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Bandage

primitif. Après avoir fait la réduction ( voyez
première part. liv. III. chap. VIII. § IV. ), prenez
une pièce de linge fendue à chaque extrêmité,
& après l'avoir trempée dans le vin, l'eau-de-vie
ou l'oxycrat (voy. pl. II. fig. 18 ) roulez-la au-
tour du pli du coude. Prenez enfuite une bande
de cinq aunes de long fur deux doigts de large
& roulée à un chef; faites deux circulaires par-
deffus le pli du coude, & defcendez oblique-
ment comme pour la faignée; faites deux au-
tres circulaires à la partie inférieure de l'avant-
bras, & faites remonter la bande vers la join-
ture interne en faifant croifer ce jet avec le
précédent, & allez faire encore deux circulaires
autour de la partie inférieure de l'humerus; le
bandage imite alors la figure d'un 8 de chiffre :
enveloppez enfuite tout le bras avec un linge
trempé dans l'eau-de-vie ou l'oxycrat chauds
& l'affurez avec le refte de la bande par des
doloires ou des rampans. Quelques Chirurgiens
prétendent cependant que ce linge n'eft pas fort
néceffaire, & qu'il fuffit d'appliquer une bande
trempée dans ces liqueurs, qui forme des do-
loires autour du bras: je penfe cependant que,
le linge peut être employé avec fuccès pour pré-
venir l'inflammation & l'enflure qui fuivent quel-
quefois la luxation. On met enfin le bras en
écharpe & on l'y laiffe pendant quelques jours ;
il faut cependant avoir l'attention d'étendre &
de fléchir de tems en tems le coude, le plus
doucement qu'il eft poffible, pour empêcher
que l'articulation ne fe roidiffe.

V I. Bandage pour la luxation de la main ou du
poignet.

Lorfque le carpe eft luxé, on commence par

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gnet.

faire la réduction ( voyez première part. liv. III. pour la luxachap. VIII.); on prend enfuite une bande de cinq tion du poiaunes de long & de deux doigts de large; on fait trois circulaires autour de la partie luxée ; puis paffant entre le pouce & l'index, on revient par-derrière au carpe & l'on porte la bande autour de la main, de manière qu'après avoir formé un croifé derrière le pouce, elle revienne embraffer le poignet. Après avoir fait plusieurs circonvolutions femblables on remplit exactement le creux de la main avec une pelote pour tenir les doigts étendus, & on l'arrête par des doloires avec le refte de la bande, en montant jusqu'au-deffus du coude, pour mieux prévenir l'enflure & l'inflammation, & on l'y arrête avec une épingle.

VII. Bandage pour la faignée du bras.

En traitant des bandages du bras, je ne dois Bandage pour la fai. pas oublier celui qui fe pratique après la fai- gnée du bras. gnée. On fe fert d'une bande longue d'une aune pour les perfonnes maigres, & d'une aune & demie pour les graffes, fur deux ou trois doigts de large. Il y a plusieurs manières de l'appliquer; celle-ci me paroît la meilleure : après avoir couvert la plaie d'une compreffe quarrée, on pose la bande par-deffus, en la laiffant pendre endehors d'environ une palme au-deffus du pli du coude; on la conduit enfuite obliquement endedans fur la compreffe; on y fait un circulaire; on remonte obliquement en croifant, au point d'où l'on eft parti, de manière que la circonvolution entière de la bande forme autour du coude un 8 de chiffre, & que fes jets fe croifent en X fur le pli du bras. On continue les circonvolutions fuivant la même direction, en

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tenant le bras un peu fléchi, tant que le permet la longueur de la bande, & l'on finit par nouer fes deux extrêmités fur le coude en-dehors voy. pl. III. fig. 1. d. Quelques Chirurgiens Allemands attachent à chaque bout de la bande un ruban d'une palme de long: cet usage eft très-bon; car par ce moyen les nœuds font plus petits & une bande d'une aune fuffit; la manière de l'appliquer eft d'ailleurs la même. 2°. Quelques-uns pofent le premier bout de la bande fur le coude & l'affurent par quelques circulaires; ils defcendent enfuite obliquement fur le pli du bras, font les circonvolutions à l'ordinaire, & finiffent par arrêter la bande avec une épingle ou quelques points d'éguille. 3o. D'autres enfin pofent le commencement de la bande fur les compreffes, font quatre ou cinq fois les mêmes circonvolutions autour du coude, & arrêtent de la même manière l'extrêmité de la bande.

