페이지 이미지
PDF
ePub

1665.

"

» la Cabale rend illuftres, elle n'a pas reffemblé à celles qui font un grand » feu d'abord, & qui tombent après tout » d'un coup, puifqu'elle a été plus fuivie à la dix-huitiéme représentation, qu'à » la premiere.

20

[ocr errors]
[ocr errors]

Quand même on accorderoit à M. de Vifé l'invention du fujet de la Mere Coquette, il n'en mériteroit guére plus de gloire, puifqu'il n'en a fait ufage que pour en compofer une Comédie trifte, mal verfifiée, dont les Perfonnages n'interreflent point. C'eft cependant en gé néral le même plan, la même conduite & les mêmes Acteurs de la Comédie de M. Quinault: difons mieux, la Comé die de M. Quinault eft toute femblable à celle de M. de Vifé: mais elle eft d'un Maître, & l'autre eft d'un écolier.

[graphic]

1665.

LES YEUX DE PHILIS

CHANGES EN ASTRES,

8

Paftorale en trois Actes en vers,
M. BOURSAULT,

de

Repréfentée fur le Théatre de l'Hôtel de Boug

gogne.

N Paltorale n'a jamais eu qu'un fuc

Ous avons remarqué que le genre

cès médiocre fur notre Théatre. M. Bourfault crut, à l'abri du petit Poëme de M. l'Abbé de Cérify, qui étoit fort eftimé de fon temps, pouvoir hazarder

une Paftorale fous le même fujer; c'eft de quoi il rend compte dans fa Préface, dont nous allons tranfcrire une partie, qui fervira d'extrait à la Piéce dont nous parlons.

« Mon cher Lecteur, je penfe n'avoir i pas befoin de t'avertir que les beautés que tu trouveras dans la Piéce que »j'expofe à ton jugement, ne font pas toutes de moi. La Métamorphofe des yeux de Philis changés en Aftres, eft » un Poëme qui s'eft acquis tant de réputation, & qui a tant fait d'honneur » à M. l'Abbé de Cérify, qui en étoit l'Auteur, qu'il y a peu de perfonnes

رو

"

دو

دو

"

touchées des belles chofes, qui ne

1665. » Payent affez lû de fois pour en fçavoir plus de la moitié par cœur. Pour moi » j'avoue que la premiere lecture que je » fis de ce bel Ouvrage, me fit naître » l'envie de le traveftir, & de faire une Piéce de Théatre d'un Poëme épique. » J'avois deffein de me fervir de tous les vers, & de n'y en mettre des miens, que pour faire la liaison des Scenes; » mais il y a tant de différence d'un Ou»vrage où le Poëte parle toujours, à » ceux où il faut que des Acteurs agisfent; que les chofes les plus tendres paroiffent languiffantes, à moins qu'elles ne foient animées par la vi» vacité de l'action. C'eft ce qui m'a obligé de donner une fœur à Daphnis, » & un frere à Philis, pour suppléer à

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

[ocr errors]

رو

دو

la ftérilité de mon fujet : leurs amours » ne fervent pas d'un petit ornement à » la Piéce ; & tu peux avouer, après la » voix publique, que les vers que difent » Lifis & Carité à la premiere Scene du » fecond Acte, ont pour le moins autant d'agrément, que ceux de M. de Cérify » ont de force. Ce n'eft pas pour faire » valoir mes vers que je les étale: com» me je n'affecte point de fauffe mo» destie, j'aurois tort d'avoir un vain orgueil. ..Si j'ai donc cité mes vers

دو

» c'est

[ocr errors]

رو

[ocr errors]

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

"

» c'est pour me juftifier de ce que je ne » me fuis pas fervi de tous ceux de M. de 1665. Cérify: je n'en devois point prendre, ou »je n'en devois point laiffer; & fans l'indifpenfable néceffité où je me fuis trou"vé d'ajouter à cette Piéce des incidens » pour lefquels les vers de cet illuftre » Auteur n'étoient pas faits, je me ferois » contenté de coudre des Acteurs à fon Ouvrage, pour voir fi le Théatre lui feroit auffi favorable que le Cabinet. Je connois de minces Critiques, que je ne veux pas nommer, de peur de parler d'eux, qui ne pouvant me faire pis, m'ont accufé de vol, comme fi » réciter le Cid, & dire, c'est de M. Cor» neille c'étoit lui dérober fa.Piéce. Il y »en a d'autres qui ont dit que la préfen»ce de Diane étoit mendiée, & qu'elle » avoit trop peu d'intérêt fur la Scene » pour y paroître; mais ils ne confidé »rent pas que la Scene eft établie dans » l'Ifle de Délos, & que felon la fable, » cette Ifle étoit confacrée à Diane : » toute l'action fe paffe dans une forêt où cette Déeffe avoit coutume de chaffer, & je ne ne vois rien de plus naturel que de rencontrer les gens où >> ils ont coûtume d'être. Je ne veux point nommer Cenfeurs, ceux qui fe » font plains de ce qu'elle n'a que trois Tome IX. Kk

כ

رو

رو

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

"

1665

"

» Actes. De ce qui ne vaut rien, il » faut peu de chofe pour ennuyer beau» coup, & je fouhaite, fi déformais je » fais des Piéces, qu'elles n'ayent point » d'autres défauts que d'être trouvées » trop courtes. . . .. Voilà ce que j'avois » à répondre aux objections que l'on m'a » faites. C'eft à toi Lecteur, à juger de l'Ouvrage & de mes raisons, &c. »

[ocr errors]

Nous croyons qu'il eft inutile de parler du petit mérite de cette Paftorale de M. Bourfault, qui cependant eft le plus paffable Ouvrage que cet Auteur eut jufqu'alors donné au Théatre.

ALEXANDRE,

Tragédie de M. RACINE, Repréfentée fur le Théatre du Palais Royal, & für celui de l'Hôtel de Bourgogne, le même jour, vers le douze ou le quinze du mois de Décembre.

V

Oici un éxemple unique; une même Piéce jouée dans fa nouveauté fur deux Théatres à Paris. Ce fait, quoique peu connu, fe trouve rapporté dans trois différens Ouvrages, le Bolaana le Fureteriana, & les Lettres en vers de Robinet. Pour épargner au Lecteur la

« 이전계속 »