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Voici enco une autre maniere qui dépend du calcul, fi l'on divife la longueur du foyer de l'objectif par le foyer de l'oculaire, le nombre de fois que l'un fe trouvera contenu dans l'autre, fera le nombre de fois que la Lunette rapprochera.

Lorsque les Lunettes font d'une grande longueur, on pourra faire faire les tuyaux en fer-blanc ; & lorfque l'on ne veut point les tranfporter, on pourra faire le tuyau d'une feule pièce, qui aura 4 ou 5 pouces moins de lon gueur que le foyer de l'objectif, on fera entrer dans ce tuyau un autre tuyau d'un pied ou deux de longueur, qui portera l'oculaire, afin de pouvoir mettre les deux verres à la diftance qui conviendra pour trouver le point de vûe. On peut fe fervir aisément d'un tuyau de 16 pieds de longueur, fans qu'il foit fujet à plier : pour noircir le dedans, on trempera une groffe éponge dans de l'huile de noix, on l'attachera à une corde dont on fera passer l'autre bout à travers le tuyau, & on tirera deux ou trois fois l'éponge d'un bout à l'autre. Lorsque le tuyau paroîtra huilé par tout également, on le dreffera fur un bout à plomb, & l'on y jettera au dedans du noir de fumée, que l'on achete chez les Epiciers Droguistes. Ce noir s'attache fur l'huile, & fait un noir mat.

S'il y avoit des diaphragmes à différentes distances, ce qui eft très-avantageux, il faudroit noircir les morceaux de tuyau féparément avant que de les fouder enfemble.

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Lorfque les Lunettes font de 25 ou 30 pieds pourra faire les tuyaux de plufieurs piéces qui s'emboites ront les unes dans les autres, & qu'on pofera fur une piéce de bois creusée & de la même longueur. Pour fe fervir fa cilement de ces Lunettes, on éleve une grande piéce de bois dont on enfonce un bout en terre. Au haut de cette

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piéce on met une poulie, fur laquelle paffe une groffe corde, dont un bout eft attaché au milieu de la piéce de bois qui porte la Lunette; & l'autre bout foutient un poids un peu moins pefant que la Lunette & la piéce de bois qui la porte au moyen de ce contrepoids on éleve ou on abaiffe la Lunette à la hauteur que l'on fouhaite, avec une grande facilité.

Voici un fupport que l'on peut tranfporter d'une place à une autre pour des Lunettes de 12 à 15 pieds. On prend un morceau de planche de chêne de figure triangulaire, dont chaque côté doit avoir 6 à 7 pouces on en prend un second de même figure, mais de 12 à 15 pouces de chaque côté. A chaque angle on perce un gros trou, & un autre au milieu. Ces deux piéces de bois fervent à alfembler trois grandes perches qui s'écartent par le bas fuffifamment pour donner de la ftabilité au pied qu'elles compofent; une autre perche paffe à travers les trous du milieu des deux planches. Comme cette perche a plufieurs trous, on l'éleve ou on l'abaiffe par le moyen d'une cheville que l'on change de trou. Au bout fupérieur eft un genouil qui porte une pièce de bois creufée fur laquelle on pofe la Lunette, que l'on dirige für tel objet que l'on fouhaite, fans qu'elle foit fujette à aucune variation.

Nous avons vu en quoi confifte l'art de faire des Lunettes, foit le travail des verres, pour foit pour la conftruction des tuyaux. Paffons à la compofition des Microscopes.

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CHAPITRE XV.

Conftruction des Microfcopes.

Es Lunettes nous font voir les objets éloignés, comme s'ils étoient fous nos yeux, les Microscopes nous font diftinguer des objets qui, quoique fous nos yeux, y échappent par leur petiteffe extrême, en anıplifiant leur grandeur d'une maniere furprenante. Il y en a de fimples qui n'ont qu'une feule lentille, & de compofés qui ont deux ou trois verres. Je donnerai dans ce chapitre les proportions que l'expérience a montré être les meilleures.

ARTICLE

PREMIER.

Microfcope d'une feule lentille.

