sipe les malentendus et les fait oublier, et même la vérité historique. Ce ne sera pas trop pour atténuer ces impressions pénibles des notes apaisées que nous trouvons dans les dernières pièces dont nous avons à rendre compte. La première, intitulée: Casamicciola, ramène cependant nos souvenirs vers le retentissant désastre dont cette île charmante, chantée par les poètes et immortalisée par Lamartine, a été le récent théâtre. Mais elle le fait avec un art plus discret. Naples, Casamicciola, Procida, noms sonores, pays fortunés! Lorsqu'on rêve le bonheur, n'est-ce pas dans ces contrées idéales, où la nature inépuisable semble perpétuer le printemps, qu'on le place et qu'on voudrait l'éterniser? Mais là encore le volcan mugit, des gouffres s'entr'ouvrent sous nos pas, et nos rêves sont à jamais engloutis! Le charme du prélude de cette pièce ne nous a point échappé. Nous signalons aussi la puissance imitative du dénouement soudain qui arrête la voix du poète. Mais l'épisode qui motive l'œuvre est moins bien réussi. C'était cependant la partie personnelle, ce par quoi elle devait vivre, et ce qui devait faire passer de nos mains dans celles de M. Naple, qui en est l'auteur, la fleur que cette composition semblait mériter à son début. La seconde pièce et celle-ci est la dernière — s'inspirait du beau tableau que M. de Neuville exposait naguère au palais des Champs-Élysées et avait pour titre la Dernière cartouche. Au rebours des illustrateurs modernes qui complètent le livre par l'image, l'auteur de cette composition a retourné le procédé, et a tenté de drama tiser le tableau par la poésic. Le peintre a choisi son heure, résumé et immobilisé dans une scène précise le point culminant de l'action. Plus libre dans son essor, le poète donne la parole à ses personnages et nous communique par degrés des émotions successives. Lequel des deux procédés est le plus difficile: est-ce de peindre? est-ce d'écrire ? C'est ce que nous ne rechercherons pas ici. Nous dirons seulement que, dans la pièce anonyme dont nous avons tenu à enrichir notre Recueil, si trop souvent des redondances empruntées au mélodrame en ont exagéré l'expression et altéré le goût, le poète a su cependant mettre en relief les passions les plus hautes, l'amour du drapeau poussé jusqu'au sacrifice; et qu'il a donné la paraphrase patriotique d'une toile justement célèbre, nommée elle aussi la Dernière Cartouche. Tel est, Messieurs, le bilan littéraire de notre Académie cette année. Ce n'est pas sans peine et sans déficit que nous sommes parvenus à l'établir. C'est en vain que nous poursuivrions plus avant cette recherche obstinée au chef-d'œuvre que nous avions rêvé. La recherche a été vaine. Nous aussi, nous avons brûlé notre dernière cartouche, et le chefd'œuvre n'a point paru! Il s'est évanoui comme Eurydice aux regards d'Orphée, et, comme Orphée, votre secrétaire descendu dans les enfers du concours n'en a saisi que l'ombre et l'apparence! Je me trompe, Messieurs il en a ramené Henri de Bornier, qui vous en a montré la réalité. Quel contraste! Henri de Bornier, qui fait si bien parler les morts, et tant de malheureux vivants qui, dans ce concours, n'ont su ni parler ni se taire! Le Prisonnier sur parole, Poème qui a obtenu un souci; par M. Amédée BÉESAU, avocat à Paris...... Pierre-Claude, histoire normande, Poème qui a obtenu un œillet; par M. Paul HAREL, à Echauffour (Orne). La Fonderie, Poème qui a concouru pour le prix; par Thabor, Poème présenté au concours; par M. Elie ...... ... 61 67 71 75 83 90 93 95 99 Casamicciola, Pièce qui a concouru pour le prix; par 106 Spes ultima, Pièce présentée au concours; par M. Jac ques FROISSART, de Paris... 109 Envolés, Pièce présentée au concours; par M. A. de COPPET, de Paris.... 117 A une Rose, Pièce présentée au concours; par M. Jacques FROISSART, de Paris. 120 SECONDE PARTIE Discours, Rapports et Travaux des Mainteneurs et Maîtres. Vers adressés à M. Gustave Nadaud, par M. le comte l'un des quarante Mainteneurs.. 129 193 neur..... Réponse au remerciement, par M. DUBÉDAT, modéra 214 teur. |