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& en ce qu'il ne fe mouille point : cet demande qu'on y remédie promptement l'opération, fans quoi la mort s'enfuivroit bie tôt; car il faut néceffairement piffer ou pér Quelquefois il y a une petite ouverture qui p▪ met à l'urine de fortir librement, ou avec qu difficulté & feulement goutte-à-goutte (a mais l'orifice du vagin ou le refte de la vulve obliteré, ou bouché par une membrane contr nature, d'où il arrive que quand les filles fo parvenues à l'âge de puberté, où les menftru doivent couler, elles ne peuvent ni être réglée ni recevoir les embraffemens d'un mari; le far qui fe ramasse dans le vagin, produit dans cet partie un fentiment de tenfion très-incommode & fouvent même les douleurs les plus cruelles une tuméfaction confidérable à la région du pu bis & à l'entrée de la vulve, des fyncopes quelquefois le délire, & d'autres accidens ex trêmement graves, remarqués par plufieurs Au teurs (b), & qui décélent enfin la caufe du ma à un Médecin inftruit & judicieux. On a cou tume d'appeller en latin les filles qui font dan l'état dont nous parlons atreta ou imperforata on voit dans Ariftote (c) que cette maladie lu

(a) Roonhuys rapporte un cas de cette nature dan fes obfervations, lib. II. cap. de claufura uteri, obf. I. p 114 édit. Amft.

(b) Tels que Benivenius, lib. de abdit. morbor. cauff cap. 28. Cabrolius obf. anat. 23. Fab. Abaq. p. in oper. chir. cap. de hymene imperforato. Hildanus cent. III. obf. 60. Schenkius lib. IV. de part. genital. Solingen obs. V. Roonhuys obf. chir. p. 124. Meekren obf. chir. 55. Mauriceau obf. fur les maladies des femmes groffes, obf. 231. 495. Ruysch obferv. chir. 22 & 23. Saviard obf. IV.

(c) De generat. animal, lib. IV. cap. IV.

étoit déja connue : «quelques filles, dit-il, ref-
>>tent avec le vagin fermé depuis la naiffance..
»jufqu'au tems de leurs menftrues; ce tems
»arrivé, les efforts que fait le fang pour fortir,
»>& les douleurs qu'il occafionne, forcent dans
» les unes le vagin à s'ouvrir de lui-même, &
»l'on appelle pour les autres le Médecin, qui
>>prépare une iffue au fang retenu, en divifant
>>les parties avec le fer (a); on a vu périr quel-
>>ques-unes de ces filles, foit parce que l'ou-
>>verture fpontanée du vagin s'eft faite avec trop
» de violence, foit parce qu'elle n'a pû fe faire
»naturellement, & qu'on n'a pû la procurer
>>par l'art. >>

I I.

L'imperforation de la vulve & du vagin n'eft Ses différen pas toujours de la même espèce dans les dif- tes espèces. férens fujets; quelquefois ces parties font fermées par une membrane, qui eft percée comme un rêt, d'un ou de plufieurs petits trous (b) à la faveur defquels le fang menftruel peut couler, lorfque le tems des régles eft venu, mais elle s'oppofe à l'introduction du membre viril, ce dont on ne s'apperçoit communément que quand la fille paffe dans l'état du mariage. Dans certaines perfonnes, on voit quelques veftiges du canal de l'urine & de celui du vagin, mais en d'autres on n'en diftingue point du tout; l'un & l'autre de ces conduits font bouchés par

(a) On voit par-là combien cette opération eft ancienne, combien les Médecins de ce tems là avoient déja acquis d'expérience dans le traitement de ces maladies, & avec quelle circonfpection ils y procedoient. (b) On peut en voir un exemple dans Hildanus, cent. III. obf. 60.

une chair épaiffe & compacte, ou les par du vagin intimement collées entr'elles ce rend ce cas entièrement incurable ou d'u cure infiniment plus difficile que le précéder Dans les nouveaux nés, l'urine retenue & r maffée peut-être quelquefois dans le vagin, dans les filles adultes l'amas du fang menftrue diftendent quelquefois extraordinairement 1 grandes lévres, & mettent par-là en éviden l'orifice naturel de l'urethre & du vagin, com me l'ont obfervé la plupart des Auteurs qu nous venons de citer. L'enfant apporte ordina ment le vice dont nous parlons du ventre d la mere, enforte qu'ils dépendent de la pr mière conformation, fuivant la remarque d'Ari tote, de Celfe (a), & de beaucoup d'autres écr vains; mais ils proviennent auffi quelquefois che les adultes de l'exulcération de l'orifice du va gin, occafionnée fur-tout par un accouchemer difficile, dans lequel ces parties ont été vic lemment déchirées, enflammées, ou ulcerées ce qui a produit enfuite l'adhéfion totale de parois du vagin (b), ou n'a laiffé fubfifter qu'un très-petite ouverture fuffifante pour donne paffage au fang menftruel, mais qui ne l'ef point affez pour permettre le coït (c). On voi donc par tout ce que nous avons dit, que l'im

(a) Liv. VII. chap. 28.