VIII. Bandage pour la piquure d'une artère du

bras.

Lorfqu'un Chirurgien a eu la maladresse ou le malheur d'ouvrir une artère au lieu d'une veine, il agira de la manière qui fuit. Après avoir laiffé couler le fang jufqu'à ce que le malade foit prêt de tomber en fyncope ( voyez part. II. chap. XII. §. II.), il appliquera fur la plaie trois fortes compreffes, dans l'une defquelles il mettra une pièce de monnoie, pour que la compreffion foit plus forte. Il prendra enfuite une bande de cinq ou fix aunes de long & de deux doigts de large, roulée à un chef; il fera trois circulaires au-deffus du coude, & il la conduira enfuite de la même manière, que dans

la faignée ordinaire, mais en ferrant un peu plus. Après avoir fait cinq ou fix circonvolutions en forme de 8, il appliquera une compreffe longue étroite fur le côté interne de l'humerus, depuis le pli du bras jufqu'a l'aiffelle, de maniere qu'elle fuive exactement le trajet de l'artère brachiale, & l'affujettira par des doloires afcendans & affez ferrés qu'il fera avec la même bande jusqu'à la partie fupérieure de l'humerus; par ce moyen le fang fe porte avec moins de rapidité dans cette artère. Il conduira enfuite obliquement la bande de l'épaule fous l'aiffelle du bras oppofé autour de la poitrine; il reviendra à l'épaule du côté affecté, & defcendra fur le bras par des doloires faits dans un fens contraire aux premiers, & arrêtera avec foin l'extrêmité de la bande. Si on n'avoit pas fous la main une bande affez longue, il faudroit toujours appliquer la bande ordinaire, & faire comprimer par un aide l'artère brachiale & la plaie, de peur de s'expofer par le délai qu'exigeroit la préparation d'une autre bande, à voir périr le malade par l'hémorragie: rien n'empêche enfuite qu'on n'applique une plus longue bande fue la première avec les compreffes, de la manière que je viens de le dire. Le bandage étant fait, il ne refte plus qu'à mettre le bras en écharpe, comme on voit pl. XXXVIII. fig. 17. à la gouttière près qui n'eft pas néceffaire; on prescrira au malade un repos abfolu & l'abftinence des alimens échauffans: on fuivra pour tout le refte ce que j'ai dit II. part. chap. XII.

IX. Bandage pour l'anévrisme.

Bandage pour l'ané

Le bandage précédent convient non-feulement dans l'ouverture de l'artère, qui eft un effet de vrifme.

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l'imprudence du Chirurgien, mais dans tous les cas où elle eft ouverte au pli du bras ; on l'emploie même dans les grands anévrifmes après l'opération, & dans les petits qu'on peut espérer de guèrir par la compreffion, il ne s'agit que de l'appliquer méthodiquement. Pour ces derniers anévrismes, il y a les obfervations fuivantes à faire on comprime d'abord la tumeur avec le doigt pour faire rentrer dans l'artère le fang qui la forme; on y applique enfuite un emplâtre aftringent, & par-deffus plufieurs compreffes graduées, infinuant dans la première & la plus petite, qui doit être proportionnée à la grandeur de l'anévrifme, une pièce de monnoie ou quelqu'autre corps dur; fur ces compresses enfin on applique la bande, & on fait les mêmes circonvolutions que dans les bandages précédens: celui-ci doit-être porté pendant long-tems & fans interruption. On voit dans Fabrice de Hilden, cent. III. obf. 43. 44. des exemples d'anévrifmes guèris par ce moyen ; s'il étoit insuffifant, on pourroit effayer l'effet des machines décrites part. II. chap. XIII. & représentées pl. XI. fig. 8 & 9.

X. Bandage pour la faignée de la main.

Après avoir ouvert la veine de la main, on peut appliquer divers bandages; celui qu'on emploie pour la faignée du bras (voy. §. VII.) peut fervir; mais il y en a un autre qui eft propre à la faignée de la main, fur-tout fi c'eft la falvatelle qu'on a ouvert, & qui est plus élégant & plus commode. Après avoir mis fur la plaie une ou deux petites compreffes, on prend une bande d'un peu plus d'une aune, mais fans rubans à fes extrêmités; on fait deux circulaires autour du

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