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& voilà que je fuis avec vous. &c. Il ne dit pas: Allez, penfez, croyez, jugez des fens en l'air hors de tout texte. Il dit: Allez, enfeignez, &c. Enseigner c'est faire des textes, ou écrits ou prononcez de vive voix. JESUSCHRIST a donc dit: Allez, faites des textes, & voilà, que je fuis avec vous, afin que vous ne vous trompiez point en les faifant. Nous avons donc pour nous la promeffe formelle avec la tradition des anciens Conciles & celle des derniers tems.

Seconde Objection.

M. de Cambray veut-il établir comme une doctrine révelée, une infaillibilité que faint Thomas avec les Scholaftiques qui l'ont fuivi depuis 500. ans ont niée ? Ce grand Docteur ne dit-il pas que l'Eglife eft faillible fur les faits particuliers? N'eft-il

pas manifefte

que

la catholicité ou héreticité du Livre d'un Auteur particulier tel, que Janfenius, n'eft qu'un fait particulier, qui ne décide rien pour le dog

me ?

Réponse.

Il n'y a qu'à lire tout l'endroit de faint Thomas qu'on nous objecte, pour voir combien l'objection eft frivole.

2.16:

1. Saint Thomas déclare lui- Quodl, même qu'il parle des faits particu liers, comme quand il s'agit de poffeffions de biens ou de crimes. Il ajoûte que l'Eglife peut y être trompée à caufe des faux témoins. •Ces faits particuliers se réduisent ou à des actes de poffeffions à difcuter dans un procez civil, ou à des causes criminelles, dans lefquels on informe fur les mœurs ou fur la croyance d'une perfonne accufée. Diftinguez les

textes confiderez dogmatique ment en eux-mêmes, d'avec le fait purement personnel d'un homme, & l'objection s'évanouit d'elle-même. D'un côté vous voyez par exemple un homme accufé personnellement de croire une hérefie. Voilà un crime. C'est un fait particulier qui n'importe point à la foi pendant qu'il eft détaché, de tout texte contagieux. L'Eglife peut être trompée par de faux témoins dans cette caufe purement perfonnelle, parce qu'elle n'a pas να le fait de fes propres yeux. D'un autre côté vous voyez par éxemple un texte héretique & contagieux contre la foi qui eft condamné dans un canon de Concile, ou dans un autre décret équivalent. L'Eglise a ce texte dans fes mains & devant ses yeux. Il lui importe de le condamner pour fauver le dé

pot.

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pôt. Elle l'éxamine immediatement par elle-même. Elle ne

peut donc pas être trompée par les faux témoins. En vérité quel eft le Catholique qui oferoit dire que l'Eglife a été auffi faillible en condamnant les textes qu'elle a condamnez dans les canons du Concile de Trente qu'en condamnant les Templiers pour les crimes, dont on les accufoit dans une information vraye ou fauffe?

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2. Nous n'avons befoin contre cette objection que de l'aveu de nos Adverfaires. Voici celui de l'Auteur des trois Lettres écrites pour me réfuter. Je ne Pag. 1o. & m'arrêterai pas, dit-il, au témo;- 11. gnage de faintThomas, qui fe trouve cité en quelques écrits. Vous remarquez très-bien qu'il ne parle que des faits perfonnels, & non pas des faits qui regardent le vrai fens des Livres Voilà un aveu

C

très-judicieux & très-fincere, qui ne nous laiffe rien à defirer. Suivant cet Ecrivain du parti, toute cette tradition de 500. ans, qui commence par faint Thomas, ne regarde que les faits purement personnels, & nullement les textes condamnez dans des canons ou autres décrets équivalens.

3. Saint Thomas loin de croire l'Eglife faillible fur toute forte de faits, veut au contraire qu'elle foit infaillible fur tous les faits, mêmes perfonnels, qui importent aux mœurs, au bon ordre, au culte divin; c'eft fur ce fondement qu'il croit l'Egli fe infaillible par l'affistance du faint Efprit pour la canonifation des Saints. Voilà fans doute des faits perfonnels. Il s'agit de fçavoir fi un tel particulier a éxercé telles vertus, s'il a fait tels miracles, & s'il a perfeveré juf

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