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en pouffant fes pieds contre terre, en s'appu
yant fur le doffier de la chaife A, & en en-
poignant fortement les bras DD, fait des efforts
infiniment plus grands; outre que la fage-fem-
me, & celles qui lui écartent les jambes & les
genoux, ou qui la foutiennent par derrière, en
lui affermiffant les épaules, ont beaucoup plus
de facilité à l'approcher de toute part,
& peu->
vent par conféquent la fecourir plus efficace-
ment. Dans quelques païs, où l'on n'a pas la
chaife particulière dont nous parlons, on y
fupplée en joignant & attachant fortement en-
femble deux chaifes ordinaires égales, entre
lefquelles on laiffe un efpace d'environ huit
pouces; on y place la femme de façon que
chacune de fes feffes porte fur l'une des deux
chaifes, & que l'anus & les parties génitales
repondent à l'intervalle qui fe trouve entre les
deux chaises, au moyen dequoi l'os facrum &
le coccix, libres de toute compreffion, fe pré-
tent plus facilement à la fortie de l'enfant (a).
En Allemagne, beaucoup de gens parmi le peu-
ple des villes & de la campagne, font en ufage
de faire affeoir la femme qui doit accoucher,
fur le genoux de fon mari, ou d'une autre fem
me robufte, affis fur une chaife ordinaire ; ils
l'embraffent & l'affermiffent en lui paffant les
bras autour du corps, tandis que d'autres fem-

mes lui foutiennent & lui écartent les cuiffes.

V I.

Combien il

La connoiffance la plus importante pour les fages-femmes & les accoucheurs, eft celle de importe au

(a) Van-Horne nous apprend qu'en Suéde bien des femmes accouchent de cette façon.

Chirurgien

accoucheur

voir une con

l'orifice ute

zin.

&à la fage. la difpofition de l'orifice de la matrice, & c'eft femme d'a- par l'anatomie, ou du moins par les figures que noiffance nous avons fait graver ( pl. XXIX. fig. 2. L. & très-exacte de pl. XXXIII. fig. 1.), ou par celles qui fe trouvent dans les ouvrages des anatomiftes, & dans les traités d'accouchemens, qu'on acquerra cette connoiffance. On ne doit pas ignorer que pendant tout le tems de la groffeffe, l'orifice de la matrice eft fi exactement fermé, qu'il peut à peine recevoir la pointe du petit doigt, & qu'il refte dans cet état jufqu'aux approches de l'accouchement; lorfque les vraies douleurs fe font fentir, il fe dilate peu-à-peu au point de pouvoir admettre facilement d'abord un doigt & enfuite un plus grand nombre; les membranes qui renferment le fœtus fe préfentent à cette ouverture fous la forme d'une veffie diftendue par de l'eau, & l'on peut fouvent diftinguer avec les doigts, à travers les mêmes membranes, quelle eft la partie de l'enfant qui a pu s'engager dans l'orifice de la matrice, ou qui en eft voifine, ce qui fournit un indice très-fûr d'un accouchement prêt à fe faire, & d'autant plus prochain, que l'orifice fe trouve plus dilaté. Pour procéder convenablement à l'examen de cet orifice, le Chirurgien accoucheur ou la fage-femme, font appuyer la femme en travail contre un mur, ou la font coucher en travers fur un lit, & lui ayant fait écarter & fléchir les cuiffes vers le ventre, ils introduifent doucement le doigt indice & celui du milieu, ou du moins l'un des deux, après les avoir oints d'huile, par le vagin jufqu'à l'orifice de la matrice (voy. pl. XXXIII. fig. 1.), & examinent avec la circonfpection requife s'il est encore. fermé ou s'il eft ouvert ; &, dans ce dernier

cas, s'il l'eft peu ou beaucoup. On peut encore apprendre par- là fi l'accouchement eft fort prochain ou encore éloigné, & fi l'orifice de l'uterus correfpond exactement au milieu du vagin, comme dans la figure r, ou s'il incline de quelque côté, & par conféquent fi la matrice conferve fa fituation droite ou verticale préfage d'un accouchement heureux, ou fi elle n'en a pas pris une plus ou moins oblique; on fçaura de plus, fi c'eft la tête, un pied, une main, ou telle autre partie de l'enfant qui fair effort pour fortir, d'où l'on pourra connoître avec certitude, fi l'accouchement fera facile ou difficile, & ce qu'il eft à propos de faire pour le favorifer, fans perdre un tems précieux, com me l'ont très-judicieufement remarqué, entr'au tres, Deventer, Van Horne & Wideman, dans leurs excellens ouvrages fur les accouchemens; car fi on ne s'affure d'une manière précife de l'état où l'orifice de la matrice fe trouve, on ne peut rien faire qu'au hazard, & tout ce qu'on tente eft incertain; mais il faut faifir pour cet examen fi important, l'intervalle des douleurs; lorfqu'elles recommencent, il faut le ceffer, & le continuer enfuite quand elles auront calmé.

