X. Le facriftain, après avoir lavé ses mains, prépare de grand matin les ornemens de la couleur conforme à l'office pour la célébration des meffes. Il les doit mettre fur une table couverte d'un tapis, & les difpofer dans l'ordre que les prêtres les doivent prendre. Aux jours folemnels, il donne des ornemens plus beaux qu'aux autres jours, felon la qualité des fêtes. Les jours auxquels on peut dire des meffes de morts il prépare quelques ornemens noirs.

XI. Les paremens des autels doivent être toujours de la couleur conforme à l'office du jour, même aux vigiles & aux quatretems qui fe rencontrent dans les octaves. Si cependant ces jours là on dit une meffe haute de la férie, il met au grand autel un parement violet pour cette messe seulement. A une meffe votive folemnelle, il met auffi un parement d'autel, conforme aux ornemens des officiers facrés.

XII. Le facriftain fait donner pour la meffe du vin pur, dont la qualité foit fûre & tiré feulement du jour même. Les hofties doivent être récemment faites, fur-tout celles que l'on veut réferver. Hoftiæ verò... confecranda fint recentes. Rit. Ling. hic.

XIII. Il fera en forte que les messes foient dites au lieu, au jour, & à l'heure convenables, mais on doit éviter, autant qu'il eft poffible, d'en célébrer plufieurs à la fois. Il eft défendu par la facrée cong. de Rits,de

la dire au grand autel, quand on chante ou qu'on récite l'office au chœur.

XIV. Si la rubrique ne permet pas d'acquitter les fondations pour les morts, aux jours marqués, on doit y fatisfaire les premiers jours non empêchés. Il y aura un régiftre exact de toutes les fondations, & même un tableau expofé dans la facriftie.

XV. Le facriftain ne doit pas fouffrir que des perfonnes immodeftes, ou mal-propres, fervent les meffes. Lorfque les prêtres s'habillent, il prend garde que les aubes foient affez longues pour couvrir leur foutane, fans néanmoins traîner à terre ; & il fera attention que les ornemens ne foient pas en défordre fur la table de la facriftie.

que

XVI. Il ne parlera dans la facriftie dans la néceffité, à voix baffe, & en peu de paroles, ainfi que dans l'églife; il y doit empêcher les immodefties, particuliérement durant les offices, & quand le Saint Sacrement eft expofé: il doit auffi prier les meres de fe retirer, lorfque leurs enfans font du bruit dans l'églife; il doit donner ordre qu'on n'y fouffre point de chiens, ni même des mendians.

XVII. Il doit recevoir avec beaucoup d'honnêteté les prêtres qui veulent célébrer; mais il ne reçoit aucun inconnu, ou paffant, fans voir fes lettres, & la permiffion de célébrer dans le diocèfe; en un mot, il obfervera à leur égard ce qui eft ordonné par Mgr l'Evêque.

XVIII. Après que les meffes font dites, il nettoie les nappes des autels, les couvre de leurs tapis, & met deffous la carte des fecretes, & les autres. Il ôte les ordures qui pourroient être fur les gradins, ou aux environs de l'autel, & fait rapporter à la facristie les burettes avec le plat;il ferme avec beaucoup de foin le tabernacle, le baluftrę du fanctuaire & des chapelles, les armoires où font les ornemens, le linge, l'argenterie, &c. Enfin, il ferme les portes de l'églife aux heures marquées, après avoir fait une vifite exacte.

XIX Il faut enfermer en quelqu'endroit commode, les chofes qui ne doivent pas demeurer à l'églife, la repréfentation des Morts, le chandelier triangulaire, les pupitres portatifs, & autres chofes femblables. Le facriftain fait balayer l'églife & la facristie, au moins une fois la semaine, par exemple, le famedi foir. En même tems il ôte, ou fait ôter, avec un balai de plumes, la pouffiere & les araignées qui pourroient être autour du tabernacle, des images, & des tableaux; deux fois par an au moins, il fait nettoyer l'églife, depuis le haut, jufqu'en bas il en ouvre quelque fois les fenêtres, & celles de la facriftie.

Dans les grandes églifes, il eft néceffaire que la facriftie foit balayée tous les jours.

XX. Il aura un mémoire exact de tout ce dont il eft chargé; il vifitera fouvent les

meubles les plus précieux; il avertira les perfonnes qui font chargées de l'adminif tration de la fabrique, lorfqu'il y aura ou des chofes qui manquent, ou d'autres dont on ne peut fe fervir avec décence; il donnera de tems en tems de l'air aux armoires & aux tiroirs, & même il exposera à l'air, dans les tems fereins, les ornemens qui ne fervent que rarement.

XXI. Le facriftain doit être fort exact à faire fonner les offices aux heures prefcrites, & l'Angelus trois fois le jour, le matin, à midi, & le foir.

XXII. Quand le facriftain n'eft pas dans les ordres facrés, il doit fe fervir de gants pour toucher les vafes & les linges facrés, à moins qu'il n'ait de Mgr l'Evêque, la permiffion de les toucher fans cette précaution.

XXIII. Il trouvera ci-après, & dans la fixieme partie, tout ce qu'il doit préparer aux fêtes folemnelles, & aux autres jours.

ARTICLE II.

Ce que le Sacriftain doit faire pour l'ornement de l'Eglife & de l'Autel.

1. Lheure

E facriftain doit orner de bonne heure l'églife & l'autel, & préparer tout ce qui eft néceffaire pour les divins offices, ayant égard au tems, au lieu & aux

perfonnes; c'est-à-dire, à la folemnité du jour & de l'office, à la dignité de l'églife & du clergé, & à la qualité des perfonnes qui officient, ou qui affiftent à l'office, comme l'explique le cérémonial des Evêques, liv. 1. chap. 12.

II. Il a foin de changer les ornemens des autels, felon que le jour & l'office le demandent; lorfque l'office commence par les premieres vêpres, il doit changer les ornemens avant les vêpres; mais quand on fait feulement mémoire de la fête dont on fait l'office le lendemain, il ne change les paremens qu'avant matines. Il eft à propos que les paremens foient attachés fur des chaffis de bois, afin d'être étendus plus proprement: il prend garde de ne jamais mettre les pieds fur la pierre facrée; s'il eft obligé de monter fur l'autel, il doit être fans fouliers. Il aura toujours fon furplis pour orner les autels.

III. Après avoir ôté les paremens & les nappes, s'il eft néceffaire, le facriftain nettoie le deffus de l'autel, avant d'en mettre d'autres; il étend fur l'autel trois nappes benites, qui doivent ête de lin ou de chanvre; les deux de deffous peuvent être plus courtes que celle de deffus, qui doit pendre des deux côtés jufqu'à terre, & qu'il faut atta cher pardevant au parement de l'autel. Celleci doit être fouvent changée; mais quant aux deux autres, il fuffit de les changer trois

ou