(b) C'eft ce que Roonhuys a vu (L. C. obf. z. p 115.) & moi-même auffi pendant deux fois.

(c) Becker a obfervé ce cas à la fuite de la petite vérole; voyez fon pædioctonia inculpata pag. 35, & l'on peut en lire d'autres exemples dans les Auteurs qu'on vient de citer, & en outre dans Plater prax. med. p. I. lib. 2. cap. 17. Bauhin anatom. lib. I. cap. 49 La Foret obf. 55. lib. 28. Nolet obf. curieufes pag. 46

perforation de la vulve & du vagin s'oppose
dans les nouveaux nés à la fortie de l'urine
& dans les adultes, 1°. au flux menftruel; 2
à la copulation; 3°. à la conception; & 4°. à
l'accouchement, ce qui fait aifément juger de
quelle importance il est d'y apporter un prompt
reméde.

ΙΙΙ.

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On reconnoît les vices dont nous parlons Diagnostic dans les nouveaux nés d'abord, comme nous & prognoftic. l'avons déja dit, en ce qu'ils ne fe mouillent pas les premiers jours après la naissance & enfuite par la vue & par le toucher. On s'en affure dans les adultes, 1°. par le défaut des régles, & 2°. par les violentes douleurs que la perfonne reffent à la région du pubis & des lombes, ainfi qu'à la tuméfaction douloureuse du bas-ventre, &c. mais plus encore, & d'une manière très-fûre, par la vue & par le tact, car tous les fignes que nous venons d'énoncer peuvent être fautifs (a). Quant au prognoftic, fi le vagin eft bouché par une membrane mince ou par l'hymen, cette membrane fe rompt fouvent par les feuls efforts du coït, & fi elle y réfifte, on a recours à la chirurgie; mais fi les parois du vagin font fortement adhérens entr'eux par le moyen d'une fubftance charnue fort ténace, l'opération est alors très-laborieufe, & fouvent infructueuse, à cause du danger auquel l'on s'expose de blesser la veffie ou l'inteftin rectum, qui eft tout auprès, comme il

(a) J'ai traité autrefois une fille en qui, tous ces fignes réunis, donnoient une forte préfomption de la clôture du vagin, & qui fe trouva cependant libre, par l'examen que j'en fis en me fervant des yeux & du tact.

Curation.

arriva une fois à Roonhuys, ainfi qu'il l'avo lui-même ingénument (a), & la difficulté qu' trouve à maintenir enfuite les voies fuffifan ment libres.

I V.

Pour réuffir dans la cure, il faut commer cer d'abord par bien examiner la nature & 1 le fiége de la maladie. S'il y a quelques tra ces de l'urethre & du vagin, enforte que l'u & l'autre de ces conduits, ou feulement l'u des deux, foit fimplement fermé par une mem brane mince & déliée, on fera à cette membra ne avec le biftouri une incision longitudinale de haut en bas, ou fuivant le confeil de Celse (b), deux incifions qui fe coupent à angles droits, & de façon que l'ouverture quiven réfulte foit proportionnée à celle qui fe trouve naturellement aux parties génitales de la femme. Si la membrane étoit percée d'un trou à la partie fupérieure ou inférieure de l'orifice du vagin, on introduiroit par ce trou une fonde crenelée, à la faveur de laquelle on feroit l'incision avec un biftouri courbe (c), prenant garde bien foigneufement de ne donner aucune atteinte à l'urethre, & encore moins à la veffie, après quoi on emporte entièrement la membrane avec des cizeaux, fi on le juge nécessaire. Cela fait, on pouffe dans l'ouverture qu'on vient de pratiquer une tente d'une groffeur convenable; le premier jour on l'emploie féche ; on l'enduit enfuite pen

(a) Voyez fa 6. obf. fur l'imperforation du vagin dans le 2 livre de fes obfervations.

(b) Lieu cité.

(c) C'est ainsi qu'Hildanus en a ufé; voyez fa 61°. obf. cent. 3.

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