페이지 이미지
PDF
ePub

Vers de huit fil labesMainard poćfics.

Si je fens naître encor quelque calme en mon

ame,

C'est lorsque je vous vois, ou que je pense à vous.

Exemple du troifiéme mélange.

Toutes les pompeuses Maisons
Des Princes les plus adorables,
Ne font que de belles Prifons,
Pleines d'illuftres miférables.

Afin de fuivre avec ordre tous les exemples de cette différente forte de Stances, & de ne pas répéter ceux qui ont déja été citez, en voici encore de femblables à celles de Malherbe rapportées par D. Lancelot. Elles renferment d'assez beaux fentimens.

Stances de quatre Vers, où ceux de fix font mêlez avec ceux de douze filla

bes.

EXEMPLES.

Mon ame, abandonnons les vanitez du monde,

Méprifons fa grandeur;

Souvent dans les faux biens fur lesquels il fe

fonde,

Il trouve fon malheur,

Cependant, ô mon Dieu, que fa folie en trompe,
Qui des biens amoureux,

Ne confiderent pas que fa plus belle pompe,
Les rendra malheureux.

Les jeux & les feftins, paffagéres délices,
Feront leur mauvais fort;

Et menant celui-ci dans d'affreux précipices,
Avanceront fa mort.

Cet autre qui ne fuit que les ris & les charmes,
Objets de fes défirs,

Y trouvera souvent le fujet de ses larmes
Et de fes déplaifirs.

Crain donc, toi qui toujours dans les plaifirs te plonge,

Penfe qu'au Jugement

La peine d'un plaifir qui passe comme un fonge, Dure éternellement,

Mais, Deschamps, qu'un Chrétien sur son Dieu feul fe fonde,

Agréable à fes yeux;

Il est certain qu'un jour, au fortir de ce monde,
Il ira droit aux Cieux.

AUTRE EXEMPLE

Des Stances de quatre Vers, où ceux de
buit fillabes font mêlez à ceux
de douze.

* Maître De la Porte *, bien-tôt j'entreprends ton hiftoire,

de la

Cham

Qui charmera tout l'Univers :

bre des A la pofterité ton nom & ta mémoire,

Comptes

Seront confervez par mes Vers.

AUTRE EXEMPLE
de la même façon.

Dialogue de l'Amour & de l'Amitié,
par M. Perrault.

J'A

'Ai le vifage long, & la mine naïve,
Je fuis fans fineffe & fans art.

Mon teint eft fort uni, la couleur affez vive

Et je ne mets jamais de fard,

Mon abord eft civil, j'ai la bouche riante,

Et mes yeux ont mille douceurs;

Mais quoique je fois belle, agréable & charmante, Je régne fur bien peu de cœurs.

On me proteste affez, & prefque tous les hommes Se vantent de fuivre mes loix;

Mais

que j'en connois peu dans le Siécle où nous sommes,

Dont le cœur répond à la voix.

Ceux que je fais aimer d'une ame très-fidelle,
Me font l'objet de tous leurs foins;
Et, quoique je vieilliffe, ils me trouvent fort belle,
Et ne m'en eftiment pas moins.

On m'accuse souvent d'aimer trop à paroître,
Où l'on void la profperité;

Cependant il eft vrai qu'on ne me peut connoître
Qu'au milieu de l'adverfité,

Voilà les obfervations que j'ai crû devoir faire fur cet Article: Revenons à notre Auteur.

Evêque de Graf.

pl. s.

"

[ocr errors]

ARTICLE IV.

Des Stances compofées de fix Vers.

L

Es Stances compofées de fix Vers ne font quelquefois qu'» un quadrain, auquel on ajoûte à » la fin deux Vers d'une même rime.

EXEMPLE

Seigneur, de qui je tiens la couronne & la vie, L'une & l'autre fans toi par un fils inhumain Me va bien-tôt être ravie.

Vien donc à mon fecours, prend ma défense en
main,

Enten mes tristes cris, voi ma peine exceffive,
Et prête à ma priere une oreille attentive.

Mais ordinairement on com» mence par deux Vers de mêmes » rimes, & on fait rimer le troifiéme » avec le fixième.

EXEMPLE

Dans les vives douleurs dont je fens les atteintes, Seigneur, c'est donc en vain que je te fais mes

plaintes ;

Au

« 이전계속 »