoncer dans les pensées du monde, dans les convoitises du mal, dans un endurcissement progressif et sans remède. Oh! que Dieu vous garde de cet affreux malheur! Vous comprenez qu'une fois malades, une fois saisis, par exemple, comme cette chère enfant, d'une soudaine et brûlante inflammation d'entrailles, vous n'auriez plus le temps de vous occuper des choses d'en-haut que par de très-courts élans de la pensée. Un cœur, qui jusque-là n'a pas fait de Dieu son trésor et sa plus chère espérance, ne peut guère aussitôt se porter vers lui avec abondance de prière, avec assurance de foi; il en reste éloigné. On sent qu'on va mourir, on voudrait s'y disposer; mais les pensées indociles se reportent ailleurs. On veut les élever; mais elles retombent comme du plomb sur la terre; et cette âme désolée demeure au désert, troublée, nue, vide et dépourvue de tout ce qui peut la consoler. Sans doute, les compassions de Dieu peuvent, même alors, s'exercer avec puissance : témoin ce brigand qui passa de la croix au paradis de Dieu. Mais que nous est-il dit aussi? C'est qu'au temps où les vierges folles, voyant s'éteindre leurs lampes, allaient chercher de l'huile, l'Epoux arriva, la porte fut fermée; et qu'alors en vain frappèrent-elles, en vain crièrent-elles : « Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous ! » il était trop tard! et il leur fut répondu : « Je ne vous connais pas; ».... ... c'est-à-dire, « Vous ne me connaissez pas; nous ne nous connaissons pas, il n'y a rien entre vous et moi !... » et la porte demeura fermée, fermée pour jamais ! tandis qu'en dehors, dans ces ténèbres du dehors où se tenaient les vierges folles, il y avait des pleurs et des grincements de dents.

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