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un inteftin qui fort par une plaie du bas-ventre. On en vient pour l'ordinaire aifément à bout, fi le rectum n'eft point encore tumefié ni enflammé; mais s'il y a déja un gonflement & une inflammation confidérables, il faut faire précéder les faignées & les fomentations résolutives, jufqu'à ce qu'on ait calmé ces fymptômes. La reduction eft quelquefois fi difficile, qu'un Chirurgien n'en peut venir à bout feul, & qu'il eft obligé d'en appeller un autre à son secours (a). Lors au contraire que le mal eft produit par une foiblesse habituelle du rectum, qui alors tombe fouvent toutes les fois que l'on fe préfente au baffin, les malades peuvent fe faire eux-mêmes la réduction de l'inteftin fans le fecours du Chirurgien, ou du moins celui-ci le fait rentrer alors fans aucune difficulté. Il n'eft donc question dans ce cas, que de fortifier le rectum par des remédes toniques, & de le contenir de manière à en prévenir la rechûte.

V.

Manière de

la réduction,

L'art & l'induftrie du Chirurgien font bien contenir le plus néceffaires pour donner du reffort à l'intef- boyau après tin, le contenir & l'empêcher ainfi de retomber, que pour en faire la réduction. Or voici de quelle manière on doit s'y prendre: on préparera avant toutes chofes, deux compresses fort épaiffes, l'une longitudinale qu'on applique au milieu des feffes fuivant fa longueur, l'autre quarrée que l'on pose fur la première pour appuyer fur l'anus, & que l'on contient avec le bandage en T, qui doit être de toile de fil ou de coton. On n'appliquera pas ces compresses (a) Voy. Saviard, obferv. XIV.

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à fec, mais trempées dans quelque décoction
tonique chaude; celle qu'on fait avec la racine
de biftorte & de tormentille, l'écorce de gre-
nade & de chêne, les noix de galle, les feuilles
de chêne & autres drogues femblables bouillies
dans le vin rouge, eft excellente; on en fomen-
tera l'inteftin de tems en tems, c'est-à-dire tou-
tes les fois qu'il retombera, ce qui arrive, comme
je l'ai déja dit, à quelques perfonnes chez qui la
maladie eft fort ancienne, toutes les fois qu'el-
les vont à la felle, qu'elles marchent ou qu'el-
les font quelque effort. Si le relâchement eft
très-considérable, on fe trouvera très-bien de
faupoudrer l'inteftin avec le maftic, la colopho-
ne, le cachou, le fang de dragon pulvérisés &
autres drogues femblables, après qu'on y a fait
les fomentations dont j'ai parlé, & avant de faire
la réduction & d'appliquer le bandage (a). Les
clyfteres corroborans, que l'on prépare avec la
décoction des herbes toniques, aromatiques &
aftringentes dans le vin rouge, & fur- tout celui
qui eft connu fous le nom de pontac, n'ont pas
moins de vertu ; les malades guèriffent très-fou-
vent par l'ufage de ces différens remédes long-
tems continué, & l'on peut y faire beaucoup
des fonds, à moins que le mal ne foit déja fort
invétéré & abfolument incurable.

V I.

Ce qu'il faut Si le mal résiste à ce traitement, on essayera faire lorfque le mal eft re. les fumigations d'encens, de maftic, de fuccin de poivre noir & d'autres drogues qui poffedent

belle.

(a) Saviard infinua pour le même effet dans l'anus après la réduction, une tente chargée de ces fortes d'aftringens, voy. loc. cit.

