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me l'ont très-folidement prouvé, entr'autres, Deventer, Hornius (a), la Motte, Chapman & Mannigham.

XIII.

ment quand

Parmi les fituations contre-nature de l'enfant Particulières qui peuvent, comme nous l'avons dit, varier à il fort un bras l'infini, l'une des plus dangereufes & des plus de la matrice, communes tout ensemble, eft celle dans laquelle une main ou un bras fe préfentent au paffage ou font déjà fortis, comme on peut le voir fig. II; & c'eft celle auffi que nous citerons d'abord pour exemple. Si dans le commencement du travail, & avant fur-tout que les eaux foient écoulées, on fent donc à travers les membranes qui les contiennent, la main de l'enfant, il faut que l'accoucheur lui pince & lui preffe les doigts avec les fiens; cela fuffit fouvent pour qu'il la retire de lui-même, & au lieu de la main ou de l'avant - bras, il présente enfuite quelquefois les pieds ou la tête ; & dans ce dernier cas, il n'eft point rare que l'accouchement se termine d'une manière naturelle (b); mais fi les eaux font déja forties, il ne fert de rien alors de pincer les doigts de l'enfant, parce qu'il fe trouve trop à l'étroit dans la matrice pour pouvoir retirer la main. La plupart des Anciens veulent, en pareil cas, que l'accoucheur repouffe la main de l'enfant dans la matrice, qu'il conduife la tête à l'orifice, & qu'il s'en remette pour le refte à la nature, en atten

(a) Lib. cit. chap. VIII.

(b) Sigifmond, accoucheur de la plus grande fagacité, eft le premier qui en ait fait la remarque, comme l'obferve Deventer, en la répétant après lui.

dant patiemment l'accouchement naturel. Mais comme cette manœuvre exige un travail pénible, qui eft fouvent en pure perte, & qu'elle expofe en outre la mere à un grand péril, en ce qu'on y confume un tems précieux & le plus favorable à l'extraction de l'enfant, il vaut mieux chercher les pieds de ce dernier, & terminer l'accouchement par-là, dès qu'on les a trouvés. En effet, fi l'enfant préfente le bras hors de l'orifice de l'uterus, il faut qu'il foit fitué tranfverfalement dans la matrice, enforte que fa tête & fon cou foient dans un côté de cet organe, & la poitrine, le ventre, & les extrêmités inférieures dans l'autre, de façon que le corps ne pourra jamais fuivre le bras; fi on tire celui-ci avec violence, comme le font encore aujourd'hui quelques accoucheurs imprudens, on le fera bien avancer dans le vagin jufqu'à l'épaule, mais l'enfant ne fortira pas pour cela de la matrice, à moins qu'il ne fût très-imparfait ou très-petit, comme j'en ai vu quelquefois; s'il a acquis fa perfection, on lui arracheroit plutôt le bras en le tirant par cette partie, qu'on ne parviendroit à lui faire franchir l'orifice de la matrice, fur-tout s'il eft d'un volume un peu confidérable. Or, comme la mere & l'enfant peuvent bientôt périr, ainsi qu'il arrive fouvent, fi on ne change la fituation du dernier, les remédes étant en pareil cas de peu ou de point d'utilité, & n'y ayant aucun avantage, comme on l'a déja remarqué, à repouffer le bras dans la matrice pour amener la tête de l'enfant à fon orifice, le meilleur parti qu'on ait à prendre, eft d'introduire au plutôt la main & l'avant-bras jufqu'au coude, fi le besoin l'exige, après les avoir frottés d'huile (voyez pl.

XXXIII. fig. 10 & 11), de chercher, de faisir lės pieds de l'enfant, comme nous l'expoferons dans peu plus en détail, & de le tirer enfin par ces parties, après l'avoir retourné avec une main, tandis qu'avec l'autre on fait rentrer dans la matrice le bras qui fort de fon orifice. Mais ce n'eft pas ordinairement fans beaucoup de peine qu'on parvient à effectuer ce que nous venons de dire, & l'exécution en eft même quelquefois impoffible, fur-tout lorsqu'on a laiffé l'enfant pendant long-tems dans cette mauvaise fituation. Cependant tout Chirurgien prudent qui connoîtra exactement la ftructure de la matrice & du baffin, & qui fe rendra bien attentif à la fituation de l'enfant, après avoir bien com→ pris les préceptes que nous avons à donner fur ce cas fi difficile & fi dangereux, n'aura pas de peine à voir enfuite par lui-même la conduite qu'on a à tenir dans la plupart des autres cas de la même espèce, où l'enfant se présente défavantageusement. Je n'ajoute plus ici qu'une remarque, qui eft qu'en introduifant la main dans la matrice, il faut toujours le faire avec la plus grande circonfpection, afin de ne pas s'expofer à bleffer cet organe, & la diriger fur la partie du vagin qui eft contigue au rectum, parce que fi on la portoit fur la partie fupérieure de ce canal, les os pubis l'empêcheroient d'avancer (a).

