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Le pivot de cette tige de fer tourne dans une crapaudine de cuivre un peu plus groffe, mais femblable à celle qu'on a décrite pour les fuseaux en la note (b), pag. 31. Cette crapaudine est logée de fa hauteur dans le bois de la groffe vis qu'on remarque à cet endroit. Cette vis, qui fert à abaisser ou exhauffer l'arbre au besoin, engrene dans le milieu d'une traverse large de deux pouces. Cette traverseeft cachée dans la Figure 1. par la poulie M, mais elle porte par ses extrémités chevillées en a a (même Fig. 1. ), fur l'étage inférieur des traverses de cette partie, de la même façon, à-peu-près, que la traverse W W [ Fig. 2 ] porte fur l'étage fupérieur de celles de la même partie. C'est dans le milieu de la longueur de cette traverse WW que tourne la partie tourillonnée & fupérieure de la tige, & c'eft par-là qu'elle est maintenue perpendiculairement.

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Cette derniere traverse n'eft point chevillée ni fixée à demeure fur les autres D F, CE; elle y tient seulement par ses extrémités, terminées en queue d'aronde, & au moyen de deux petites vis de fer en bois, épatées ou élargies par la tête pour pouvoir facilement les tourner, ôter la traverse au befoin & en dégager la tige.

Cette tige [Fig. 3 ], reçoit le mouvement par le rouet de la manivelle à feize dents, qui engrene avec fa lanterne à sept fuseaux. L'arbre de ce rouet eft de fer ; il porte, à l'extrémité opposée à celle de la manivelle, un tourillon qui tourne dans un petit canon de fer fixé au côté droit d'une traverse auffi de fer, laquelle n'est pas vue dans les Figures, mais qui porte par fes extrémités fur l'étage moyen des traverses de cette partie, de la même façon encore que la traverse W W [Fig. 2 ]; cet arbre est maintenu dans une fituation horizontale par fon collet ou gorge du côté de la manivelle [ Fig. 3 ]. Ce collet eft reçu dans une petite lunette de cuivre, à-peu-près de même que le collet du mandrin du Tourneur

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en l'air, eft reçu dans fa lunette. Celle-ci eft logée presque de fa hauteur dans l'épaiffeur d'une traverse qui fe trouve, en cet endroit, entre les montags E, F [ Fig. 1. & 2]; on voit en 12 [ Fig. 3 ], que l'épaiffeur de cette traverse déborde de sept à huit lignes celle des mêmes montans E, F.

Je paffe à l'explication d'une autre partie importante, nommée le va-&-vient; & avant de le décrire je dirai un mot fur fon ufage & fon utilité.

ARTICLE

I I I.

Description du Va-&-vient.

IL eft effentiel que les fils de foie ne montent pas (comme ils faifoient dans l'ancien moulinage) toujours aux mêmes endroits des guindres. Les tours amoncelés à ces endroits y formeroient des espéces de prifmes triangulaires; enforte que les derniers tours feroient bien plus grands que les premiers. Comme ils arriveroient cependant fur les guindres avec la même vîteffe que ces premiers, le tord, répandu fur une plus grande longueur, y deviendroit moindre que fur ces mêmes premiers; ainfi la foie feroit torfe inégalement. Outre cet inconvénient de l'inégalité du tord, il en est un autre; lorsque la foie en écheveaux paffe à la teinture ou au luftrage, on la tord fortement entre deux chevilles ou bâtons: fi ces écheveaux font alors compofés de tours inégaux, les plus grands ne recevront pas l'action du chevillage, tandis que les plus courts la recevront toute entiere & fe cafferont.

Ces inconvéniens font ajouter aux nouveaux Moulins à foie une machine particuliere qui fe nomme le va-&-vient, qui donne le mouvement d'allée & venue aux tringles qui portent les boucles dans lesquelles ont fait paffer les fils de foie avant de les conduire fur les guindres. Ces tringles font appellées, à caufe de cela, les tringles

II. Part.

F

des guides. Le mouvement qu'elles reçoivent promene le fil de foie à différens endroits du guindre, enforte qu'il s'y forme des écheveaux plus ou moins larges, fuivant qu'il eft déterminé par les proportions que les piéces particulieres du va-&-vient ont entre-elles.

Cette largeur d'écheveaux eft ici déterminée à douze ou treize lignes: les guindres n'y ont pas leur va-&-vient particulier; c'est, pour ainfi dire, une seule pièce qui fert à tous. Les deux tringles des guides a b, c d [Fig. 2 ], moyennant la traverse ef, avec laquelle elles font affemblées à vis & écroues, forment une efpéce de chariot mobile dans les entailles pratiquées aux confoles hhhh de part & d'autre du moulin. On voit deux de ces confoles en profil dans la Figure 8, & les vuides ou entailles i dans lesquelles jouent les tringles.