L'on peut faire un Microscope très-fimple avec une feule lentille d'un quart de ligne ou d'une demi-ligne de foyer. On prend deux petits tuyaux chacun d'un pouce de longueur, qui entrent l'un dans l'autre. L'un de ces tuyaux eft fermé par un bout, où font placées deux plaques de plomb très-minces percées par une épingle, & qui contiennent la petite lentille; l'autre tuyau porte une glace par le bout qui eft le plus près de la lentille. C'eft fur cette glace que l'on met une goute de liqueur qu'on veut éxaminer, en l'approchant de la lentille jufqu'à ce que l'on voie distinctement les infectes qui y nâgent. Il faut préfenter à la lumiere le bout qui eft ouvert : fi l'on y mettoit une lentille d'un pouce & un quart de foyer, elle raffembleroit une grande quantité de rayons de lumiere fur la goute de liqueur.

La piéce qui porte les deux plaques de plomb doit fe

démonter de deffus le tuyau, afin de pouvoir approcher de la lentille les petits objets transparens que l'on veut confidérer, en les mettant au bout d'une petite pince qui doit tenir à la monture de la lentille.

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Microscope compofé de deux verres.

Ce Microscope eft moins fimple que le premier, mais cependant il est très-aifé à construire. On prend un tuyau de 4 pouces de longueur, qui entre dans un autre de s pouces. A l'extrémité fupérieure du premier tuyau on attache un cercle d'ébene, au fond duquel eft une portée où on pofe un verre oculaire d'un pouce & demi de foyer, & de 16 lignes de diamètre, ouvert d'un pouce; ce verre est arrêté par une pièce d'ébene, qui se monte à vis par-deffus, laquelle eft creufée par dedans en entonnoir, & eft ouverte par dehors de 3 lignes feulement. Au foyer de ce verre,on met un diaphragme dont on proportionne l'ouverture. Ce tuyau entre dans l'autre tuyau long de 5 pouces, au bout duquel eft attachée une piéce d'ébene faite en cul de lampe, qui contient une petite lentille de 3 lignes, ou d'un foyer plus long, fi l'on juge à propos.

Ce Microscope a cela de particulier, que fans changer de lentille, on peut le faire groffir plus ou moins, fuivant l'éloignement que l'on donne aux deux verres,

ARTICLE TROISIEME.

Microscope compofé de trois verres.

Le corps de ce Microfcope eft compofé de deux tuyaux qui entrent l'un dans l'autre. Le tuyau le plus menu eft long de 5 pouces & demi: à l'extrémité inférieure eft un cercle d'ébene, fur lequel fe monté à vis une virole qui retient un verre de 3 pouces un quart de

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foyer, de 20 lignes de diamètre & de 15 lignes d'ou verture: à l'extrémité fupérieure de ce même tuyau eft un autre cercle qui porte un verre d'un pouce & demi de foyer, de 14 lignes de diamètre & de rolignes d'ouverture: il eft retenu par une pièce d'ébene qui fe monte à vis par-deffus, de ro lignes de hauteur, creusée du côté du verre en forme d'entonnoir, & dont l'ouverture extérieure n'est que de trois lignes. Cette piéce par dehors a environ 15 lignes de diamétre, & eft creusée de maniere que l'œil puiffe y être placé à l'abri de la lumiere extérieure.

Au foyer du verre oculaire on place un diaphragme de 6 lignes d'ouverture, & depuis un verre jusqu'à l'autre verre on met 4 pouces & demi de distance; on ferme l'ouverture où on place l'œil, avec un petit couvercle pour empêcher la pouffiere de tomber fur le verre.

Ce tuyau entre dans un autre tuyau de 7 pouces de longueur, qui fe termine en bas en cul de lampe, & dont l'extrémité eft un peu creusée; on y met une petite lentille de 3 lignes de foyer, que l'on couvre d'une feuille de plomb de même grandeur, percée dans le milieu avec une groffe éguille. On monte à vis par-deffus une petite calote pour retenir le verre, laquelle doit avoir dans le milieu une ouverture d'environ une ligne de diamétre; la diftance de la lentille au verre du milieu eft changeante, ordinairement elle eft de quatre pouces & demi.

Il eft bon d'avoir des lentilles de différens foyers, comme de 3, 4, 5, 8 lignes, fuivant que l'on veut que l'objet foit groffi, ou que l'on en puifle découvrir une partie plus ou moins grande; car moins il groffit & plus on découvre d'efpace d'un même objet.

Ce Microscope eft foutenu par une tige de cuivre qui paffe à travers deux anneaux auffi de cuivre attachés au

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