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ANTIOCHUS.

Et ne fuffit-il pas de me voir à vos pieds?

ZORAID E à Machabée.

Perfide, c'eft donc là ce qu'on m'ofoit promettre?

SCENE I X.

ANTIOCHUS, SALMONE, ZORAIDE, MACHABE'E, ACHAS, PHOEDIME, Gardes.

A CHA S.

Ui, moi-même, Seigneur, j'ai furpris cette lettre,

De toute la Syrie elle importe au repos.
ANTIOCHUS lit.

Afaph à Phoftime.

Puiffe jufques à vous ma marche dérobée,
Avant la fin du jour rejoindre nos drapeaux ;
Et fauvant de fes fers l'auteur de nos complots,
Au Peuple qui l'attend préfenter Machabée.
A Machabée.

Ah! c'eft à toi de craindre, & le fer, & la flâme,
Traitre..

A Zoraide.

Vous ne pourrez me reprocher, Madame, Qu'esclave d'un amour, à ma gloire fatal, Mon injufte courroux ne cherchoit qu'un rival. Allons, qu'on le ramene, & poursuivons Phoftime, Vengeons de tous les Rois la caufe légitime : Et pour plus digne offrande à nos Dieux fatisfaits Dans les mêmes tourmens confondons tes forfaits.

T

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MACHABE' E

La caufe de ma mort confacre ma mémoire,
Elle couvre mon fang d'une immortelle gloire:
SALOMONE.

Va braver le trépas.

Soutiens ce noble effort.

ZORAIDE.

MACH ABE' E.

C'est courir au triomphe, & non pas à la mort.

Fin du quatriéme Acte.

ACTE V

ACTE V

SCENE PREMIER E.

ANTIOCHUS, ACHAS.

ANTIOCH US.

A Infi donc avec moi les Dieux d'intelligence;

Achevent mon triomphe, & comblent ma ven-
geance!

Et fi j'en crois des bruits, en ces lieux répandus,
Dans leur déroute, Afaph, & Phoftime éperdus,
Ont cherché leur retraite en des cavernes fombres;
Et c'eft là, dans l'horreur, & des cris, & des ombres
Que des pâles mutins, dans un defordre affreux,
Se trouvent inveftis les reftes malheureux.
A ces derniers périls, ma vie eft dérobée.
Je ne puis trop hâter la mort de Machabée.
Trop heureux, de pouvoir, après fon attentat,
Immoler un Rival à des raisons d'Etat !

Il en eft temps, il faut que fon fort s'accompliffe.
Faifons exécuter l'arrêt de fon fupplice.

Va, pars, que tout Solyme en frémiffe aujourd'hui,
A CHAS.

Quoi! cet ordre, Seigneur, ne regarde que hit
Et pourquoi d'Azael fufpendre la difgrace?
Ah! plûtôt, d'Afmonée exterminez la race.
Pour Zoraide, après tant de fers traitemens,
Confervez-vous encor quelque ménagemens

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Et toûjours dépendant d'un orgueil qui nous bleffe;
N'avez-vous pas affez montré votre foibleffe?
Se peut-il qu'un Héros jufqu'ici triomphant......
ANTIOCHUS.

Je n'ai que trop de pente à perdre cet enfant.
Je le puis, je le dois. Mais tu connois l'Ingrate.
Dans fes erreurs, Achas, tu fçais ce qui la flatte.
Et pour mieux la punir de fon orgueil cruel,
Arrachons cet enfant au culte d'Ifraël.

Ce fera la combler d'une douleur amére.
Et c'eft dans
ce deffein que j'ai mandé la mere.
Elle verra fon fils ; & pour mieux l'affervir,
C'eft d'elle, & de fes pleurs, que je veux me fe vir.
Quoique pour fes Autels Salmone enfin re oute,
Ce fils lui refte feul; la nature, fans doute,
Reprenant tous fes droits en faveur d'Azaël,
Fera taire le zéle, & la foi d'Ifraël.

ACHAS.

Ah! je crains bien plûtôt, Seigneur, à vous entendre, Que votre amour ici ne cherche vous furprendre; Et que ce mouvement, que vous nous laiffez voir, De Zoraide encor ne marque le pouvoir.

ANTIOCHUS.

Va, cours exécuter l'ordre, que je te donne.
Que le traître expirant..... Mais j'apperçois Salmone;
Retenons un courroux trop prompt à s'exhaler,
Et que pour mieux fervir je dois diffimuler.

SCENE

II.

ANTIOCHUS, SALMONE.

ANTIOCHUS.

JE ne le céle point. Votre malheur me touche,

Madame, ah! que je plains ce courage farouche,

Qui du fang de vos fils, même ne s'émeut pas,
Et plus cruel que moi, les conduit au trépas!
Hé quoi! ce Dieu, qu'en vain tout Ifraël implore,
Devroit-il jufques-là vous impofer encore?
Dans les feux Machabée acheve son destin.
SALMONE.

O Ciel!

ANTIOCH US.

Un fils vous refte. Ouvrez les yeux, enfin. Eft-ce moi, qui prenant des entrailles de pere, Dois défendre Azaël contre fa propre mere? Faut-il en fa faveur exciter votre amour? Sous vos yeux, fous les miens, élevé dans ma Cour, De fes nobles Ayeux rappellant la mémoire, Il y retrouvera des traces de leur gloire.

SALMONĚ.

Je puis donc efperer, Seigneur, de voir mon fils.
Je puis.......

ANTIOCHUS.

Vous l'allez voir, mais fçachez à quel prix.' Donnez-lui devant moi des confeils falutaires. Vous-même déteftant ces charmes, ces myftéres, Dont l'impie Ifraël a fouillé fes Autels, Montrez-lui le refpe&t qu'il doit aux Immortels. Mais ne prétendez point vous parer d'un vain zéle. Pour lui, pour vous, craignez un regard infidéle, Un mot feul; & fongez qu'arbitre de fon fort, Vous tenez dans vos mains, ou fa vie, ou fa mort.

SALMONE.

'Ah! que demandez-vous ? Dans mes juftes allarmes, Du moins en liberté, laissez couler mes larmes. ANTIOCHUS.

Puiffiez-vous, pour fes jours, affez vous attendrir.
Sans ce dernier effort, fongez qu'il va périr.

SALMONE.

C'en eft fait. Dans mon cœur le fang ne peut se taire.

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