oculaire qui a 2 pouces de foyer; pofe fur ce tuyau, &. eft foutenu par un autre tuyau de 3 pouces 9 lignes de longueur. Le fecond oculaire, qui a le même foyer, porte fur ce second tuyau, & est aussi soutenu par un autre tuyau de même longueur, fur lequel eft placé le troifiéme oculaire, qui a un foyer femblable, & qui eft arrêté par une virole. Au foyer précisément du premier oculaire qui eft après la pièce d'ébene, on place un diaphragme auquel on donne le plus d'ouverture que la lunette peut fouffrir; l'on pourroit encore placer un dia-. phragme entre le fecond & le troifiéme oculaire, pour éviter tous les rayons qui pourroient troubler les images des objets.

Comme on a un peu de peine à retirer les verres lorf que l'on veut les effuyer pour en ôter la pouffiere, voici une autre difpofition qui fera plus commode. On fait faire trois petites boëtes, dans chacune desquelles on met un oculaire qui eft retenu par une virole qui fe monte à vis. On cole à chaque bout d'un tuyau une de ces boëtes, de maniere que les deux verres foient prefque à 4 pouces de distance l'un de l'autre. On place ce tuyau dans le tuyau le plus menu au bout qui entre dans les autres: on cole l'autre boëte qui porte le troifiéme verre fur un bout de tuyau d'un pouce & demi de longueur, & à l'autre bout on y cole un cercle d'ébene qui doit avoir un enfoncement pour placer l'œil, & une ouverture de 2 ou trois lignes. Cette piéce fe met à l'autre bout du tuyau dans lequel on a déja mis les deux autres verres, & on la place de maniere qu'il y ait près de deux pouces de diftance entre les deux verres; enfin l'on met un diaphragme précisément dans le foyer du premier verre oculaire.

Ordinairement on met le verre objectif à l'entrée du tuyau, cependant il feroit plus avantageux qu'il fût un

pouce ou deux plus avant, & qu'à l'entrée du tuyau il y eât un diaphragme de la même ouverture que celui qui eft fous le verre.

Un verre objectif avec trois oculaires ne fouffre pas une fi grande ouverture que lorsqu'il n'a qu'un oculaire, ni des oculaires qui forcent autant. Voici les proportions que l'on a trouvées les plus avantageufes : lorfque les objectifs font d'une grande perfection, ils peuvent même fouffrir des oculaires d'un plus court foyer, & un peu plus d'ouverture.

Table pour les foyers des oculaires,

les foyers les

ouvertures des objectifs des Lunettes à 4 verres convexes.

ARTICLE TROISIE' ME.

Des Lunettes compofées de deux verres convexes.

Lorfque les Lunettes font longues, comme elles ne fervent ordinairement que pour le ciel, on n'y met qu'un oculaire. Voici les proportions des oculaires & des ou

fouffrent les objectifs de différentes lon

vertures que

gueurs.

Table pour les foyers des oculaires, & les foyers les ouvertures des objectifs des Lunettes à deux verres convexes.

Quand les Lunettes n'ont qu'un verre oculaire, l'ou verture est semblable au foyer de l'oculaire, c'est-à-dire, que l'ouverture a le même nombre de lignes ou de pouces que le foyer de l'oculaire, comme il est aifé de le voir

dans la table. Il ne faut cependant pas s'imaginer qu'il faille fuivre ces proportions à la rigueur ; car il faut avoir égard à la bonté des verres ; plus l'objectif sera parfait, & plus grande fera l'ouverture qu'il fouffrira, au contraire s'il n'eft pas excellent, fon ouverture fera plus petite, & fon oculaire plus foible, c'eft-à-dire, d'un plus long foyer.

Lorfque l'on obferve des Planettes fort brillantes, comme Jupiter, Mars & Venus, il faut mettre fur l'objectif un diaphragme d'une très-petite ouverture, afin de les voir bien terminés. Souvent à une Lunette où on met ordinairement une ouverture de 2 pouces, on sera obligé d'y mettre un diaphragme de 8 à 10 lignes. Mercure demande auffi une petite ouverture; à l'égard de Saturne, il faut beaucoup plus d'ouverture, fa lumiere étant foible à caufe de fon grand éloignement; la Lune demande le plus d'ouverture qu'il eft possible; le Soleil au contraire demande une ouverture très-petite, & outre cela un verre coloré ou bien un verre enfumé entre l'œil & l'oculaire. Pour découvrir plus facilement les Satellites de Saturne ou de Jupiter, ou bien pour découvrir un grand nombre d'étoiles fixes, dans des endroits du ciel où on en voit très-peu avec les yeux, il faut donner une grande ouverture. Je ne parlerai point ici des obfervations que l'on fait avec les Lunettes : leur ufage eft le même que celui des Télefcopes: ce que j'en ai dit fuffira.

Les ouvertures des objectifs & les foyers des oculaires que je viens de donner dans la table précédente font fondés fur ce principe; une Lunette ayant un objectif & un oculaire d'un certain foyer déterminé & faifant un bon effet, une Lunette qui a un objectif d'un plus grand foyer doit avoir un oculaire qui foit à l'autre en raifon fous

doublée

doublée de la longueur de leurs foyers; past-à-dire, le foyer de l'oculaire de l'une doit être au foyer de l'oculaire de l'autre, comme la racine quarrée de la longueur de l'objectif de l'une, eft la racine quarrée de la longueur de l'objectif de l'autre, & les ouvertures doivent être femblables aux foyers des oculaires. Par éxemple, par expérience on a reconnu qu'un oculaire de 2 pouces faic bien avec un objectif de 16 pieds, ayant une ouverture de 2 pouces, & l'on veut fçavoir quel foyer doit avoir l'oculaire pour un objectif de 36 pieds, & quelle doit être F'ouverture qui y convient, il faut prendre la racine quarrée de 16 pieds, qui eft 4,& la racine quarrée de 36, qui eft 6, & faire une regle de proportion, en difant 4 font à 2 comme 6 fent au nombre que l'on cherche, multipliant 6 par 2, on a pour produit 12, & le divisant par 4, on a pour le nombre de pouces que doit avoir le foyer de l'oculaire, & en même tems l'ouverture, puifqu'elle doit être femblable.

3

est

Si l'on veut fçavoir combien de fois une Lunette grof fit ou rapproche les objets, il n'y a qu'à regarder d'un œil dans la Lunette en vifant fur quelque toit un peu éloigné, mais dont on ait auparavant compté le nombre de tuiles qu'il y a depuis un endroit remarquable jufqu'à un autre endroit auffi remarquable', on éxaminera d'un œil combien on verra de tuiles dans le champ de la Lunette, & ayant l'autre ceil ouvert, on remarquera combien de tuiles paroîtront couvertes par les tuiles que l'on verra dans la Lunette: fi l'on voit deux tuiles dans la Lunette, & que ces deux tuiles pa roiffent en couvrir 80 de celles que l'on voit avec Fautre œil, divifant 80 par 2, on aura 40, pour le nombre de fois que la Lunette groffira, ou rapprochera les objets.

Q