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ARTICLE

V.

Divers fentimens fur la Communion.

§. I.

Es ames fe changent & fe perfectionnent admirablement dans la fainte Communion, nôtre Seigneur emportant toutes leurs foibleffes, effuyant leurs taches, arrachant leurs mauvaises habitudes, déracinant leurs paffions, & éteignant en elles le feu de la concupifcence felon la mesure des difpofitions qu'elles apportent à la fainte Table. C'eft dans la participation de ce divin vabitur myftere, qu'on peut dire • que nôtre u A jeuneffe fe renouvelle comme celle de l'Aiquila gle. Nôtre Seigneur entre alors dans nos tus nof puiffances à proportion que nous fommes difpofés: il unit réellement fa chair à la nôtre, & fon efprit au nôtre, bien que nous ne fçachions pas comment se fait cette union. Ainfi toute nôtre vie ne devroit être qu'une continuelle preparation à la Communion, & un continuel entretien avec nôtre Seigneur.

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tra.

PL. 102.

§. II.

Quand nous fommes unis à JESUSCHRIST dans la Communion, ah ! quelle union de fon cœur avec le nôtre, de fes puiffances, de fes fens,de fes membres

bres facrés, avec les nôtres ? quelle difference entre luy & nous ? tout eft en luy principe de vie éternelle pour luy & pour les hommes; tout eft en nous principe de corruption & de mort pour Hous & pour les autres.

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L'efprit de Dieu, quand nous fommes fideles à fuivre fa conduite, nous montre peu les biens infinis que à peu nous avons dans la fainte Communion. Souvent les plus fçavans & les plus fages felon le monde n'y voient goute: & comme ils déferent trop à leur efprit, & à leur propre jugement, & qu'ils ne fe conduifent que par leurs propres lumieres, fans vouloir s'élever au-deffus de la raison humaine, manque d'humilité & de devotion, ils demeurent toute leur vie dans la baffeffe de leurs idées, & de leurs fentimens, qui est incroiable en ce qui regarde les myfteres de la Foy, & la direction fpirituelle des ames.

§. IV.

Nous faifons des pertes immenfes faute de connoître les biens que nous avons dans la fainte Communion, & de nous y préparer. Nôtre ftupidité en cela eft déplorable. Nous nous trouvons ordinairement après la CommuS

nion comme auparavant ; & après tant de communions, nous fommes toûjours les mêmes, toûjours auffi tiedes, auffi peu mortifiés, auffi imparfaits qu'au commencement. Nous autres qui avons le bonheur d'approcher tous les jours des Autels, nous devons nous préparer chaque jour à la communion du lendemain. Nôtre vie ne devroit être qu'une continuelle préparation à dire la Meffe, & à communier. Nous devrions être à toute heure en difpofition d'approcher des faints Autels.

§. V.

A quelle fainteté la Communion ne nous oblige-t-elle pas? Comment pouvons-nous oublier l'honneur que nous avons eu d'être unis à JESUS-CHRIST dans la Communion? Comment n'est-il

pas fans ceffe present à nôtre esprit, puifqu'il nous affure que ceux qui mangent fa Chair & boivent fon Sang, demeurent en lui, & lui en eux ? Comment pouvonsnous fouïller nôtre imagination par ces phantômes impurs, dont nous la rempliffons après qu'elle a été fanctifiée par fon union avec celle de JESUS-CHRIST? Comment appliquons-nous nos fens exterieurs & interieurs, à tant d'objets prophanes, après que Nôtre Seigneur les a confacrés en les uniffant aux fiens?

S. VI.

Nous voudrions avoir de la facilité à nous entretenir familierement avec nôtre Seigneur après la Communion > tout imparfaits que nous fommes, & nous nous fâchons de ne point fentir de dévotion. Ce que nous devons faire, c'est de nous abandonner à l'operation de notre Seigneur, luy laiffer effacer nos pechés, & en arracher les racines. Quand cela fera fait, & que nous aurons l'ame pure, alors il nous parlera & nous pourrons entrer en fa familiarité.

§. VII.

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Si la Sainte Vierge nous rendoit tous les jours une vifite, & s'entretenoit familierement avec nous pendant une demi-heure, quelle faveur ! Ce ne feroit pourtant qu'une union d'entretien, & de familiarité avec une creature la plus fainte & la plus relevée de toutes les pures creatures : mais dans la Communion, c'eft avec un Homme-Dieu que nous fommes unis; & cette union est toute interieure & infiniment plus parfaite que toutes les faveurs, que les Anges, & les Saints, & la Mere de Dieu même nous peuvent jamais faire.

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On peut dire que la Communion eft la beatitude de cette vie. Une feule

Communion, fi nous y apportions-les difpofitions neceffaires, pourroit nous charmer davantage, & nous caufer de plus grands tranfports de joye, que la vûë & la vifite de tous les Anges, & de tous les Saints ensemble.

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SECTION III.

De l'Imitation de nôtre Seigneur.

CHAPITRE

I.

Les raisons d'imiter notre Seigneur.

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§. I.

ESUS CHRIST veut que nous foyons fes images, comme il eft l'image de Dieu fon Pere, non feulement entant que Dieu, mais encore entant qu'homme : & comme les perfections de Dieu éclatent dans la fainte humanité, il veut que nous faffions paroître dans nôtre conduite fon efprit & fes graces; & que par une parfaite expreffion de fes vertus, nous nous rendions femblables à luy. Les actes de vertu qu'on produit par ce motif d'imiter nôtre Seigneur, & de luy reffembler, font bien plus nobles & plus agreables à Dieu, que ceux qu'on fait par les motifs propres des vertus.

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