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faint Siege & de tant d'Evêques ne doivent-ils pas être auffi mefurez que les Mandemens d'un Evêque particulier? D'où vient donc qu'on étoit loüé & approuvé il y a 5o.ans, quand on parloit comme ces grandes Affemblées, & qu'aujourd'huion accufe de fingularité & d'excez ceux qui veulent marcher fur les traces de nos anciens, prendre de bonne foi leurs actes dans leur fens propre & naturel ?

2. Saint Augustin avoit il tort quand il foutenoit dans fes écrits les dogmes de la grace & de la prédestination, avant que les Papes les euffent décidez, & pendant qu'ils étoient contredits par tant d'Evêques & de faints Perfonnages en Italie & dans les Gaules? Les Livres de faint Au

guftin n'étoient-ils pas faits avec autant d'autorité qu'un Mandement ? J'ai l'avantage que faint Auguftin

Augustin n'avoit pas dans fes premiers Ecrits: c'eft que je m'attache au fens naturel de la Conftitution qui eft reçûë de tous les Catholiques: c'est que je parle comme les Affemblées du Clergé de France : c'eft que 400. Evêques ont dit, les uns en termes formels & les autres en termes évidemment équivalens, tout ce que j'ai dit.

3. Qui eft-ce qui peut douter que les Evêques de l'antiquité ne fuffent en droit de faire des Inftructions pour leurs troupeaux contre les erreurs des Millenaires & des Rébaptifans, quoique ces erreurs fuffent actuellement enfeignées par des faints Peres, comme S. Cyprien, &c.

4. Veut-on un éxemple fenfible, récent & décifif de ce que je foutiens Tout le parti foutenoit que Clement IX. fur la representation des XIX. Evêques G

s'étoit contenté du filence refpectueux, offert par IV. de leurs Confreres. Le parti ajoûtoit qu'Innocent XII. avoit confirmé ce temperament par fon premier Bref. Quarante Docteurs avoient décidé en faveur de cette maxime de la fuffifance du filence refpectueux. Dira-t'on que les Mandemens de M. le Cardinal de Noailles & de tant d'autres Evêques de France, qui ont précedé la Constitution de Clement XI. pour condamner ce filence comme infuffifant, ont été des jugemens exceffifs & irreguliers? On aura beau chercher des fubtilitez, on ne prouvera jamais que ces Prélats ayent eu droit de décider dans leurs Mandemens l'infuffifance du filence refpectueux contre XXIII. Evêques & contre 40. Docteurs, avant que le faint Siege eût prononcé là-dessus, & que je ne fuis

pas en droit de foûtenir l'infailtibilité fur les textes, en répetant mot pour mot les paroles du Clergé de France, & en prenant de bonne foi à la lettre les actes de tous les Evêques, qui difent tous après le Vicaire de JESUSCHRIST que la caufe eft finic.

Dixiéme Objection.

M. de Cambray prétend-if traiter d'héretique tous ceux qui ne font pas perfuadez de cette infaillibilité ? Il femble vouloir pouffer les chofes jufqu'à cet excez, puifqu'il foutient que c'eft un dogme révelé, & qu'une hérefie ne confifte que dans la négation d'une vérité révelée.

Réponse.

1. A Dieu ne plaife que j'ac cuse d'être héretiques, ceux qui n'admettent point cette infaillibilité. On ne trouvera aucun en

droit de mes Ecrits où je l'aye fait. On en trouvera plufieurs où j'ai dit pofitivement le contraire. 12. Saint Cyprien nioit un dogme fur le Baptême, qui eft fans doute révelé. Il n'étoit pourtant pas permis de le traiter d'hérétique avec ses Conciles. Les Millenaires étoient dans une grande erreur, contre le vrai fens de l'Ecriture. Il n'étoit pourtant pas permis de traiter d'héretiques ceux d'entre les Peres qui ont fuivi cette erreur. Saint Hilaire d'Arles, comme faint Profper l'affûre, & même faint Auguftin avant qu'il écri vît à Simplicien, comme il le raconte lui-même, étoient dans l'erreur des Demipelagiens. On ne pouvoit pas néanmoins les traiter d'hérétiques. Saint Auguftin a ignoré jufqu'à la fin de la vie un dogme révelé fur la création de chaque ame, &.il a

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