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tures en JESUS-CHRIST étoit fans doute révelée, avant que ces dogmes fuffent décidez contradictoirement par les Conciles d'Ephese & de Calcedoine. Le péché originel, la néceffité de la grace, & la prédestination étoit fans doute des dogmes révelez avant les jugemens des deux Pontifes Innocent & Zozyme, par lefquels cette cause fût finie. La préfence réelle étoit fans doute un dogme révelé, avant que l'Eglife l'eût décidé dans les derniers fiécles contre les Novateurs dont Berenger a été le chef. II faudroit ignorer ce que c'est que dogme révélé, que tradition que décret formel de l'Eglife en faveur d'un dogme, pour ofer disputer là-deffus. La décifion peut être très-recente, mais elle fuppofe toujours la révelation faite dès l'origine; car l'Eglife ne décidera jufqu'à la fin des fié

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Commonit. 1. c.2:

cles qu'en faveur des dogmes dont la révelation remonte aux Apôtres. La décision ne fait pas qu'un dogme, qui n'étoit point révelé, devienne révelé. Elle ne fait qu'en déclarer la révelation qui eft auffi ancienne que l'Eglife.

4. Ecoutons là-dessus Vincent de Lérins. L'Eglife s'attachc feulement, dit-il, dans les décrets de fes Conciles à faire en forte. que la même chofe qu'on croyoit auparavant avec fimplicité,foit crue à l'avenir avec plus d'application; que la même chose qu'on enfeignoit auparavant avec moins de zéle foit enfeignée dans la fuite plus vivement; que la même chose qui étoit auparavant cultivée avec plus de fécurité, le foit à l'avenir avec plus de précaution. Voilà, dis-je, ce qu'elle a toujours cherché,& elle n'a jamais été plus loin. Quand elle a été troublée par les nouveautez des

bérctiques, elle s'eft contentec de faire par les décrets de fes Conciles, que ce qu'elle a reçu des anciens par la feule tradition, fût configné à la pofterité, même par un témoignage écrit. Ainfi vous le voyez, les décifions de l'Eglife fuppofent la révelation, & ne font que contredire les Novateurs qui la combattent, pour foutenir dans les fideles la croyance diftincte du dogme qu'ils ont toujours crû. Qu'y auroit-il de plus abfurde, & de plus contraire à toute Théologie, que de prétendre que les Evêques ne doivent point enfeigner undogme révelé avant qu'il foit contredit par des Novateurs, & décidé contradictoirement par l'Eglife? Suivant cette étrange régle, on n'auroit pû enseigner la divinité du Verbe qu'au quatriéme fiecle, l'unité de perfonne avec les deux natures en JESUSCHRIST qu'au cinquiéme fiéele,

le péché originel & la grace que vers les mêmes tems, & la préfence réelle que depuis les fiécles voifins du nôtre. Un principe fi infoutenable ne mérite pas d'être férieufement réfuté.

Septiéme Objection.

On ne peut pas dire qu'une doctrine eft contenue dans la tradition, quand on voit dans le fein de l'Eglife tant de graves Théologiens qui la rejettent ouvertement. Afin qu'un point foit `de la tradition, il faut qu'il foit universellement reçu: quod ubique, quod ab omnibus,quod femper.

Réponse.

1.Si on vouloit prendretrop litteralement ces paroles de Vincent de Lérins, on tomberoit dans l'extremité, où quelque perfonnes affûrent que feu M.deLaunoi tomba, fçavoir de rejetter de la tradition Catholique toute doc

trine, qui ne paroiffoit pas enfeignée par le confentement unanime de tous les Auteurs de tous les fiécles, qui n'ont pas été condamnez dans l'Eglife. Suivant cette fauffe regle, il faudroit tolerer toutes les erreurs, que des Auteurs Catholiques ont innocemment enfeignées, fans être condamnez. Cette tolerance tomberoit infenfiblement dans celle des Sociniens.

2. Vincent de Lérins, qu'on nous objecte, tempere ainfi ce qu'il a dic: Il ne faut comparer enfemble les témoignages que de ceux d'entre les Peres qui ont vécu faintement, fagement & conftamment dans la Communion de l'Eglife. Il foutient que fi quelqu'un d'entr'eux a enfeigné contre la multitude, quoiqu'il foit docte faint, c. quoiqu'il foit Evêque, quoiqu'il foit Confeffeur & Martyr, il ne doit point être écouté. Il affûre que

Ibid. c. 39

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