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Le Théatre s'ouvre & fur la porte du Temple qui n'eft Séparée du Palais d'Herode que par un vestibule, on voit avec plufieurs drapeaux & trophées les Aigles Romaines, & dans l'enfoncement un Autel paré pour un facrifice.

HERODE, SALOME Suite du Roi ou Affiftans au Sacrifice.

A

HERODE à Salome.

Infi donc tout eft prêt pour ce grand facrifice. Du Pontife facré je prens fur moi l'office; Son refus m'offençoit; mais fes auguftes droits Ne peuvent être mieux que dans les mains des Rois.. A l'honneur de Cefar rendons un jufte hommage, Et fi du Dieu vivant les Heros font l'image, De la Divinité rapprocher leurs vertus, Ce n'eft que reverer les dons qu'ils en ont eus. Le Ciel... Mais quoi! tout prêt à ceindre la Tiare: Je ne fçais quel efprit de mon ame s'empare. Que cet effroi fecret & ce faififfement

Comme un augure heureux confacre ce moment, Rende plus vive encor la fplendeur immortelle.. SALOME.

Qu'attendons-nous, Seigneur?

HERODE..

Mariamne vient-elle ?

Sur fon retardement ne puis-je être éclairci?

SALOME..

Tharès feul vous en peut informer. Le voici,

SCENE IV.

HERODE, SALOME, THARE'S,

HE' bien!

Affiftans.

HERODE.

THARE'S.

A vos genoux j'apporte ici ma tête, Puniffez-moi, Seigneur, que rien ne vous arrête. HERODE.

Que vois-je ? O Ciel ! quoi donc ?

SALOME.

Parlez; de quels remords?
THARE'S.

Ne craignez point de moi de criminels efforts.
Mais d'attenter fur vous dès qu'on me croit capable
Ce foupçon feul fuffit, je fuis affez coupable.
HEROD E.

Ceffe de te répandre en des difcours fi vains.
THARE' S.

Vous fçavez quelle Fête & quels honneurs divins,
On alloit célébrer pour un tribut trop juste ;
Que dans le cours pompeux d'un facrifice augufte
Ifrael par votre ordre aux pieds de fes Autels
Devoit rendre à Cefar des refpe&ts immortels.
Par une trahison de plus loin préparée
On vouloit que chargé de la Coupe facrée,
Et par-là déguifant un horrible attentat,
Ce fut ma propre main qui vous la préfentât
De fucs empoisonnés par moi-même remplie
Vafe célefte & pur, mais tout enfemble impie;;
Dont vos levres à peine auroient touché le bord!

Qu'un trait feul vous jettoit dans les bras de la mort. HERO DE..

O crime auquel le Ciel vengeur des parricides
Sembloit prêter fon voile & des fecours perfides!
A qui dois-je imputer ce funefte deffein?
THARE'S..

Son projet devoit bien expirer dans fon fein..
SALOME.

Celle qui l'a tramé fe découvre fans peine.
HERODE.

Devrois-je à tant d'horreurs reconnoître la Reine?
Eft-ce donc Mariamne & mon cœur combattu;
Pourra-t-il accorder fon crime & sa vertu ?

SALOME.

Hé! quel feroit, Seigneur, le fruit de l'imposture?
HERODE.

Je vous en crois, Madame, & vous faifois injure.
Voilà d'où l'Imprudente en fon reffentiment
Me menaçoit tantôt d'un foudain châtiment,
Et toi-même introduit par fon ordre chez elle,
Tout me prouve, Tharès, & fon crime, & ton zéle.
A quel affreux complot elle a pû recourir!
La perâde mourra, qui peut la fecourir?

Allons, tout m'autorife, il faut qu'un grand exemple
D'un pareil attentat venge l'honneur du Temple.
a Tharés qui fort..

Toi redouble magarde, attendant fon arrêt.
Le crime eft avere, le Confeil eft tout prêt :
J'y devois de l'Etat régler les destinées,
A cent revers toûjours elles font enchaînées,
Qu'il ferve à la juger; mais ne balançons pas
Dat retomber fur moi fon fang & fon trépas..

SCENE V.

HERODE, MARIA MNE

ALEXANDRE

Q

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SALOME,

THARE' S.

MARIAM NE.

Ue vois-je ? où fuis-je ?ô Ciel! quelles mains
facrileges

De l'Autel du vrai Dieu fouillent le privileges?
L'abomination regne aux lieux les plus faints..
SALOME.

Qu'y venez-vous chercher? & quels font vos def feins?

HEROD E.

J'ai tout appris, cruelle, & le Ciel que j'attefte...

MARIA MNE..

De quoi me parles-tu ?

HE RODE.

De ton projet funeste. J'ai vu dans fon rapport Tharès même en pâlir.. La coupe qu'à l'Autel fa main devoit remplir D'un poifon que la tienne.

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MARIAM NE.

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Votre fils regnera fans le fecours du crime.
Au Trône paternel un plus noble chemin...
HERODE..

Eh quoi! d'un Fils encor la facrilege main..
ALEXANDRE.

Ala Reine, Seigneur, épargnez cet outrage..

MARIAMNE.

Ton Fils eft innocent.

HERODE.

Il fecondoit ta rage.

MARIAMNE.

Il hait les attentats, quoique forti de toi.

Ces flancs qui l'ont porté font garants de fa foi,
Ainfi que tant de Rois auteurs de fa naiffance.
HERODE.

Perfide, eft-ce donc là prouver ton innocence?
MARIAMNE.
De quoi que ta fureur ofe fe défier,

Il ne me convient point de me justifier,
Sur tout lorfqu'en efclave en ces lieux amenée,
Ce n'eft que de toi feul que je fuis foupçonnée.
Un perfide rapport n'a point dû t'entraîner,
Et bien moins qu'à Tharès je dois te pardonner.
Efclaves des Tyrans, quoi que vous puiffiez faire,
N'attendez point de nous ni plainte, ni colere.
Quand vous fuivez des Rois les ordres rigoureux,
Vous vous chargez du crime, & la honte eft pour eux,
à Herode.

Si pourtant fans defcendre à de bas artifices
Tu n'es que le jouet de tes propres caprices
Si la furprise a part à ton inimitié,

Roi cruel, je te dois encor quelque pitié.
HEROD E.

De quels traits à mes yeux l'orgueilleuse m'accable?
Eft-elle donc mon Juge, & fuis-je le coupable?
Quel deftin eft le mien? Eh qui n'a pas appris
Le fuccès d'un voyage à bon droit entrepris?
Ces infignes faveurs du maître de la terre
M'infpiroient le deffein d'une nouvelle guerre,
Et c'étoit le fujet fur quoi fans differer
Votre Roi maintenant alloit déliberer.
Mais loin de fubjuguer & l'Arabe, & le Parthe;;

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