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matrice n'eft

fée.

V I.

Ce qui arri- Le danger n'eft point, à beaucoup près, auffi ve lorfque la grand lorfque la chûte de matrice n'arrive pas point renver- dans le tems de l'accouchement, mais dans d'autres circonstances; qu'elle eft produite feulement par la foibleffe de fes ligamens & par celle du vagin; & que l'orifice interne qui paroît en dehors, marque qu'il n'y a point de renversement; figne qui fert à diftinguer cette espèce de chûte, non-feulement de celle qui eft accompagnée de renversement, mais encore des fungus ou excroiffances qui fe forment dans le vagin (voy. ci-deffus §. II.). Dans cette espèce, en effet, les parties ainfi relâchées risquent beaucoup moins de s'enflammer & de fe gangrener que dans l'autre cependant lorfqu'on néglige trop long-tems de la reduire, elle devient non-feulement très-incommode; mais elle caufe encore bien fouvent une difficulté d'uriner, de vives douleurs aux hanches, l'exulcération de la matrice, & quelquefois même l'inflammation & la gangrene, mais plus fouvent le skirre & le cancer. Dailleurs, plus on différe la reduction, plus elle devient difficile, parce que la matrice acquiert fouvent un très-grand volume, & qu'il est alors fort difficile de la faire rentrer & de la retenir dans fa fituation naturelle, fans le fecours de certains inftrumens particuliers (a); car on ne peut guère empêcher qu'elle ne retombe lorfque la femme marche, fait quelque mouvement un peu fort, touffe ou éternue, fi on n'a

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(a) Parmi beaucoup d'obfervations qui le démontrent, on peut voir celles de Ruysch & de Saviard, que j'ai citées ci-deffus.

la précaution de la contenir avec des compreffes & une bande, un lien, ou quelqu'autre moyen convenable. La reduction, au refte, n'eft d'aucun fecours fi la matrice eft déja gangrenée ou affectée de cancer, comme on peut s'en convaincre par l'observation IX. de Ruyfch; cet Auteur affure même qu'elle ne fert alors qu'à augmenter les douleurs & les autres accidens.

VII.

Si donc le cancer ou la gangrene n'ont point Curation. encore gagné la matrice, le Médecin doit fe propofer deux indications principales; la première confifte à reduire la matrice dans fa fituation naturelle, & l'autre à empêcher avec foin qu'elle ne retombe. Quant à la première, il eft bon de remarquer que fi la chûte n'eft pas fort ancienne, & que la matrice n'ait pas déja acquis un trop grand volume, on la reduit ordinairement fans beaucoup de peine; il n'eft queftion que de fituer la malade comme je l'ai dit ci-deffus (voy. §. V.), c'est-à-dire de la faire coucher fur le dos, la tête baffe, les feffes relevées, & les jambes écartées, & de pouffer alors la matrice dans le bas - ventre avec les doigts ou au moyen d'une bougie un peu forte: on a même vû des femmes affligées de ce mal, fe faire elles-mêmes cette reduction avec la dernière facilité; mais fi le mal est déja trop invétéré, ou du moins fi la matrice a déja acquis trop de volume pour qu'on puisse la reduire aifément, on aura foin, pour rendre cette reduction moins difficile, d'y faire auparavant, pen

dant quelque tems, des fomentations réfolutives, & de vuider la veffie & les inteftins: quant à

la feconde indication, qui confifte à retenir en place la matrice, il n'eft guères poffible de la remplir fans le fecours d'un bandage ou de quelqu'autre inftrument approprié, les tuniques du vagin & les ligamens trop foibles & trop lâches de l'uterus, n'étant pas capables de produire cet effet: il fera pourtant bon en attendant que la malade refte pendant quelques jours en repos dans fon lit, & qu'elle tâche enfuite de redonner du reffort aux parties affoiblies & relâchées, par des fuffumigations corroborantes que l'on dirige dans le vagin au moyen d'un tuyau (pl. XXXIV. fig. 14.), par des injections appropriées qu'on fait dans l'uterus avec une feringue, & par des fomentations aromatiques & aftringentes, préparées avec le vin rouge: on aura foin enfin de contenir l'uterus le plus parfaitement qu'il fera poffible, avec le bandage en T, que l'on paffera autour du corps, & que l'on appliquera fur la vulve, couverte auparavant d'une compreffe. Si par hazard il s'étoit formé quelque ulcère dans la matrice, il ne faudroit pas pour cela en différer la reduction; Saviard prefcrit de la faire fur le champ, faifant remarquer dans fes obfervations, que ces fortes d'ulcères fe guèriffent beaucoup plus aifément lorfque la matrice a été remife dans fa fituation naturelle, que quand elle eft déplacée : cet Auteur a cu occafion d'obferver dans une jeune fille, une grande chûte de matrice, compliquée de calcul dans la veffie: il commença par reduire la matrice, après quoi il tira la pierre, & délivra ainfi fa malade d'un double mai; elle fut cependant obligé de porter un peffaire. Voy. fon obferv. XV.

