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ait tiré du neant tout l'Univers; qu'il ait étendu les airs; qu'il marche fur les ailes des vents; mais c'eft un prodige incomprehenfible, qu'il fe foit réduit à un état, où l'on peut dire qu'il s'eft aneanti.

La troifiéme eft l'élevation de l'homme jufqu'au Trône de Dieu. On në doit pas s'étonner que l'homme foit foible, fujet à l'erreur, au péché, aux miferes, à la mort. Mais qu'il foit toutpuiflant, infiniment fage, infiniment faint, impeccable, immortel, c'est une merveille de la toute-puiffance de Dieu.

Nôtre Seigneur montre auffi dans la fainte Euchariftie, fa toute-puiffance, faifant de fon corps ce qu'il luy plaît, le mettant dans cet état facramentel, P'uniffant aux efpeces miraculeufement féparées de leur fujet, & enfuite aux Fideles qui le reçoivent pour la fanctifftation de leurs ames.

§. III.

Après l'incarnation, nous ne devons plus rien admirer. Il eft dangereux de donner nottte admiration aux creatures. Il n'y a qu'un Dieu incarné qui la merite. Admirer quelque chofe dans l'ordre de la nature, c'est marquer He de vertu qu'on á.

peu

§. IV.

Nous avons peine à croire de certaines graces extraordinaires, que nous lifons dans les vies des Saints. Qui croit la faveur que Dieu a faite aux hommes en fe faifant homme, n'en doit plus trouver nulle autre incroyable, ou furprenante. Toutes les communications que Dieu peut faire après celle-là, ne font rien. Dieu s'étant donné de la forte aux hommes, ne peut plus leur rien refuser. C'eft pour leur donner tout le reste qu'il s'est donné luy-même dans l'incarnation. Nous n'avons feulement qu'à nous difpofer par la pureté de cœur, comme fit la Sainte Vierge.

S. V.

Tout ce qui eft en nôtre Seigneur Jefus-Christ, nous appartient d'une façon très-par ticuliere. Sa fainte ame n'a été créée que pour l'amour de nous : fon facré Corps n'a été formé que pour nous: fon humanité n'a été unie à la Perfonne divine du Verbe, que pour les hommes.

茶業

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Ans l'Homme-Dieu il faut confi

Dderer trois proprietés perfonnel

les, qui font comme la fource & le fondement de toutes fes grandeurs. Il eft Fils de Dieu. Il eft image de fon Pere. Il eft fon Verbe.

I. Il eft Fils de Dieu proprement, & veritablement, parce qu'il procede de Dieu le Pere par voie de generation, & qu'il eft de même nature que fon principe. I eft Fils de Dieu de la maniere la plus parfaite qui puiffe être. Il l'eft néceffairement étant néceffairement engendré, & il n'a pas feulement une portion de la fubftance de fon Pere comme les enfans des hommes ; mais il a toute la fubftance de Dieu le Pere, & toute la plenitude de la divinité.

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II. Il eft l'image de Dieu le Pere, parce qu'il le reprefente; & qu'il eft fa parfaite image, parce qu'il luy eft semblable en tout, & qu'il emporte en tout la nature, & la fubftance de fon original, ce qui ne peut convenir à aucune image créée.

III. Il eft le Verbe de Dieu. On appelle Verbe la notion, ou la peinture

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fpirituelle que l'entendement fe forme d'un objet, quand il s'applique à le connoître. Ainfi Dieu fe connoiffant foymême, & toutes les creatures poffibles, le terme de cette connoiffance est son Verbe, fon image, & fon Fils. Et comme l'entendement eft de toutes les facultés la plus pure, & la plus dégagée de la matiere, on ne peut pas conce voir une pureté plus parfaite, que celle de la generation du Verbe, qui eft propar l'entendement de Dieu le Pere: ainfi en s'uniffant à nôtre nature, il joint la pureté incréée à la chair. Prodige qui fera éternellement l'admira tion des Anges.

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S. IF.

Nous participons à ces trois qualités de J. C. & c'eft ce qui fait nôtre veritable grandeur. C'eft-là le fondement de la perfection où nous devons tendre.

1. Jefus Chrift eft le Fils de Dieu, nous fommes auffi fes enfans. Il eft le Fils naturel, nous fommes les enfans adoptifs. Nous devons vivre comme luy de la vie de Dieu, puifque pour cet effet il nous a rendus comme luy participans de la nature divine.

II. Jefus-Chrift eft l'image de Dien le Pere. Nous devons être les copies de cette image. Elle eft nôtre modele

principalement à nous délivrer du péché originel, que nous contractons étant engendrés de la race d'Adam, & à nous faire enfans de Dieu, par la generation spirituelle du Baptême.

IV. Afin que la fainte & toute pure generation de Jefus-Chrift fanctifiât celle des hommes. Car tout ce qu'il a pris de nous, il l'a pris pour le fanctifier en nous: une ame, pour fanctifier nos ames; un corps, pour fanctifier nos corps; des fens exterieurs, & interieurs, pour fantifier les nôtres; nos travaux, nos peines, nos miferes, hormis le péché, pour fanctifier tout cela dans fa perfonne adorable.

CHAPITRE II.

Les proprietés de l'Homme-Dieu.
ARTICLE I.

Les aneantiffemens de l'Homme-Dieu..

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que

la divinité s'eft

N'peut dire aneantie en quelque façon dans le Mystere de l'Incarnation, s'uniffant perfonnellement à une nature tirée du

neant.

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