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n'est pas libre de croire certainement fur une autorité, qui étant elle-même incertaine, ne peut lui donner aucune certitude.

3. Ce que l'Eglife demande dans les points, où elle ne fe croit pas infaillible, comme dans les procez fur des poffeffions de biens, fur des crimes perfonnels, ou fur des mariages, n'eft pas que chacun ait une perfuafion abfoluë de ce qu'elle décide. Elle veut feulement une obéïssance exterieure avec un refpect fincere & intime: elle approuve même que chacun

loin de croire certainement fa décifion, foit reçu à prouver modeftement qu'elle eft fubreptice. Pourquoi donc éxiger dans ces cas pour l'autorité fail, lible de l'Eglife une croyance aveugle, qu'elle est très - éloi gnée elle-même d'exiger? Elle ne l'éxige que dans les points ou elle fe croit infaillible.

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4. Le vrai remede à l'indocili té & à la préfomption humaine pour les queftions de textes, qui peuvent conferver ou corrompre le dépôt de la foi, eft celui qui nous eft donné par le IV. & par le V. Concile confirmé dans le VI. & dans le VII, enfin dans ceux de Conftance & de Trente. C'eft le remede que le Vicaire de JESUS-CHRIST nous a donné fa Conftitution, & par que plus de 400. Evêques de France ont donné comme lui. C'est le remede que le même Pontife propose dans son Bref à M.le Cardinal deNoailles. Que la Y présomption bumaine fe taife, dit-il, quand l'autorité du B. Pierre Prin ec des Apôtres, confirmée par la bouche de JESUS-CHRIST, laquelle ne manque pas même dans fon indigne fucceffeur, parle, & feulement elle fe taife, mais encore qu'elle réduife en captivité fon

que non

entendement pour le foumettre à JESUS-CHRIST, &c. On n'aura jamais aucun besoin de recourir à des preuvres abfurdes & infoutenables pour foutenir le Formulaire, quand on ne se donnera

pas la liberté de donner des contorfions à la Conftitution, aux Brefs, & aux Mandemens, & quand on ne voudra point renverfer les actes folemnels des Affemblées du Clergé de France. Je les embraffe avec refpect & de bonne foi dans leur fens propre & naturel. Suivant cette regle je ne permets de douter des jugemens de l'Eglife, que comme faint Thomas le permet, dans les faits` particuliers, où elle permet ellemême qu'on lui prouve la fubreption pour la réparer, & à condition qu'on le fera avec une humble docilité pour elle & une fincere défiance de foi. Pour toutes les questions qui ont rapport

à la confervation de la foi, comme pour les textes dogmatiques fur lefquels l'Eglife éxige par un ferment une croyance intime & certaine, je crois avec les Affemblées du Clergé de France que la catholicité ou héreticité des textes eft déclarée par l'Eglife avec la la même autorité infaillible qu'elle juge de la foi. N'est-ce pas réprimer parfaitement la préfomption humaine? Efpere-t'on d'ajouter quelque chofe de réel à ces principes, en difant par une vifible contradiction, que chacun eft obligé de croire, & qu'il ne doit avoir aucune crainte de fe trom

Yper dans un jugement qu'il forme fur la feule parole de l'Eglife qui peut s'y tromper elle-même? On ne permettroit pas à des enfans de raisonner ainsi.

5. Si l'Eglife universelle n'est pas infaillible fur les textes dogmatiques, elle peut s'y tromper,

comme les Conciles Provinciaux, & même Nationaux peuvent fe tromper dans leurs décifions. Or eft-il que nul fidele n'est obligé à donner une croyance certaine aux décifions de ces Conciles particuliers, quand ils ne font pas confirmez par l'Eglife. Donc fi l'Eglife eft faillible fur les textes comme les Conciles particuliers le font dans toutes leurs décifions, on ne doit pas plus la croyance abfoluë aux décifions de l'Eglife fur les textes, qu'à toutes les décifions des Conciles particuliers. En vérité oferoit-on dire que c'eft nourrir l'indocilité & la préfomption des hommes, que de dire que chaque particulier n'étoit pas obligé de croire les décifions des Conciles de faint Cyprien & de Firmilien en faveur de l'erreur des Rébaptifans, ou celles du Concile de Rimini ? On voit par ces éxemples fenfibles &

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