VIII.

contenir la

Si le mal eft déja fort invéteré & tellement Inftrument opiniâtre, que les procédés que je viens d'ex- propre à poser foient infuffifans, & que la matrice ne matrice. puiffe d'elle-même se maintenir dans fa situation naturelle, il reste pour la contenir , un moyen très-utile, qui consiste à introduire dans le vagin un inftrument connu fous le nom de peffaire (a). Les peffaires les plus propres pour cet ufage font ceux que l'on fait avec du buis, du bois de frêne, ou quelqu'autre bois un peu dur, ou même avec un morceau de liège, que l'on enduit avec foin de cire (b), & qui doivent être percés par le milieu (voy. pl. XXXIV. fig. 6. 7. 8.9.): on pourroit en faire auffi pour les riches & les gens de qualité, avec de l'yvoire, de l'argent ou de l'or. Le peffaire doit être d'une grandeur proportionnée à celle du vagin, dans lequel on l'introduit avec les doigts le plus avant qu'il eft poffible; & de peur qu'il ne vienne à

(a) V. Mauriceau, obf. 40. 115. 217; l'obferv. 182. nous apprend qu'il ne put venir à bout de retirer avec un crochet un peffaire folide. Voy. auffi Rouffet, de l'u fage d'un pessaire nouvellement imaginé. pag. 399; Bauhin, qui avertit que l'ufage du peffaire n'empêche pas les femmes de dévenir groffes, pag. 126, 142. & fuiv. On trouvera dans le tom. III. des effais d'Edimbourg, pag. 313, la defcription d'un nouveau peffaire, donnée par Monro.

(b) Lorsqu'on n'a pas la précaution d'enduire ces peffaires de cire, ils fe gonflent quelquefois extrêmement, fe pourriffent & caufent diverfes incommodités, & l'on eft même obligé de les tirer par morceaux avec des tenettes, ce qui ne fe fait pas fans beaucoup de peine. On peut confulter fur cela, Mauriceau, obf. 181. & Saviard, obs. XIII.

tomber par terre en marchant, ce qui feroit fort défagréable, on aura foin d'y attacher un cordon que l'on fixera autour du corps, & qui fervira auffi à le tirer lorfqu'on voudra le nettoyer. La largeur du peffaire eft censée telle qu'elle doit être, lorsqu'on ne l'introduit d'abord dans le vagin qu'avec quelque peine, mais cependant fans trop de difficulté; par ce moyen il tient affez fortement & repouffe fuffisamment la matrice; il y a des cas où l'on eft forcé d'en employer qui aient le double de la largeur ordinaire (a): au refte, les peffaires doivent être percés à leur milieu, pour qu'ils ne s'oppofent point à l'écoulement des régles, & des autres immondices qui fortent de la matrice. On doit donc regarder comme très-imparfaits & très-incommodes, les peffaires qui, comme celui de la fig. 10, ont à peu près la forme d'un œuf, d'une pomme ou d'une poire. Tels font cependant ceux que nous voyons confeillés pour cet ufage & décrits dans Paré, Fabrice de Hilden Scultet & Roonhuys, outre qu'ils font d'une groffeur énorme. Parmi les avantages de ces peffaires ainfi percés par le milieu, on doit compter encore qu'ils ne s'oppofent point à la génération, laissant un paffage ouvert par où la fémence parvient à la matrice, & qu'ils n'interceptent pas non plus les fuffumigations aromatiques & les injections que l'on fait pour fortifier l'uterus; inconvéniens inféparables de l'ufage des peffaires qui ne font pas percés. Au

(a) Bauhin prouve que ces peffaires n'empêchent ni le coït, ni la conception, dans fon ouvrage fur l'opérat. céfarien. & Mauriceau dit la même chofe, obf. 40. 115. 217.

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