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la repofer quelques momens pour que les parties les plus groffieres fe précipitent, verfez doucement le quart de cette eau dans un autre vaiffeau femblable; remettez de l'eau, remuez-la de même, laiffez-la reposer, verfez-en encore une partie, continuez plufieurs fois, mais ceffez lorfque l'eau n'eft plus fi trouble, la poudre commençant manquer; ce qui fe trouvera au fond de ce premier vaisseau sera un émeril très-inégal, qui ne sera propre qu'à ébaucher vos ouvrages.

à

Remuez l'eau qui fera dans le fecond vaiffeau, laissezla repofer quelques momens, verfez - en un quart dans un troifiéme vaiffeau, remettez un peu d'eau, remuez-la encore, laiffez-la repofer, verfez-la de même & continuez plufieurs fois, tant que l'eau paroîtra trouble, ce qui reftera au fond du vaiffeau fera un émeril de la premiere forte d'un grain égal. Vous laifferez repofer cette eau, jufqu'à ce qu'elle s'éclairciffe, vous la verferez en inclinant le vaiffeau, & ferez fécher l'émeril que vous y trouverez, & dont vous ferez de petites maffes.

Remuez l'eau qui fera dans le troisiéme vaisseau, & après l'avoir laiffé repofer quelques momens, versez-la dans un quatrième, remettez de nouvelle eau, remuez-la, laiffez-la repofer quelques inftans, verfez-la encore dans le quatriéme vaiffeau, ce qui reftera dans le troifiéme fera un émeril de la feconde forte beaucoup plus fin que le précédent; lorsque l'eau fera éclaircie, vous la verferez, & ferez fécher l'émeril qui fera au fond, dont vous ferez encore de petites maffes.

Le quatriéme vaiffeau contiendra un émeril plus fin, dont vous laifferez éclaircir l'eau, que vous verferez; vous ferez fécher la poudre qui fera au fond, & vous en formerez auffi de petites maffes, & vous aurez trois différentes sortes d'émeril de différentes finesses, qui

serviront au travail des miroirs, comme je vais l'enseigner. C'est ainfi que l'on prépare l'émeril dans les Manufactures des glaces.

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Donner aux Miroirs une figure fphérique.

Si la compofition de la matiere des miroirs eft effentielle, la figure qu'ils doivent avoir & la vivacité du poli l'eft encore davantage; ainfi l'on ne peut prendre trop de précaution pour leur donner une figure parfaitement fphérique en les travaillant, & pour la leur conferver en les poliffant; car comme le poli use beaucoup, un miroir peut perdre toute fa perfection pendant qu'on croit l'achever.

Prenez la forme de cuivre de 4 pouces, attachez-la avec du mastic sur un morceau de bois rond de 2 pouces de hauteur & de 3 pouces de diamètre, qui tienne fur une planche de 10 à 12 pouces, un peu lourde, afin que la forme foit ftable. Travaillez d'abord votre miroir avec du gros émeril, fans mollette, le conduifant feulement avec la main, car les mollettes font préjudiciables à la perfeЄtion des miroirs, elles font caufe que les bords fe travaillent plus que le milieu, & dégénerent par conféquent de la figure fphériques. Conduisez donc votre miroir fimplement avec la main (comme nous l'avons déja enseigné en parlant du travail des formes) en décrivant des cercles de maniere que le centre du miroir paffe par le centre de la forme & revienne vers le bord de la même forme, en forte que le miroir n'excede la forme que d'environ un tiers de pouce; & qu'en avançant infenfiblement vous faffiez le tour de la forme que vous aurez foin de tourner, auffi-bien que le miroir que vous tenez à la main, afin

que la forme & le miroir se travaillent également & régulierement par-tout. Continuez avec ce même émeril, jufqu'à ce que le miroir ait pris une figure réguliere. Cependant s'il ne reftoit plus que quelques petits trous, qui étant un peu profonds auroient de la peine à s'effacer fans ufer un peu trop le miroir, il vaudroit mieux les laiffer que d'aller plus loin; car fçachez que cette matiere n'eft bonne que dans fa fuperficie, qui eft peut-être de l'épaiffeur d'un fou marqué, dès que l'on paffe plus loin on découvre de petits trous d'abord imperceptibles aux yeux, qui augmentent en groffeur à melure que l'on creufe davantage, & qui empêcheroient votre miroir de prendre un beau poli.