la même vertu dans un dégré plus éminent; le malade en recevra la fumée par le trou d'une chaise percée; il doit s'abstenir en même tems des alimens fecs, durs, groffiers & capables de le constiper, de peur que les efforts qu'il feroit, en se présentant au baffin, n'occasionnaffent une nouvelle chûte du rectum : après chaque felle, on réïtérera les fomentations dont j'ai parlé, & l'on appliquera de nouveau le bandage. Le malade doit auffi éviter foigneufement, autant qu'il lui fera poffible, de vomir, d'éternuer, ou de faire quelqu'autre effort confidérable; en un mot, il obfervera un parfait repos, jufqu'à ce qu'on juge que la guèrifon foit bien assurée. Dionis prétend, avec d'autres Auteurs, qu'on prévient la rechûte du rectum, en faifant affeoir le malade, toutes les fois qu'il va à la garderobe, fur un fiége percé d'une fente d'environ de deux travers de doigt, ou d'un trou de la largeur d'un écu, fe flattant que l'intestin fera repouffé & contenu par les bords (a); mais tous ces médicamens & tous ces moyens chirurgicaux, ne font d'aucun fecours fi le mal eft invétéré, ou que le malade foit avancé en âge; mais les compresses & le bandage ont toujours lieu, & l'on ne peut en négliger l'usage fans s'expofer à des fuites fâcheufes. Pfyter affure dans fa differtation fur l'hydrofarcocele coroll. 22., qu'on guèrit aifément & fans douleur par l'application du cautère actuel, des chûtes du rectum invétérées & opiniâtres; mais je doute qu'il y eût beaucoup de malades qui vouluffent fe foumettre à un pareil reméde, & même qu'on puiffe le faire avec fûreté.

(a) Dans les opérs de chir. art. de la chute de l'anus.

Cara&ères de ces tubercules.

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Des divers tubercules, ou des condylomes, des crêtes, des fics, des fungus de l'anus.

L

I.

'Anus eft quelquefois obfédé par des tubercules qui naiffent à l'extrêmité du rectum, tant intérieurement qu'extérieurement; on les divise en différentes efpèces & on leur donne le nom de condylomes (a), de crêtes, de fics ou de fungus, fuivant leur figure & groffeur. Ces tumeurs fe reffemblent cependant toutes en un point, c'eft qu'elles paroiffent être également produites par un fang trop abondant ou vicié qui s'arrête dans ces parties, & principalement dans quelque glande, & que leur formation eft à peu près la même que celle des polypes des narines & des tubercules du vagin. Les perfonnes fujettes aux hémorroïdes y font auffi fort expofées; ces fortes de tumeurs font non-feule. ment très-incommodes mais encore fouvent très-douloureuses, & il en résulte quelquefois une très-grande difficulté d'aller à la felle le malade à donc befoin de la main fecourable du Chirurgien. Les tubercules des parties honteuses ont été jugés très-mauvais par Celfe, liv. V. chap. 28. n°. 14. & j'ai remarqué qu'ils font quelquefois l'effet du virus vénérien ; il n'eft donc pas furprenant que les Anciens, qui ignoroient le

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(a) Voy. Celfe, lib. 6. chap. 18. n°. 8. & liv. 7. chap. 30. n°. 2. Voy. auffi Paul d'Egine lib. VI. cap. 80.

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DES DIVERS TUBERCULES, &c. 219 véritable traitement de la vérole, leur aient attribué un caractère malin.

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Le traitement de ces tubercules eft précifé- Curation ment le même que celui que j'ai propofé ci-deffus pour les autres tumeurs de cette espèce ( voy. part. II. chap. XXVII. & CL ) : fi donc ils ne tiennent que par une racine mince, ou du moins point trop épaiffe, on les extirpera par la ligature, avec des cizeaux ou avec un biftouri; j'en ai fouvent guèri par ce moyen là. Si la racine eft fort épaiffe & qu'on ne puiffe la lier, on faifira la tumeur avec des pincettes ou avec un crochet, & on la coupera le plus parfaitement qu'il fera poffible, avec des cizeaux ou un biftouri; on laiffera enfuite couler le fang plus ou moins long-tems, felon que le permettront les forces du malade; on appliquera enfin fur la plaie quelque médicament aftringent, de la charpie & des compreffes aux panfemens fuivans on la panfera avec quelque baume vulnéraire, puis avec un onguent defficatif, & enfin avec de la charpie féche, pour accélerer la cicatrisation. Si dans la fuite des panfemens on s'apperçoit qu'on n'a pas parfaitement extirpé la tumeur, on achevera de couper ce qui refte avec des cizeaux, ou de le confumer avec du vitriol bleu, la pierre infernale ou quelqu'autre cathérétique. La tumeur eft même quelquefois de nature à pouvoir être entièrement rongée par ces fortes de médicamens, ainsi que je l'ai quelquefois pratiqué moi - même, & que Celfe le prefcrit loc. cit.; on doit feulement prendre garde alors qu'ils ne faffent quelque impreffion fâcheufe fur le rectum ou fur fon fphinc

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