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femme, qui accorde fa perfonne & fa propriété par amour. Le Sumatranois au contraire, quand il fixe fon choix, & paye tout ce qui eft de droit pour obtenir la femme qu'il defire, peut naturellement penfer que l'obligation eft du côté de celle-ci. Mais ils ne font point cependant fans galanterie. Ils ont une efpèce de politeffe & de refpect envers les femmes, qui leur donnent à cet égard une fupériorité fur plufieurs des Nations policées de l'antiquité. Les occafions que les jeunes gens ont de fe voir & de s'entretenir, font aux bimbangs, ou fêtes publiques, qui fe font au balli ou halle du village. Alors les garçons & les filles fe raffemblent, danfent & chantent enfemble. On peut penfer que les jeunes filles ne font pas longtemps fans trouver des amans. Lorfque ceux-ci ont fait leur choix, ils fe fervent ordinairement de quelque vieille femme, pour faire connoître leurs fentimens, & envoyer des préfens à leurs maitreffes. Les parens alors interviennent, & les préliminaires étant réglés, on donne un bimbang. Dans ces fêtes on tue une chèvre, un ou plufieurs bifons, felon le rang des

époux, pour régaler non-feulement les parens & les amis, mais tous les Habitans du Pays voisin qui veulent y venir. Plus le concours eft grand, plus c'eft honorable pour l'hôte, qui eft ordinairement le père de la fille; mais les différentes

Fêtes de mariage,

branches de la famille, & fouvent tous les Ha→

bitans du village, fourniffent leur contingent de riz.

Ordre ob- Les jeunes filles vont en corps au balli, &

fervá.

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fe placent à l'extrémité, où eft une pièce qui leur eft deftinée, laquelle eft divifée du refte par un rideau. Le plancher de cette extrémité du bâtiment, eft couvert de leurs plus belles nattes; les côtés & le plafond font ornés de pièces de perfes, de palampores & autres étoffes. Les filles ne se montrent jamais avant le dîné, la matinée & une partie de l'après-midi, qui précède un fecond, ou un troisième repas, étant destinées aux combats des coqs, & autres divertiffemens. particuliers aux hommes. Tandis que la jeuneffe eft ainfi occupée, les vieillards traitent d'affaires; relles, par exemple, que la réparation de quelque bâtiment public, ou des repréfailles à faire fur le bétail d'un Peuple voifin. Les bimbangs ne fe font fouvent qu'à l'occasion de quelque affaire, & comme ils donnent quelquefois, lieu à des défordres, les Européens exigent qu'ils ne foient point faits fans qu'ils en foient prévenus & qu'ils donnent leur approbation. Les Naturels. veulent-ils donner de l'autorité à leurs contrats ou autres actes, foit publics, foit privés, ils font toujours un bimbang. Les écritures, difentils, peuvent être altérées ou contrefaites, mais

la mémoire de ce qui eft agité & conclu en présence de mille témoins, doit demeurer facrée. Quelquefois ils font une entaille fur quelque pilier, en préfence des Chefs, pour défigner la con-clufion d'une affaire, ce qu'ils appellent tacoo

eayoo.

'Sur le foir viennent les amusemens plus gais, Amusement dont la danfe eft le principal. Ellé eft exécutée de la danie. par une feule perfonne, ou par deux femmes, ou deux hommes, ou un homme & une femme. Leurs attitudes & leurs mouvemens font ordi nairement lents, & beaucoup trop forcés pour être agréables; approchant fouvent du lafcif & fouvent du burlesque. C'eft, je crois, l'opinion générale que les Européens fe font formée de leurs danfes, mais elle peut être l'effet du préjugé. Une chofe dont je fuis affuré, c'eft que nos danfess ordinaires leurs paroiffent tout autant ria dicules, que , que les leurs nous le paroiffent à nous. Ils comparent les menuets aux combats de deux coqs, qui fe rapprochent & s'éloignent alternativement. Nos contre-danfes leur femblent trop violentes & trop confufes, fans graces ni agilité. Je fuis fûr que nos ballets leur plairoient. Dans leurs danfes, ils fe courbent en avant, & tiennent à la main un éventail, dont ils frappent vivement & en cadence fur leur coude. Ils ob fervent fort bien la mefure, & tous les danfeurs

Er du chant.

les

& danfeufes vont d'accord, quoique la figure & pas foient à volonté. Les femmes prennent avec leurs mains, & étendent derrière elles, le fulendang, qui eft ordinairement de foie, avee une bordure en or, & attaché à la ceinture, Ils ont une autre forte de danfe plus vive, qui eft plus du goût des fpectateurs Anglois.

La danse n'est pas le feul amusement dans ces occafions. Quelquefois ont voit fe lever une jeune fille, qui, la tête penchée fur fon bras, & s'appuyant contre un pilier, ou fur l'épaule de quelqu'une de fes compagnes, le dos tourné à l'affemblée, commence quelque chanfon tendre. Auffi-tôt un des jeunes garçons, boojongs, de la compagnie, dont les plus grandes prétentions à la galanterie & au bon ton, font fondées fur la perfection avec laquelle il s'acquitte de cet emploi, répond à la jeune fille. Le fujet de ces chanfons eft ordinairement l'amour, & comme elles font impromptu, elles ne laiffent pas que d'avoir un certain mérite dans la compofition, étant quelquefois très-bien tournées, délicates, & même fpirituelles. Il y a auffi parmi les hommes de ces caxactères enjoués, qui, par leurs bouffonneries, leurs geftes burlefques, leurs bons mots & leurs réparties, font rire aux éclats toute l'affemblée, pendant les divertiffemens nocturnes. Il e ft rare qu'on le fépare avant le jour, & fouvent ces fe

bimbangs durent plufieurs jours de fuite, jusqu'à ce que les provifions foient épuifées. Les garçons ne manquent pas de s'y trouver, afin de fe pourvoir de femmes, & les filles par conféquent fe parent avec le plus d'avantage Parure. poffible. Elles mettent leurs plus beaux habits de foie, dont l'étoffe eft tiffue de leurs propres mains, & tous les ornemens de filigrane qu'elles possèdent ; des anneaux d'argent aux bras & aux jambes, & des pendans d'oreilles d'une forme particulière. Leurs cheveux font ornés de diverfes fleurs, & parfumés d'huile de benjoin. Elles ai-. ment auffi la civette, mais les hommes en font un plus grand ufage. Pour rendre leur peau fine douce & unie, elles font ufage d'un cofmétique ière de le blanc, appelé poopoor; voici la manière de le préparer, préparer. Le principal ingrédient eft le plus beau riz, long-temps trempé dans l'eau, féché, réduit en poudre, & enfuite en pâte, par le moyen de l'eau. A cette maffe on ajoute du gimgembre, & la feuille d'une plante appelée deelum, qui, lui donne un parfum particulier, & qui a, felon eux, une vertu rafraîchiffante. On y ajoute auffi des fleurs de jagong, ou maïs, du cayoo chendano, ou bois de Sandal, & des femences d'une plante appelée capay antoo, (coton des fées), qui eft l'abel mofe, ou ketmie. Après

que toutes ces chofes font biens mêlées enfèmi

Cofméti que, & ina

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