Dans le milieu de la traverse ef fe trouve une petite vis engrenée dans la traverse même, à l'endroit n. On en voit [ Fig. 3 ] le manche k. On voit en même tems qu'elle porte à fon extrémité inférieure une pointe n, laquelle entre dans les portions de courbe qui font creusées dans le cylindre 7 m placé fous les guindres.

Cette pointe eft un petit clou fur lequel roule un petit cylindre creux de cuivre, comme feroit un grain de chapelet. Il est retenu en bas par la tête du clou. On conçoit que cette petite construction facilite merveilleufement le jeu de la pointe dans la courbe, puifque c'est ce petit cylindre, mobile fur le clou comme fur fon axe, qui appuie contre les côtés de la courbe.

Elle eft compofée, cette courbe, de deux demi-pas de vis, dont l'un va en montant, l'autre en defcendant. Les deux demi - pas fe raccordant à deux endroits; favoir, au haut & au bas du cylindre, forment un angle à chacun des points de leur raccordement la

pointe, ayant passé fur le fommet de cet angle, tombe nécessairement dans l'autre demi-pas de vis quì la fait revenir fur fes pas; c'est ce qui opere le mouvement d'allée & venue des tringles qui font corps avec elle.

Ce mouvement du va-&-vient eft très-uniforme, bien différent, en cela, de celui des va-vient menés par des manivelles, comme ils font prefque toujours. Ce mouvement eft imperceptible par la feule grande différence qui fe trouve entre les diametres des deux poulies qui le lui donnent.

Ces poulies font celle o & celle q [Fi2]; celle o eft ouverte dans l'arbre même du guindre P; elle engrene, par un petit cordon fans fin, avec la poulie q enarbrée au cylindre, & le fait tourner fur fes tourillons de fer, portés par les piliers r,s [Fig. 3] Un coup d'oeil fur la Figure 9 fera comprendre ceci. o défigne l'endroit du montant où eft logé le tourillon du guindre, & en même-tem; la poulie creusée dans fon arbre. q eft la poulie du cylindre, laquelle engrene avec la premiere par le cordon fans fin, afforti à l'ordinaire de fon petit charior contre-poids T (a)..

Je viens à l'explication d'une machine dont le Moulin eft encore

afforti.

ARTICLE

Du Compte-tours.

I V.

Au haut de la Figure 3 eft le cadran d'un petit rouage qui a affez l'air d'une pendule, & que je nomme compte-tours. L'aiguille du cadran ne fait qu'une révolution pendant que le guindre en fait deux mille quatre cent.

(a) Le Deffinateur a oublié de représenter à la droite du montant du milieu L (Fig. 3), le poids du petit chariot T (Fig. 9),

Par cette machine on pourra voir à chaque inftant combien de tours de foie feront montés fur le guindre; mais elle n'eft pas faite fimplement pour fatisfaire cette curiofité.

On pourra, par fon moyen, compofer les écheveaux d'autant de tours qu'on voudra. Comme deux mille quatre cent tours ne leur donnent gueres (fur la largeur fixée à un pouce) qu'un quart de ligne d'épaiffeur, on pourra les fixer à ce nombre de tours: pour lors (ces tours étant égaux, foit en longueur, foit en nombre, dans chaque écheveau), le plus leger de deux écheveaux sera jugé, avec fûreté, être d'une foie plus fine que l'autre ; ainfi la comparaison seule de leurs différens poids, fuffira pour faire fentir ce dont, avec les yeux les plus perçans, on ne pourroit s'appercevoir; elle fuffira même pour marquer, avec précifion, les différens degrés de finesse ou groffeur des foies différentes.

Voici tout le méchanifme de cette machine que l'on entendra facilement, quoique je n'en aie pas rapporté les deffeins.

Une corde fans fin, menée par une petite poulie ouverte dans l'arbre d'un guindre du devant du Moulin, ( ainsi qu'on le voit au guindre de la droite de la Figure 3), mene un petit cylindre tournant fur fes tourillons, appuiés dans les deux planchettes qui forment la boëte de ce rouage. Elle le mene par une autre petite poulie ouverte dans le cylindre même. Cette derniere poulie est d'un diametre parfaitement égal à celui de la premiere ouverte dans le guindre; d'où il fuit que le petit cylindre fait précisément, & dans le même tems, autant de révolutions que le guindre même.

Ce petit cylindre porte une dent de fil de fer engrenant dans une roue qui en a dix, & dont il n'en paffe qu'une à chaque révolution du cylindre ou du guindre; enforte que le dernier fait dix tours pendant un feul de cette premiere roue.

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