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fait de nous, & le prix que nous luy coûtons, & le bonheur que nous poffedons, lorfque nous luy fommes unis, & la facilité que nous avons de parvenir à la joüiffance de ce bonheur.

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Les moyens que nous avons pour cela font les vertus. Or dans l'incarnation nous trouvons de nouveaux attraits pour nous exciter à l'amour & à la pratique des vertus morales; car depuis qu'un Dieu fait Homme les a pratiquées elles ont une excellence & une beauté toute autre, qu'elles n'avoient auparavant. Elles font comme déïfiées en la perfonne de JESUS-CHRIST, outre qu'il nous en a enfeigné plufieurs, qu'on ne connoiffoit point, ou que l'on connoiffoit fort peu, comme l'humilité, la pauvreté, l'amour des ennemis. Un Homme-Dieu eft le modele des vertus le plus noble, le plus accompli, & le plus charmant, que les hommes se puif. fent propofer.

Quant aux Vertus Theologales, qui nous uniffant à Dieu, commencent dès cette vie nôtre beatitude, l'incarnation nous les facilite merveilleufement. En premier lieu la Foi, puifque Dieu, qui ne parloit auparavant que par les Prophetes, eft venu luy-même nous enfeigner les verités que nous devons croire.

Secondement, l'Efperance, puifque Dieu nous ayant donné fon Fils de la maniere qu'il nous l'a donné, il ne peut plus rien nous refufer, Troifiéme ment, la Charité, puifque Dieu nous ayant prévenus par cet excès d'amour, qu'il nous témoigne dans l'incarnation, jufqu'à fe rendre femblable à nous, & à devenir nôtre frere, il exige nôtre amour par toutes fortes de titres, & nous avons toutes les obligations imaginables de l'aimer.

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Pratique pour honorer folidement le Verbe incarné, la fainte Vierge, & Saint Jofeph.

LA

§. I.

A plus folide dévotion, que nous puiffions pratiquer en l'honneur du Verbe incarné, de la fainte Vierge, & de faint Jofeph, c'est,

I. De nous propofer pour modele du mépris de nous-mêmes, le Verbe dans fon aneantiffement, dans lequel il s'eft abaiffé à nos miferes par le myftere incomprehenfible de l'Incarnation.

II. De prendre pour modele de pureté la fainte Vierge, qui a été fi pure d'ef

prit & de corps, qu'elle a merité que le Fils de Dieu voulant fe faire homme, la prît pour mere.

III. De nous mettre fous la conduite de faint Jofeph, à qui Dieu le Pere ayant confié la direction & le gouvernement des actions exterieures de fon Fils, & de celles de la fainte Vierge, il a eu en cela un employ infiniment plus relevé, que s'il avoit eu le gouvernement de tous les Anges, & la direction de l'interieur de tous les Saints.

Nous devons donc nous adreffer à luy dans nos fonctions & dans nos charges, & luy demander instamment fa conduite, non non feulement pour l'interieur, mais encore pour l'exterieur ; car il eft certain que ce grand Saint a un pouvoir particulier pour aider les ames dans les voies interieures, & qu'on reçoit de luy beaucoup d'affiftance pour fe bien conduire dans ce qui paroît au dehors.

§. II.

Toute ame qui veut s'avancer dans les voies interieures, doit tâcher d'exceller en la dévotion de nôtre Seigneur, & en celle du Saint Efprit, y joignant encore celle de la fainte Vierge, & de faint Jofeph, avec efperance d'obtenir par le mérite de l'aneantiffement du

Verbe incarné, l'humilité; par la faveur de la fainte Vierge, la plus pure des pures creatures, la pureté ; & par l'interceffion de faint Jofeph, la conduite du Saint Efprit: car ce faint Patriarche ayant eu la charge de gouverner fous le Saint Efprit, le Fils de Dieu, & fa fainte Mere, par le merite de cet emploi, il s'eft acquis comme une espece de droit, de diriger interieurement les ames fideles. En effet on voit fenfiblement, que celles qui le prennent pour directeur, font de merveilleux progrès fous fa conduite..

NE NE NE NE NE NE NE NE NE NE NE NE NESE PRINCIPE..

SEPTIEME

L'ordre & les degrés de la vie fpirituelle.

E tout ce que le Père Louis Lalles. mant traitoit de l'ordre & des degrés de la vie fpirituelle, on ne trouve que ce qui regarde l'Oraifon mentale.. Il parle de l'Oraifon en general & en particulier de trois fortes d'oraifons, qui conviennent aux trois degrés de la vie fpirituelle, & s'étend plus fur celle des parfaits,

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CHAPITRE I.

De l'Oraifon en general.

ARTICLE I.

Combien il eft avantageux d'être homme d'oraison.

§. I.

'N homme d'oraifon ne s'attache

UN

Union, mar il n'eltime ni les talens,

ni les emplois, ni les honneurs, ni l'amitié des perfonnes puiffantes, ni les autres avantages temporels. Il n'a d'eftime ni d'amour, que pour le trefor qu'il porte au dedans de luy-même, & que nulle force étrangere ne luy peur ravir. Au prix de ce trefor il méprife tout le refte; & pourvû que ce feul bien luy demeure, il ne fe foucie point de perdre tout. C'eft comme fi quelqu'un, qui fe connoîtroit en pierreries, en avoit entre les mains une fauffe, qui pafferoit neanmoins communément pour vraie ; il la donneroit de bon cœur à qui la voudroit, parce qu'il fçait qu'elle n'eft d'aucune valeur, quoi qu'elle foit fort eftimée de ceux qui ne s'y connoiffent pas, & qui ne jugent que felon les apparences.

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