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qu'au dernier foupir dans l'amour de Dieu. Voilà un fait interieur, qui eft le secret du fond de fa confcience. S. Thomas veut que l'Eglife foit infaillible fur ces faits mêmes purement perfonnels, parce que Dieu ne peut pas permettre qu'elle tombe dans une surprise fur ce qui importe au culte public. A combien plus forte raison ce grand Docteur veut-il que l'Eglife ne puiffe pas fe tromper fur un texte qu'elle condamne dans un canon, ou dans un autre decret équivalent, par lequel elle doit régler notre foi ? Auffi voyons nous que le faint Docteur yeut que les textes des fymboles, des canons, & des autres decrets équivalents, qui doivent régler la croyance génerale des peuples, ne puiffent être que par une autorité infail

faits

lible.

In 4. Senrent. dift.

41. att. 5.

4. Quand S. Thomas parle des faits particuliers, tels que les mariages, où l'Eglife procede comme une Affemblée d'hommes & où une faute se gliffe contre l'autorité Divine par une erreur bumaine, le faint Docteur affûre que l'Eglife doit retracter fon jugement, & réparer l'erreur de fait, dès qu'on lui prouve la fubreption quando ad notitiam Ecclefie venit. Ainfi fuppofé que le fait de Janfenius fùt de cette nature, chacun loin d'être obligé de figner, de jurer, de croire la cause finie, ou du moins de promettre le filence refpectueux, feroit en plein droit de protester avec refpect & modeftie, de prouver l'erreur de fait, & d'infifter afin que l'Eglife la réparât. Ici tout au contraire l'Eglife depuis la moitié d'un fiecle ne veut plus rien écouter. Elle veut retrancher du Corps de JESUS-CHRIST

quiconque oferoit dire que fa cause n'eft pas finie. Quand il ne s'agit que des faits particuliers, où l'Eglife peut être trompée

chacun eft en droit de la détrom

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per, & elle doit fçavoir bon gré à ceux qui la détrompent. Au contraire dans les questions de textes dogmatiques, elle fait figner,jurer,croire d'une croyance certaine & irrévocable, fans permettre jamais à la raifon humaine d'efperer aucune révision. C'est donc en vain qu'on nous oppofe la tradition de faint Thomas & des Scholaftiques. Ils font tous évidemment pour nous, puifqu'ils veulent que l'Eglife ne puiffe faillir que fur ceux d'entres les faits particuliers, qui n'importent en rien à la foi, à la discipline, à la décence du culte, & au bon ordre pour le falut des peuples, Cette tradition, loin de nous contredire,

eft décifive en notre faveur. Comment peut-on croire que faint Thomas foit oppofé aux anciens Conciles,au Siége Apofftolique, & à toute l'Eglife de France ?

Troifiéme Ojbection.

M. de Cambrai veut-il condamner les Cardinaux Turrecremata, Baronius, Bellarmin & Palavicin, avec les deux fçavans Jefuites Sirmond & Petau? Veutil aller plus loin que tous cesAuteurs pour l'autorité de l'Eglife touchant les textes? Quand Rome aura condamné ces grands Cardinaux, on commencera à . écouter M. de Cambrai.

Réponse.

1. Eft-ce férieufement qu'on prétend opposer l'autorité de ces quatre Cardinaux à celle de tant de Conciles œcumeniques, au

Siege Apoftolique & à plus de 400. Evêques de France, dont nous fuivons les traces ? Les Critiques de notre tems méprifent d'ailleurs en toute occafion l'autorité de ces Théologiens, & manquent même très-fouvent à leur faire juftice. D'où vient donc cet empreffement fi affecté de nous vanter fans ceffe fur un feul point ceux qu'ils comptent pour rien fur tout le refte? Si ces fçavans & pieux Cardinaux avoient par mégarde avancé que l'Eglife peut faillir en condamnant un texte dans un canon, Ou dans un autre decret équivalent, où elle régle notre foi, s'ils avoient contredit dans un point fi fondamental le IVe le Ve Concile confirmé par les deux fuivans, & par le Concile de Martin I, s'ils avoient abandonné en ce point les Conciles de Conftance & de Trente, ils n'auroient

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