Eleve jusqu'au Ciel fa douleur & fes cris. Partout dans tous les yeux fa fureur eft empreinte. Viens, fuis-moi, cher Alcime. A ces peuples vaincus, A Rrête. Tremble toi-même, il eft aux portes du Palais, Tu vas voir le Vengeur du fang des Machabées. Ta juftice à jamais épouventer les Rois. ANTIOCHUS. Ah! Madame; D'un courroux fi cruel n'accablez plus mon ame. Je cede, & de vos maux mon cœur eft pénétré. Dans ce cœur attendri le remords eft entré. Mais Ciel! à chaque inftant ma terreur fe redouble. Quelle affreufe douleur s'eft mêlée à mon trouble? A quels tourmens fecrets cedent tous mes efforts? Quelle vapeur brulante occupe tout mon corps! Mais quoi! fur le bucher je vois Salmone encore? Dieux! le feu la refpecte, & c'eft moi qu'il dévore. De les jeunes enfans déja l'effain nombreux S'élevé dans le Ciel qui s'entr'ouvre pour eux. ZORAIDE. Dieu puiffant ! ANTIOCHUS. An! parlez. Que faut-il que je faffe D'Ifraël même encor je puis changer la face. Ma main va relever vos Autels abattus. Que ne pourrai-je point aidé de vos vertus? Trop heureux de tenter un effort qui vous plaife. Mais par vos foins fur tout que votre Dieu s'appaife. Qu'à bon droit devant lui les Rois humiliez Adorent fa puiffance & tremblent à fes pieds. Son courroux quand il veut peut les réduire en pou dre. Mais quoi! de tous côtez, j'entends gronder la foudre. SCENE VII 'ANTIOCHUS, ZORAIDE, PHOEDIME, ALCIME, ACHAS, Gardes. A CHAS. Enez, Seigneur, venez, & quittons ces cli mats. Le Juif triomphe ici. Cependant vos foldas, ANTIOCHUS. Il n'eft pour moi d'efpoir que dans la mort. Où me réduit l'éclat de ton pouvoir immense? Grand Dieu! fans l'efperer j'implore ta clémence. SCENE VIII. ZORAIDE feule. Seigneur, dans tes deffeins, que peuvent devant toi Ceux dont l'orgueil impie ofe attaquer ta loi ? C'eft pour leur châtiment que leur courroux s'enflâme. Mais que vois-je? grand Dieu! 218 ANTIOCHUS, OU LES MACHAB SCENE IX. ET DERNIERE. | ZORAIDE, PHOSTIME, Suite de Phostime. PHOSTIME. V Enez, venez, Madame ; Des armes d'Ifraël le fuccès glorieux, faite. De leurs faints ornemens vos Autels dépouillez, bats. ZORAIDE. Seigneur, dans les vrais biens que fa main nous difpenfe, Puiffe votre vertu trouver la récompenfe! FIN. |