notre refpectable écrivain, M. Hubner, est Danois.

» La nature même de l'Homme a

&

donc été, pour ainfi dire, le premier » docteur du Droit naturel. Le germe » ou les principes de cette fcience, » l'humanité font de même date..... » Il n'en eft pas moins conftant que ces mêmes principes, ont été plus ou » moins bien développés, expliqués &

"

"

دو

arrangés, chez les différens Peuples » & dans des tems différens, fuivant » que ces Peuples ont fleuri dans des » fiécles plus ou moins éclairés, ou ce qui revient en quelque façon au mê›› me fuivant qu'ils fe font plus ou

دو

» moins appliqués à cultiver leur ef

รว

prit». C'est ainsi qu'ont varié les progrès des Loix naturelles.

Il eft d'autant plus intéreffant de connoître ces progrès, qu'ils ont une influence néceffaire fur les Loix Pofitives, » Toutes ces Loix, quelque différentes

رو

رو

"

qu'elles foient entr'elles, devroient » fe reffembler en ce qu'elles ne font qu'une explication ou extenfion du Droit naturel qu'elles ne devroient donc jamais rien contenir qui foit » contraire à ces Loix primitives fur lefquelles la puiffance légiflative » même de leurs Auteurs eft fondée ». C'eft d'après ces faintes maximes, que M. Hubner entreprend de fuivre l'Histoire du Droit naturel, qu'il partage en deux grandes époques, l'Histoire ancienne, qui remplit le premier volume, & l'Hiftoire moderne, qui forme le fecond.

HISTOIRE ANCIENNE DU DROIT

NATUREL.

L'Auteur a divifé cette premiere partie en différens Peuples. Les Orientaux & les Chinois, font les premiers; les Grecs, les feconds; les Romains, les troifiemes; enfin, les Peuples que ces

deux derniers appelloient barbares font les quatriemes.

Notoriétés des Loix naturelles chez les Orientaux.

M. Hubner, après avoir parlé très fuccintement de la notoriété des Loix naturelles parmi les hommes avant le déluge, fe contente auffi de quelques mots généraux fur la Philofophie morale & politique des anciens Perfes & des Egyptiens; fur la doctrine d'Hermès & de Zoroastre. Il nous fera permis de réclamer contre fon filence. Nous croyons qu'on peut recueillir des anciens Auteurs, & même des compilations modernes qu'il l'indique, beaucoup de traits fort intéreffants fur les connoiffances & les Loix de ces deux Peuples.

Nous invitons ceux de nos Lecteurs qui auroient affez d'érudition & de loifir, à procurer aux Amateurs des antiquités philofophiques un fupplément à

ce Chapitre, qui pourroit trouver place dans les notes de la nouvelle édition. Les anciens exemples font excellents pour confirmer la doctrine.

Notoriétés des Loix naturelles chez les Chinois.

Si c'eût été pour arriver plutôt à l'Analyse de la Philofophie Chinoife, que l'Hiftorien des Loix naturelles eut paffé rapidement für celles des Egyptiens & des Perfes, il faudroit excufer en lui un enthousiasme commun à tous les Philofophes, qui reconnoiffent le bonheur de l'humanité pour l'unique but de toutes les Loix naturelles & fociales.

دو

» Le Peuple ingénieux, paifible, industrieux dont la Chine regorge, reconnoît, dit-il, & a de tout tems re» connu les principes du Droit naturel, » Il en fait même, comme de raison, le

fonds de toute fa morale... Confucius, »ce Prince Philofophe, qui a éclairé

fa Patrie en inftruisant le plus ancien

Peuple de la terre, ne feroit jamais » parvenu à établir une morale auffi >> belle & auffi excellente que la fienne, » s'il n'avoit pas reconnu & refpecté les devoirs que la raison nous impose

Il ne faut pas prendre à la lettre le terme établir; l'Auteur même apprend à fes Lecteurs, que les principes de la morale, (il devoit ajouter, & de la politique) de Confucius ont été connus dans la Chine long-tems avant ce Philofophe, & enfeignés par les grands Légiflateurs Yao & Xun. Il auroit pu remarquer que ce dernier étoit mort plufieurs années avant la naiffance d'Abraham, & que fes Loix excellentes s'exécutent encore aujourd'hui très religieufement à la Chine.

Nous dirons encore avec franchise, que ce Chapitre eft d'une maigreur & d'une féchereffe qui ne répond pas au fujet : fix grands Chapitres de 273 pag.