L'obfervation que que je fais eft de la derniere conféquence, ce n'a été qu'après bien du travail & de la dépense qu'on a reconnu que la bonté de cette matiere ne confifte que dans une fuperficie très-mince, & que plus on avance en dedans, plus elle devient défectueufe; en vain on chercha par une infinité d'expériences ce qui ne se pouvoit trouver qu'en ménageant la fuperficie, dont on ne connoiffoit point d'abord le mérite, & qu'on ufoit trop avant pour ôter les inégalités qui provenoient de la fonte.

Ces pores qui inondent le dedans de cette matiere, viennent de fa grande rarefaction étant en fonte; car lorfqu'on la coule dans le moule, c'eft la furface du miroir qui fe durcit la premiere. Tant que le dedans du miroir & le dedans du jet font liquides, la matiere s'entaffe; mais comme le jet eft plutôt dur que le dedans du miroir, & que le dehors du miroir eft ce qui fe durcit d'abord, à mesure que la matiere du dedans du miroir fe refroidit, elle fe ferre & eft obligée de laiffer de petits vuides, que l'on trouvera plus grands à propor

tion que l'on approchera du milieu.

Lorfque le miroir après avoir pris la figure de la forme commencera à s'adoucir suffisamment avec le gros émeril, vous le laverez auffi bien que la forme, & prenant un morceau d'émeril de la premiere forte, après l'avoir un peu mouillé par un côté feulement, vous en froterez votre forme légerement (car il faut très-peu d'émeril à chaque fois) vous continuerez à travailler jusqu'à ce que l'émeril foit ufé, alors vous effuierez votre forme & votre miroir, & en remettrez une feconde & une troifiéme fois, employant environ une demie - heure à ce travail.

Vous prendrez enfuite de l'émeril de la feconde forte, après avoir lavé le miroir & la forme ; vous en remettrez une feconde fois, & vous continuerez à adoucir votre miroir environ une demie-heure.

Enfin vous prendrez de l'émerif de la troifiéme forte, fur lequel vous pafferez un verre qui aura la figure do votre forme, & que vous réferverez pour cet usage, afin qu'il n'y ait point de grain capable de rayer. Lorsque votre émeril fera bien doux, vous travaillerez votre miroir, jettant une goute d'eau dès qu'il paroîtra commencer à fécher; vous remettrez de cet émeril une feconde fois, & après l'avoir bien ufé avec votre verre, vous achevrez d'adoucir votre miroir, en tenant toujours votre émeril humide, de peur qu'il ne le rayât s'il étoit un peu fec.

A chaque fois que l'on prend du troifiéme émeril, il faut avoir l'attention de laver la forme & le miroir; & à la derniere fois que l'on prend de l'émeril, quand on a un peu travaillé & qu'il paroît adouci, il eft à propos d'ôter avec le doigt l'émeril qui eft vers le bord de la forme, de peur qu'il ne s'y trouve quelque grain ca

pable de rayer, & de laver encore une fois le miroir, fur-tout l'ouverture du milieu, enfuite on le remet précifément fur le même endroit où il étoit, & on continue à l'adoucir pendant un bon quart-d'heure, en jettant quelques goutes d'eau de tems en tems, & il fera en état d'être poli.

ARTICLE QUATRIE ME.

Préparer la Potée-d'étain pour polir.

On appelle Potée-d'étain, l'étain calciné au feu & réduit en une poudre impalpable; on en trouve de toute faite chez les Potiers d'étain. Si cependant vous la voulez faire vous-même, voici la maniere d'opérer.

Prenez une livre du meilleur étain d'Angleterre, mettez-le dans un creufet que vous fermerez avec un couvercle de la même terre, & que vous lutterez tout autour avec de la terre glaize, dans laquelle vous répandrez de la bourre, & que vous paitrirez: laiffez fécher votre creuset à l'air, lorsqu'il fera lutté: enfuite mettezle dans le fourneau d'un Potier de terre avec les autres ouvrages de poterie, l'y laiffant jufqu'à ce que tous les vaiffeaux foient cuits. Lorfque le fourneau fera refroidi, retirez le creufet, ouvrez-le, & vous trouverez votre étain calciné.

Après cela, mettez votre potée en poudre dans un vaiffeau plein d'eau, remuez-la, laissez-la repofer quelques momens, afin que les parties groffieres se précipitent au fond par leur propre poids, verfez le tiers ou la moitié de cette eau dans un autre vaiffeau, remettez encore de l'eau, remuez - la, laiffez-la repofer quelques momens, verfez-la encore de la même maniere, continuez tant que l'eau paroîtra chargée de matiere, ce qui reftera dans ce premier vaiffeau fera une potée-d'étain

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