XIV.

Puis donc que le procédé à fuivre lorfque Suite de

(a) Wedelius & enfuite Huber ont donné chacun une belle differtation fur le cas dont il s'agit, le premier à Iene en 1732, & le fecond à Gottingue en 1740. in-4°.

ce cas.

préceptes fur l'enfant présente le bras à l'orifice de la matrice, ou que cette partie en est déja fortie, peut & doit fervir de régle dans tous les autres accouchemens contre-nature, il convient de l'expofer avec un peu plus d'étendue. Pour accelérer & favorifer en pareil cas la délivrance de la femme, la première chofe qu'on ait à faire eft de lui procurer la fituation la plus commode qu'il eft poffible; cet article eft ici, comme dans toutes les grandes opérations de Chirurgie, d'une extrême importance. On placera donc la femme en travail ou fur une de ces chaifes à coucher, pourvues d'un doffier mobile, que le Chirurgien peut abaiffer à volonté, ce qui change alors la chaise en une espèce de lit (voy. pl. XXXIII. fig. 15.), ou en travers fur un lit ordinaire, ou, ce qui m'a fouvent trèsbien réuffi, fur une table, ou enfin fur quatre chaises communes qui fe correfpondent mutuellement deux à deux, & fur lefquelles on a eu foin de mettre auparavant des couffins & des linges pliés en plufieurs doubles. La femme étant couchée fur le dos, fuivant le précepte de Celfe, de façon qu'elle ait la tête une peu basse, & les hanches, qui appuyeront fur le bord du lit, de la table, de la chaife, un peu plus élevées que le refte du corps, on lui fera écarter & fléchir les jambes vers les feffes par deux femmes ou par deux aides, afin que la partie inférieure de l'abdomen fe préfente bien à découvert, & qu'on ait toute liberté de porter la main fur les parties naturelles de la femme, & fur l'enfant qui fe trouve mal situé; une autre femme, placée par derrière la femme en travail, la contiendra fortement par les épaules. Tout étant ainfi difpofé, on examinera bien foigneufement quelle

est

eft la main de l'enfant qui fort de l'uterus (a), afin qu'on puiffe juger avec plus de promptitude de quel côté du ventre les pieds font tournés & quel est par conféquent l'endroit où il convient de les chercher de préférence. S'il réfulte de cet examen que les pieds de l'enfant fe trouvent dans la partie latérale gauche de la matrice (voy. fig. 11), le Chirurgien, après avoir graiffé fa main droite avec de l'huile, de la graiffe ou du beurre, l'introduira doucement pendant le calme des douleurs, dans la matrice, le long du bras de l'enfant qui fort par fon orifice, & parvenu fous l'aiffelle de ce même bras, il repouffera prudemment un peu le bras, en même tems que la tête, dans la matrice, afin de fe procurer un plus grand espace, & d'avoir plus de facilité à mouvoir & à faire pénétrer fa propre main dans l'uterus; cela fait, il portera la main & le bras plus profondément, mais fans violence, dans la matrice jufques au ventre de l'enfant, & en leur faifant faire de petits mouvemens de rotation de côté & d'autre, il les fera gliffer fur les cuiffes & fur les jambes, & tâchera enfin de faifir les pieds. On a befoin, pour y réuffir, de beaucoup de prudence & d'habileté, lorfque les pieds fe trouvent vers le fond de la matrice, & qu'ils font en outre confidérablement écartés l'un de l'autre, comme il arrive affez fouvent d'autres fois cependant on ter

(a) Huber fe plaint dans fa differtation que dans le cas particulier dont il a donné l'hiftoire, il ne lui fut pas poffible de s'affurer fi c'étoit le bras droit ou le gauche qui fortoit par l'orifice de la matrice; il eft cependant très-facile de diftinguer l'un de l'autre, en confidérant attentivement le pouce ou le petit doigt.

Tom. IV.

F

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