VII.

la fituation

nir au moude.

Ces notions fondamentales fuppofées, le pre- Quelle eft mier foin du Médecin ou du Chirurgien qui ap de l'enfant, proche une femme en travail, doit être de de- lorfqu'il fe mander à l'accoucheufe, fi l'enfant fe préfente difpofe à ve bien ou non au paffage ; la fituation regardée comme la plus naturelle & la plus avantageufe, eft celle où le fœtus à la face tournée vers l'inteftin rectum, l'occiput vers la veffie,

le vertex directement contre l'orifice de la matrice, & les pieds contre le fond de cet organe (voy. pl. XXXIII. fig. 2. ). Quand les chofes font difpofées de cette manière, l'accouchement fe termine ordinairement à fouhait; mais toutes les autres fituations de l'enfant font reputées extraordinaires & moins naturelles; il y en a encore deux cependant qu'on pourroit en quelque forte compter parmi les naturelles, ou du moins comme en approchant de fort près, puifqu'elles n'empêchent pas toujours l'enfant de venir au monde vivant fans le fecours de l'art, & que lorsqu'on a besoin de quelque secours, l'accouchement préfente beaucoup moins de difficulté que dans toutes les autres fituations où il peut fe trouver. L'une de ces pofitions moins défavorables, eft celle où le fœtus commence par préfenter les pieds (voy. fig. 3.) à l'orifice de la matrice (a); & l'autre, celle où il préfente les deux feffes à l'orifice de la vulve, enforte qu'il s'efforce de fortir de la matrice par le derrière, ayant le corps comme en double (voy. fig. 4.). Dans ces deux dernières fituations l'accouchement n'eft pas toujours auffi facile & auffi heureux que dans la première; en effet, fi quelque habile accoucheur ne vient alors au fecours de la femme & de l'enfant, il est très-fort à craindre que ce dernier, arrêté trop long-tems au passage, ne périffe enfin pendant le travail, en conféquence de la violente compreffion qu'il fouffre, ainfi que le cordon ombilical. Cependant fi l'enfant préfente d'abord les pieds les premiers, non

(a) Les Romains appelloient les enfans qui viennent au monde de cette manière Agrippa.

feulement il ne court pas tant de danger, mais on le tire encore plus aifément & plus promptement que quand il eft en double, pourvu qu'on s'y prenne comme il convient, & qu'on puiffe fe procurer une fage-femme entendue, ou un habile accoucheur: je dirai même plus; cette fituation, lorfque tout va bien d'ailleurs, peut-être envifagée comme la plus favorable de toutes pour le Chirurgien, & j'ofe même prefque dire pour la femme, puifque c'eft celle qui offre le plus de facilité pour la délivrer, comme on le verra plus en détail par ce que nous dirons plus bas ; toutes les autres fituations contre-nature du fœtus (a) ne rendent pas feulement l'accouchement laborieux, mais y oppofent encore pour l'ordinaire un obftacle infurmontable, & jettent l'enfant & la mere dans le plus grand péril, à moins qu'une main habile & fecourable ne parvienne à changer la mauvaise fituation de l'enfant, & le tirer.

VIII.

Conduite à

Quelle que foit la fituation de l'enfant, fi tenir quand

naturelle.

elle ne fe montre pas à découvert, par la for- la fituation tie dun pied où d'une main hors de l'orifice de l'enfant eft de la matrice, on cherchera à s'en éclaircir par la fage-femme, ou fi l'ont craint d'être induit en erreur par fon ignorance, qui est souvent portée à un point incroyable, on travaillera à s'en aflurer foi-même en introduifant avec circonfpection, comme nous l'avons dit plus haut ( § VI), quelques doigts dans la ma

(a) Ces fituations vicieufes peuvent varier à l'infini'; j'en ai falt graver quelques-unes fig. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

11. 12.

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