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enfin, celles du grand roi des Perses, le victorieux Cyrus. Tous les cœurs allaient au-devant de lui; et l'Ecriture ici nous déclare que cette disposition des hommes envers lui était un effet de la faveur et de la puissance de Dieu.

Qui de vous pourrait me dire le nom d'un autre jeune garçon pour qui le Tout-Puissant inclinait aussi tous les cœurs, dans un temps où sa jeunesse était plus éprouvée encore que ne le fut peut-être celle même de Daniel?

- C'était Joseph, dans le temps de sa prison.

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- Les gouverneurs de prison se croient d'ordinaire obligés d'être durs, parce que le plus souvent leurs prisonniers sont des hommes iniques; mais Dieu n'en inclina pas moins envers Joseph le cœur de son gardien, et bientôt après, celui même du puissant roi d'Egypte. De tels exemples ne nous montrent-ils pas qu'il faut chercher avant tout, en tout temps, à tout prix, non la faveur des hommes, mais la faveur de Dieu ?

Oui, si l'on a Dieu pour soi, on a tout pour soi. -Cependant, mes amis, il ne faudrait pas croire que Daniel, en se disant : J'ai Dieu pour moi! se fût gagné le cœur de tous ses maîtres, si d'ailleurs il avait eu des manières hautaines, s'il s'était montré content de lui-même et mécontent des autres, fier, revêche, opiniâtre. Non! Dieu lui concilia sans doute les affections des hommes; mais ce fut en le douant de douceur et d'aménité, en le rendant humble, actif et fidèle dans son travail de chaque jour. Il apprenait, est-il dit, les lettres et la langue des Chaldéens; et, sans doute, il poursuivait ses études avec autant de docilité envers ses maîtres que de dévouement à son Dieu.

Vous pouvez remarquer ici sa modeste douceur. Nous avons

déjà vu qu'il supplie le chef des eunuques d'user de gratuité envers lui. Et quand cet homme lui dit : Je crains le roi mon maître, qui a ordonné votre manger et votre boire. Pourquoi verrait-il vos visages plus défaits que ceux des autres jeunes enfants vos semblables, et rendriez-vous ma tête coupable euvers le roi? Daniel lui répond: Eprouve, je te prie, tes serviteurs pendant dix jours; et qu'on nous donne des légumes à manger et de l'eau à boire; et après cela regarde nos visages; et tu verras si, par la grâce de Dieu, ces visages ne sont pas en aussi bon point que ceux des autres jeunes captifs amenés à la cour de Babylone.

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Mais je voudrais encore vous faire remarquer ici un trait qui doit vous plaire. Daniel était si plein d'amour pour son Dieu, qu'il avait exercé sur ses trois jeunes compagnons d'infortune la plus sainte influence. Il les avait engagés à vivre comme lui. Hanania, Misaël et Hazaria avaient donc pris la même résolution dans leur cœur, et demandé comme Daniel qu'on voulût bien les éprouver.

Or, il arriva précisément ce qu'ils avaient attendu. Au bout de dix jours, ces quatre jeunes fidèles avaient dans leur âme une telle paix, et se trouvaient si parfaitement heureux d'avoir choisi Dieu pour leur portion, que le bonheur de leur âme, se réfléchissant sur leurs nobles visages, les rendait plus jeunes, plus aimables et plus gracieux encore. - Vous savez qu'ils avaient été pris parmi les plus beaux et les plus distingués des enfants de Jérusalem, parce que les rois d'Assyrie, désireux de rendre leur cour brillante et magnifique, n'admettaient dans leurs palais que de jeunes hommes d'une haute naissance, beaux de visage et riches de santé. Ils voulaient que tout autour d'eux présentât l'image du bien-être et rehaussât la pompe de leurs cérémonies.

En même temps, ces bons jeunes gens, qui devaient être

appelés à de si rudes épreuves (car on les jeta plus tard dans une fournaise à cause de leur foi), ces bons jeunes gens, en se privant, comme Daniel, de ces délicatesses de la vie qui trop souvent énervent un jeune cœur, se préparaient, sans le savoir, pour les jours difficiles de la tribulation.

Ils en sont << sortis vainqueurs; » ils ont « glorifié Dieu; >> ils ont vaincu; et au dernier jour, ils connaîtront tout le bonheur des hommes qui furent « persécutés pour la justice.» « Tressaillez,» leur a dit Jésus-Christ, «tressaillez de joie, car une >> grande récompense vous attend dans les cieux ! »

TROISIÈME LEÇON.

(Dan., ch. 1, v. 17-21.)

17. Et Dieu donna à ces quatre jeunes enfants de la science et de l'intelligence dans toutes les lettres, et de la sagesse; et Daniel s'entendait en toute vision et dans les songes.

18. Et au bout des jours que le roi avait dit qu'on les amenât, le capitaine des eunuques les amena devant Nébucadnétsar;

19. et le roi s'entretint avec eux; mais entre eux tous il ne s'en trouva point de tels que Daniel, Hanania, Misaël et Hazaria: et ils se tinrent en la présence du roi.

20. Et dans toute question savante et qui demandait de la pénétration, sur quoi le roi les interrogeât, il trouva dix fois plus de science en eux que dans tous les tireurs d'horoscope et les astrologues qui étaient en tout son royaume.

21. Et Daniel y fut jusqu'à la première année du roi Cyrus.

Il me semble, mes amis, que tous les premiers traits de cette histoire du prophète Daniel sont singulièrement propres à produire sur de jeunes chrétiens une impression vive et salutaire.

Nous avons vu dimanche la résolution, la sobriété, la pieuse douceur de cet enfant royal qu'on emmenait captif à Babylone : -vous allez apprendre aujourd'hui déjà quelle en fut la récompense.

Il avait mis sa confiance en son Père céleste; il l'avait pris pour sa portion sur la terre; il lui avait dit : « Mon Dieu, je n'ai plus mon père ici-bas, je n'ai plus ma mère, sois-moi donc pour père et pour mère; oh! je le sais, tu me seras beaucoup plus encore! eh bien, oui, mon Dieu, avant tout, ta faveur, ton pardon, ton royaume avec sa justice! » Et maintenant, voici Dieu qui le garde, qui le bénit dans ses voies, qui le fait réussir dans ses études; qui lui donne de la science et de l'intelligence dans toutes les lettres; qui lui verse par-dessus tout cela dans le cœur la sagesse, une sainte sagesse venant d'en-haut; qui lui confère même des pouvoirs miraculeux; qui le rend, dès l'âge de dix-sept ans, illustre dans le monde entier, et qui lui gagne l'affection du plus puissant monarque de l'antiquité, du grand empereur de Babylone, du terrible Nébucadnétsar.

Avant de commencer l'explication de nos premiers versets, je voudrais attirer votre attention sur ce qui nous est rapporté de Daniel dans le dernier verset de notre premier chapitre; parce que cette circonstance pourra vous faire juger de l'extrême jeunesse où devait être encore cet admirable enfant, lorsque les Chaldéens l'enlevèrent des palais de Jérusalem et le chargèrent de chaînes, pour l'emmener à Babylone. Il ne paraît pas qu'il pût avoir alors plus de douze à quinze ans, puisque vous verrez, par ce verset et par le

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